Le terrorisme global sur fond de posthistoire (original) (raw)
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LE CONTEXTE HISTORIQUE DU TERRORISME
LE CONTEXTE HISTORIQUE DU TERRORISME, 2023
Le terrorisme n'est pas un phénomène nouveau ; il peut être l'une des formes les plus anciennes de dissidence politique illégitime. L'utilisation de la violence ou de la menace de violence pour "envoyer un message" aux dirigeants politiques ou à la société dans son ensemble s'est produite tout au long de l'histoire enregistrée. Des groupes tels que les Zélotes et les Sicaires dans la Palestine biblique, ainsi que les Assassins de la Perse du XIe siècle, sont souvent cités comme des terroristes historiques. Les XVIIIe et XIXe siècles ont généré des formes de terrorisme qui sont encore utilisées aujourd'hui. C'est Maximilien Robespierre, chef de file de la Révolution française, qui a inventé le terme "terrorisme". Il a publiquement préconisé son utilisation comme outil politique et a employé des exécutions publiques par guillotine pour capter l'attention du public et terroriser la société française. Le terrorisme moderne a ses racines les plus larges au milieu du XXe siècle. Les pères du terrorisme moderne ont largement émergé en Russie, où de nombreux groupes, anarchistes et philosophes prônant la terreur, sont apparus, tels que Sergi Nachayev et Mikhail Bakunin. Le terrorisme s'est propagé dans toute l'Europe, où de nombreux chefs d'État ont été assassinés. Il est finalement arrivé aux États-Unis avec l'assassinat du président McKinley en septembre 1901 et les attentats à la bombe de Wall Street en 1920.
Terrorisme global et territoire
Critique
Qu'il s'agisse du « régime de Terreur » de Robespierre, des attaques du 11 septembre 2001, des actions révolutionnaires nationalistes à la fin de l'empire ottoman ou de la lutte des « combattants de la liberté » contre les pouvoirs coloniaux, toute action caractérisée par la violence est qualifiée de « terroriste ». Le concept, vague et évolutif, est appliqué aux États, aux groupes et aux individus. Les États ont d'ailleurs chacun leur définition du mot, privilégiant leurs intérêts particuliers. Ce qui explique peut-être l'indétermination de la définition que donne le Conseil de sécurité des Nations Unies ; sont « terroristes » des actes criminels, visant n'importe qui, y compris des civils et des non-combattants, commis dans l'intention de créer un état de terreur publique 1. Telle est aussi la conception largement répandue dans les sciences sociales, adoptée par bon nombre d'organisations non gouvernementales. Tout acte terroriste est considéré comme illégal (le département de la Défense des États-Unis parle de « unlawful violence »), seuls les États ayant la légitimité de la violence. Du côté du droit international, le Conseil de sécurité des Nations Unies a requalifié (le 12 septembre 2001) les actes de terrorisme en « atteinte à la paix et à la sécurité internationales » et adopté, le 28 septembre 2001, une résolution instaurant « un régime international de lutte antiterroriste de portée obligatoire ». Les spécialistes s'accordent à parler du terrorisme comme d'une tactique. Ce n'est donc pas une fin en soi, mais un moyen pour atteindre des objectifs politiques, à savoir peser sur les gouvernements par la peur et l'intimidation 2. Les armes utilisées à cette fin varient, tout comme varient les cibles et les espaces d'action. Les attaques-suicides du 11 septembre ont installé dans l'imaginaire mondial le corps comme arme efficace, bon marché, aux effets spectaculaires. On peut, comme le fait Diego Gambetta 3 , voir dans cet usage du corps comme arme de dernier ressort, l'influence d'un certain discours religieux. Il semble clair en tout cas que ce faisant les acteurs souhaitent affirmer une identité transnationale, brouiller des frontières territorialisées et redéfinir la nation comme un nationalisme sans territoire 4. En effet, en utilisant le corps comme arme, ils s'engagent dans une stratégie de mobilité qui remet en cause l'approche traditionnelle de la guerre : il ne s'agit plus de guerre territoriale entre États, mais de guerre entre États et réseaux, et la difficulté à situer l'ennemi en mouvement et « en réseau » pose avant toute autre question celle du territoire. C'est ce concept de territoire qu'interroge Stuart Elden dans Terror and Territory. La réflexion menée par le géographe britannique part de la déclaration de « guerre contre le terrorisme » (war on terror) faite par George Bush à la suite des attaques du 11 septembre 2001. Il montre comment se dessinent de nouvelles « géographies de menaces ou de peurs », au sein desquelles l'ennemi ne peut être localisé directement et où les frontières territoriales deviennent poreuses. S'inspirant de la définition que donne Henri Lefebvre 5 de l'espace, comme espace produit par le politique, l'auteur défend l'idée que c'est ce type de conception de l'espace et du territoire qui est au coeur de la guerre contre le ter
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Proposition n° 1 : faire de l'archivage de toute documentation relative aux attentats terroristes une priorité selon la législation en vigueur.
Terrorisme et tourisme international à l’ère de la globalisation
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Entre 1970 et 2017 le terrorisme a frappe 180 000 fois dans le monde. Il devient l’un des defis securitaires majeurs de notre epoque. Ce phenomene n’a epargne aucun territoire ni aucune cible, notamment ; le tourisme. L’important essor du tourisme international se confronte chaque jour davantage a l’ascension du terrorisme. A partir de ce constat, l’objectif de ce travail de recherche reside dans l’amelioration de la connaissance du lien de causalite entre le terrorisme et le tourisme. Notre approche theorique repose sur la rationalite de l’acteur terroriste. La premiere partie est consacree a la determination des motivations du terrorisme au sujet du tourisme. La deuxieme partie porte sur l’impact du terrorisme sur l’economie du tourisme internationale. En plus de la separation du tourisme et de ses cibles, l’originalite de notre recherche repose sur l’attention theorique portee a la mecanique terroriste par l’intermediaire de la doctrine du terrorisme, ses acteurs, son action, et ...
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Daesh as we knew it, no longer exists. Its project to create a new caliphate straddling Syria and Iraq failed. The subsequent slowdown in jihadist mobilization in Europe makes it possible to look back, in order to measure the extent of this phenomenon and put it into perspective. How can we explain the fever that pushed so many young Europeans to join a distant theatre of war? Concurrently with the decline of the jihadist terrorism, however, a new form of extremism has resurfaced. Over the past few years, right-wing plots and terrorist attacks have multiplied in a growing number of European countries. A conducive environment is exploited by groups and individuals who present themselves as the vanguard of «their» community at risk - exactly as their jihadist counterparts do.
Quelques réflexions historiques à propos du terrorisme
1974
Prospective Study of the mechanism to represse terrorism, par Bart DE SCHUTTER, Hoogleraar aan de V.U.B. Conclusions, par Jean J.A. SALMON, professeur à l'U.L.B., directeur du Centre de Droit International. Annexes (extraits de divers textes internationaux). 1974, 16 X 24 cm, 292 pages, 440 FB EDITIONS DE L'UNIVERSITE DE BRUXELLES
Horreur épidémique et posthumain
Le 27 novembre 2020, conférence en ligne dans le cadre du colloque "Du postmodernisme au posthumain", organisé par Carlos Tello. Premier grand philosophe à avoir consacré un ouvrage au cinéma, Stanley Cavell pourrait aussi être considéré comme un précurseur du posthumanisme pour avoir analysé, dès son chef-d’œuvre philosophique Les Voix de la raison, l’émotion d’horreur comme révélatrice de « ma perception de la précarité de l’identité humaine, du risque qu’elle encourt d’être perdue, ou violée (invaded), [de] mon sentiment qu’il se peut que nous soyons déjà, ou qu’il se peut que nous devenions, quelque chose d’autre que ce que nous sommes, ou croyons être . » En tâchant de mettre en évidence que les films d’horreur épidémique et la philosophie peuvent nous aider à mieux penser pour mieux vivre au temps du coronavirus, l’exposé viserait à justifier la pertinence de la citation de Cavell pour rendre compte de notre expérience du cinéma d’horreur postapocalyptique dans sa variante épidémique.