Les génocides et l’état de guerre (original) (raw)
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Études internationales, 2007
Résumé Walter Benjamin, Carl Schmitt puis Giorgio Agamben ont chacun remis en cause l’idée de norme, dans l’État confronté à la violence, à partir de la notion d’exception. Or l’état d’exception revient à traiter juridiquement d’une matière politique et à occulter le déclencheur, réel ou fantasmé, de l’exception juridique, à savoir la guerre. Une proposition pour comprendre conjointement la difficulté du droit à s’ajuster au surgissement de la violence et l’explosion des formes de guerre répertoriées par l’histoire, consiste à abandonner l’idée de fiction juridique au profit de « fictions politiques ». Ce faisant on substitue à la notion de norme celle, plus descriptive, du phénomène de la violence collective, de « référence » à un type abstrait de guerre pour mesurer les guerres réelles. C’est à cette condition que l’on peut repenser l’exception et son déclencheur, ainsi que l’indétermination première entre guerre extérieure et guerre intérieure.
Astérion, 2005
On examine dans cet article une problématisation des rapports entre la guerre et l'État, à la lumière de l'hypothèse de la « machine de guerre » proposée par Gilles Deleuze et Félix Guattari dans Mille plateaux, et dont ils attendent : une analyse des procédures par lesquelles les appareils d'État, en « capturant » des forces sociales qui leur sont hétérogènes, constituent et reproduisent leur puissance concrète d'administration, de contrôle et de répression dans l'organisation immanente de la praxis sociale ; une articulation de cette « hétérogenèse » de la puissance d'État à une généalogie de la guerre comme mode d'action étatique spécifique ; un renouvellement des catégories marxistes d'appareil et de pouvoir d'État, d'accumulation primitive et de capitalisme d'État, à la lumière du rôle de l'économie de guerre dans le développement du capitalisme.
De « guerres et statistiques » à « la genèse de la décision »
Histoire & mesure, 2007
Notes et discussions De « guerres et statistiques » à « la genèse de la décision » Premier bilan des journées d'études sur la statistique dans la France contemporaine Les Français et la statistique : indifférence au mieux, rejet au pire… La tentative d'enquête industrielle de 1931 échoue car la Statistique générale de la France (Sgf) ne récupère qu'un tiers des questionnaires transmis aux entreprises. Le 8 mai 1954, à l'avant-veille de la distribution des bulletins, le journaliste Robert Escarpit prend position contre le recensement démographique dans Le Monde. Dix ans après la Libération, l'hostilité à la statistique que trahit cette attitude ne peut plus être expliquée uniquement par le souvenir des questionnaires de l'Occupation. Pour Francis-Louis Closon, premier directeur général de l'Insee, qui répond à Robert Escarpit, le refus « de savoir ce que l'on est, où l'on en est et où l'on va » est « la marque d'une grande faiblesse » nationale 1. Ce constat invite à s'interroger sur l'histoire de la mesure statistique et de sa perception dans la France contemporaine. La question paraît d'autant plus nécessaire aujourd'hui que l'impartialité des données officielles est mise en cause par un nombre croissant de statisticiens 2 et d'institutions 3. La réponse de l'Insee aux critiques contre l'indice des prix, qui consiste
Cahier de l'Herne Girard, 2008
Les descriptions détaillées de violences collectives modernes, surtout politiques, comme les pogroms, les émeutes raciales, le nettoyage ethnique, l’holocauste ou les génocides donnent de ces phénomènes une image à première vue fort différente de celle que nous offre la théorie girardienne de la crise mimétique. En effet presque toutes les analyses de ces violences s’accordent pour reconnaître l’importance de meneurs du jeu, d’acteurs politiques principaux, de spécialistes et de véritables entrepreneurs de la violence sans lesquels les massacres n’auraient pas eu lieu et les événements auraient pris une tournure toute différente. Loin d’être spontanée, l’effet d’une contagion qui envahit l’ensemble de la société, la violence collective, d’après certains des meilleurs exemples que nous possédions semble être planifiée, organisée, réfléchie, sinon rationnelle, le résultat d’une action concertée et coordonnée. Or comment concilier ces descriptions avec la conception girardienne de la crise, le rôle qu’elle accorde au mimétisme et l’importance qu’elle donne aux phénomènes de contagion?
« La Guerre et ce qui s’ensuivit »
Études littéraires africaines, 2015
Cet article étudie la manière dont l’implication des troupes africaines dans la Seconde Guerre mondiale s’est trouvée mise en scène par des écrivains français (Aragon, Céline), puis par des écrivains africains. Après avoir constaté quels traitements partiels, car historiquement allusifs, sont offerts par les écrivains congolais Tchicaya U Tam’si et Henri Lopes, l’étude se déplace vers les modes ironiques par lesquels le Malien Yambo Ouologuem et l’Ivoirien Ahmadou Kourouma abordèrent à leur tour l’histoire de la Seconde Guerre mondiale. Une troisième partie est enfin consacrée aux infléchissements contemporains apportés par les romanciers Tierno Monénembo et Patrice Nganang, dans leur souci de représenter une Afrique guerrière autant en résistance qu’en guerre, en France et sur le continent africain.
N/A, 2003
Pour de nombreux écrivains et philosophes, les oeuvres de Donatien-Alphonse- François, le Marquis de Sade (1740-1814) peuvent aider à faire comprendre les origines intellectuelles ou culturelles du nazisme. 3 Cette interprétation de Sade suppose que ce dernier représente, d'une façon ou d'une autre, les pensées du siècle des lumières. Elle suppose également qu'un ou plusieurs courants de la pensée ou de la culture occidentale constituent un lien entre le nazisme et le siècle des lumières. Mon propos est de soutenir cette interprétation de Sade. Paper presented at the first International Colloque on the Marquis de Sade. Charleston, South Carolina, 12- 15 March 2003. Link: http://prosper.cofc.edu/\~desade/m.deSade.html
La guerre n'a rien de normal : c'est la banqueroute de la politique et de l'humanité. Tel est l'avis unanime des activistes des droits de l'homme. [...] Mon père Léo Maillet (1902-1990) parlait de stupidité, lui qui n'arrivait pas à trouver d'explication raisonnable lorsqu'il évoquait les auteurs du « génocide des Juifs, au coeur même de cette culture européenne qui avait généré la modernité [...] Texte rédigé en italien par Daniel Maillet (Cunha près São Paulo, Brésil) en collaboration avec Roland Schramm (Rio de Janeiro) ; révision italienne de Piergiorgio Morgantini (Terre di Pedemonte, Tessin, Suisse), traduction de l’italien par Jacques Gubler (Bâle, Suisse)
Ethnologie française, 2009
Cet article analyse les conflits qui, en France, sont liés à l'usage du poison pour lutter contre la prolifération du campagnol terrestre, du ragondin et du rat musqué. Avec le concept d'« agencement », emprunté au philosophe Gilles Deleuze, nous décrivons ces situations comme des façons mouvantes et interactives par lesquells des forces diverses définissent les problèmes, et redistribuent les places de chacun, humains et animaux, dans des paysages et au moyen de techniques qui suscitent des polémiques. Ces agencements sont des moments au croisement de plusieurs histoires entremêlées, moments tantôt conflictuels, tantôt porteurs de coexistence. Les états de paix sont négociés, mais toujours fragiles, et susceptibles d'autres résistances ou défaillances. Sumary This paper examines conflicts that arose in France concerning use of poison to control proliferation of voles, coypus and muskrats.. It borrows the concept of "agencement" from philosopher Gilles Deleuze to describe these conflicts as interactive and shifting problem definitions and as ways of redistributing everyones's place-of humans and of animal-in landscapes an through disputable techniques. These "agencements" are moments of several intertwined stories, some of them being conflictual, some other being new arrangements that can be seen as coexistence. States of peace are negotiated but they are always fragile and prone to new resistances or failures.
Les majoritaires de guerre dans l’après-coup d’un regard
2017
La memoire du majoritaire de guerre, et la potentielle construction de cette figure en objet historique tient au fait communiste. Le majoritaire de guerre, parce qu’il incarne le proces en trahison des elites socialistes, se survit. S’il n’est pas de positivite a cette figure et l’experience qu’elle porte, elle est borne et conditions de possibilite d’une analyse de la naissance du mouvement communiste en France.