La migration de l’aura ou comment explorer un original par le biais de ses fac-similés (original) (raw)
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Autour de la migration de l’aura : le grand déménagement
Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques, 2000
Cet article offre un commentaire au texte de Bruno Latour et Adam Lowe « La migration de l’aura ». À travers une analyse de la contribution d’Erwin Panofsky au débat sur les fac-similés d’oeuvres d’art, il rappelle que le jugement de « bonne » ou de « mauvaise » reproduction a toujours constitué pour les historiens de l’art un exercice éclairant mais dont les critères ont varié au cours du siècle dernier, notamment au chapitre de l’hybridité médiale des reproductions. Cette réponse signale aussi l’importance de demeurer vigilant quant aux enjeux révélés par les possibles usages politiques de la technologie de duplication numérique ; à leur tour, ceux-ci soulèvent la question difficile et toujours d’actualité du déplacement et de la restitution des oeuvres d’art.
ALTRALANG Journal, 2020
Cet article, qui renverse la perspective adoptée par Derrida dans son introduction à "L'origine de la géométrie" de Husserl, propose une lecture phénoménologique de plusieurs œuvres littéraires (de Raymond Queneau à Maurice Blanchot en passant par Maurice Scève), en vue de renouveler l'idée que se fait le sens commun de l'origine. Il démontre dans un premier temps que l'origine, si elle peut se concevoir, ne se présente jamais à la pensée que sous la forme d'un point, initial et sis dans le passé. Ce faisant, et parce qu'une telle donation géométrique de l'idée d'origine destine la pensée à régresser toujours plus en amont vers la mise à jour d'un point originel, le "point de l'origine" se renverse en constat d'un "point d'origine", d'une absence radicale d'origine. De sorte qu'enfin, l'origine apparaît moins comme un point vers lequel la pensée a pour tâche de régresser, que comme un horizon pour la pensée qui ne peut le trouver et le construire qu'au devant d'elle.
Exposer et intégrer la découverte de ses « origines »
Lineas. Revue interdisciplinaire d'études hispaniques, 2017
This article discusses how the users of ancestry-related direct-to-consumer genomic tests integrate the information discovered through this mediation. This article is focused on Puerto Rican users of these tests. The loaded history of the Caribbean island (colonization, slavery hub) and the cultural intermingling that emerges from the former, cause many Puerto Ricans, from all ages, to specify their origins (African, European and Taínos, the native indigenous people of PR). My analysis and data are focused on videos published online, through which the users expose themselves at the very moment they discover the estimated percentages associated to their origins. I examine how users make sense of the percentage discovered and the lay theories they provide. Capacitating effects come out from an intriguing diachronic basis. Having ancestors from a specific region of the planet builds up users’ self-confidence. Conversely, when an expected origin does not show up – or appears in a too little proportion – in the so-called biogeographical data received, the user either questions - the validity of the test, - familial narratives, - and elaborates on the reasons for her/his disappointment. Cet article contribue à la compréhension des transformations contemporaines du lien social posées par les nouvelles possibilités d'enquêter sur son « ancestralité » au travers de tests génomiques commercialisés via Internet. Nous nous appuyons sur une pragmatique de l'exposition, centrée sur des vidéos publiées en ligne où des usagers de ces tests découvrent les proportions dans lesquelles leurs origines peuvent être estimées. Notre réflexion porte sur l'espace de discussion privilégié qu'offre le cas d'usagers issus de Porto Rico. L'histoire mouvementée de l'île de la Caraïbe et le brassage culturel qui en a résulté, expliquent notamment que de nombreux Portoricains souhaitent préciser leurs origines (africaines, européennes, amérindiennes, etc.). Nous thématisons les logiques sociales et esthétiques sous-jacentes à l'exposition de ces découvertes, entre excitation, drame, dramatisation et insignifiance, la fonction du public en tant que témoin et soutien moral. Nous esquissons également quelques-unes des dynamiques d'intégration de ce nouveau savoir : les théorisations empiriques élaborées à partir des pourcentages reçus, les effets en termes de capacités qui se manifestent sur une base diachronique singulière.
Voyage à la recherche du chaînon manquant de l’évolution
Arts et Savoirs, 2016
Ce document a été généré automatiquement le 16 février 2017. Centre de recherche LISAA (Littératures SAvoirs et Arts) Voyage à la recherche du chaînon manquant de l'évolution L'exemple du Village aérien de Jules Verne Carmen Husti Jules Verne débute sa carrière de romancier en 1863 lorsque la plupart des sciences consolident leurs objets d'étude, tout en les définissant et en les délimitant. C'est également une période pendant laquelle les voyageurs, les explorateurs et les missionnaires finissent de parcourir et d'explorer les derniers territoires de la planète restés inconnus, ce dont ils rendent compte dans des récits fictionnels, de témoignage ou à visée scientifique ou de vulgarisation. C'est à la conjonction des progrès scientifiques et des découvertes géographiques que se place l'oeuvre du romancier Jules Verne et c'est à l'articulation de ces deux réalités que l'innovation apportée par l'écrivain dans le domaine de la littérature française 1 devient visible. Chargé par son éditeur d'une mission de vulgarisation scientifique qui s'exprime notamment dans le magazine Magasin d'éducation et de récréation 2 , où Jules Verne figure comme auteur de prédilection dès le premier numéro datant de 1864, en pleine époque de questionnement sur des problématiques liées aux différences raciales, au polygénisme opposé au monogénisme, à l'existence d'une échelle des êtres, à la naissance d'une nouvelle discipline, la tératologie dont le père fondateur est Geoffroy Saint-Hilaire, Jules Verne part à la conquête imaginaire de nouveaux territoires du monde qui restent encore inconnus ou ont été récemment découverts, tout en projetant sur les réalités observées les outils d'analyse d'une science en plein essor, l'histoire naturelle, une science capable d'expliquer la part d'inconnu qui demeure, capable ainsi de donner du sens à une réalité non-inscrite encore dans la sphère du savoir occidental. Si les deux pôles, notamment le pôle Nord, les profondeurs de la terre ou de la mer, l'Australie, la Lune attirent l'écrivain comme autant de territoires « vierges » capables d'investir l'écriture de leur potentiel de mystère et de fictionnalisation, le continent africain, notamment son centre, s'avère également un lieu de prédilection pour la fiction Voyage à la recherche du chaînon manquant de l'évolution Arts et Savoirs, 7 | 2016 10 Publié en 1901 dans la maison d'édition Hetzel, ce roman narre la fin du voyage effectué par une expédition dont les membres principaux sont Max Huber, un Français : Max Huber, un Parisien resté tel au milieu de ces contrées lointaines où l'avaient transporté les hasards de l'existence, ne le cédait à John Cort ni par la tête ni par le coeur. Mais, de sens moins pratique, on eût pu dire qu'il « vivait en vers » alors que John Cort « vivait en prose ». Son tempérament le lançait volontiers à la poursuite de l'extraordinaire. Ainsi qu'on a dû le remarquer, il aurait été capable de regrettables témérités pour satisfaire ses instincts d'imaginatif, si son prudent Voyage à la recherche du chaînon manquant de l'évolution Arts et Savoirs, 7 | 2016
L’univers avant la madeleine : à la recherche des traces cachées
Le propos de cet article est d’analyser les coordonnées de l’espace et du temps, mais tout en nous bornant aux premières pages de La Recherche; on considère d’habitude que l’épisode de la madeleine est le point de départ de la réflexion sur le temps, l’exposition de l’énigme à résoudre. Bien que cela soit vrai, nous essaierons de démontrer qu’avant cette présentation de l’énigme, le roman est parsemé de petites traces qui vont graduellement introduire le problème du temps et de l’espace. Ainsi, on distinguera donc ces deux types de présentation du problème: a) formulation explicite: l’épisode de la madeleine, par exemple; toutes les autres expériences extatiques; et bien sûr, les moments où le narrateur ou le protagoniste font leurs réflexions sur l’écoulement du temps, la façon dont ils vivent l’expérience historique, etc. b) formulation implicite: la présentation implicite, il faudra l’interpréter, parce qu’elle apparaîtra d’habitude sous l’image d’une métaphore ou d’une analogie. Rien n’est écrit au hasard dans La Recherche. Les premières pages contiennent des traces importantes, les rapprochements du problème du temps et de l’espace historiques. La madeleine n’apparaît pas «ex nihilo». L’objet de cet article sera donc d’examiner ces «sens secrets» et de les interpréter.
[copier-coller]: De l'art à la science vers la déconstruction de la figure du clone
Les mots accolés d'une étoile (*) possèdent leur définition dans le glossaire des termes biologiques situé à la fin. S'y référer en cas de besoin. L I CHOIX DES MEDIUMS : LA LOGIQUE DU MULTIPLE Lorsque différents médiums interviennent au sein d"une démarche artistique, leurs interactions soulèvent un certain nombre de questions. Quels liens entre sérigraphie et son? Comment transmettre de manière sonore (et donc immatérielle) cette répétition présente dans le papier peint ? Que traduit cette disparition de l"image ? Ces questions ont parsemé notre travail plastique dans le but de parvenir à une identification théorique de notre démarche.