« L’Autre à Tu-tête : la lettre de L’Immobile » (original) (raw)
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Corps et culture, 2000
L'autre, c'est celui qui est différent de moi, qui m'est extérieur, ce non-moi. C'est cette différence à laquelle on voudrait accéder pour qu'elle ne devienne que « mêmetée ». Gommer la différence pour se rapprocher de l'autre, pour s'intégrer à lui et pour qu'il nous intègre à son tour. Rattraper l'autre, l'égaler et même le dépasser pour entrer dans sa norme établie du social. Accéder à l'autre personne, à la reconnaissance sociale, mais aussi à l'autre corps. Ce corps qui se veut sans failles, sans défauts « apparents ». Devenir corps de l'autre, corps de celui qui impose sa norme, corps idéal que l'autre porte et qui est objet de notre convoitise. L'autre, omniprésent, observateur, juge, habite la conscience de l'adolescent. Toute action est faite en rapport avec autrui, ce qu'il va dire ou faire. Toute réflexion est construite en fonction de ce qu'il pense, en fonction des normes qu'il a imposé au groupe social adolescent. L'autre envahit le discours des jeunes. Dans le cadre de ce travail, l'altérité est à envisager sur un autre versant que celui de la confrontation. Ici, l'individu ne se construit pas en opposition à ce qu'est l'autre mais cherche plutôt à devenir cet autre, à lui ressembler. Cet « autre » inaccessible Corps et culture, Numéro 5 | 2000 That out of reach « otherone» Adolescence, period difficult to live for young persons who must take possession of a new body. From now drives live in him and make the relationship to the other heavy of significances. At the time of the course of P.E., the relation with the other is especially difficult that it is doubled of required performance. Adolescent becomes aware of the standards imposed by the social stereotypes of a perfect body… Then emerges imperative to become this other body, become this out of reach « otherone ».
Le topos de l’ineffable dans les catalogues poétiques
Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes, 2016
LE e cornioletti e lamprede e sardelle ed altri pesci di tante maniere, Luigi Pulci, Morgante ou technique dans la mesure où toute poésie, et même toute littérature, est porteuse d'un enseignement -, le catalogue est un microcosme poétique qui cherche l'extension exacte est connue des seules Muses vers lesquelles la voix poétique, au seuil de son inventaire, manque rarement de se tourner. Allant de pair avec cette invocation liminaire, on rencontre régulièrement une forme de réticence, d'hésitation, de renoncement partiel en vertu de laquelle le poète s'avoue incapable de donner la liste complète des éléments qu'il ne renonce pour autant pas à évoquer, paradoxalement, dans son catalogue. C'est, par excellence, l'image des dix bouches et dix langues utilisée par Homère, au début du catalogue des vaisseaux , et au moyen de laquelle le poète confesse ne pouvoir venir à bout d'une matière dont il se contentera de suggérer l'immensité par le jeu cumulatif des entrées successives, mais limitées, de son catalogue. Introduite dans la poésie latine par Virgile, sous la forme augmentée des cent langues et cent bouches , elle a connu de nombreuses et créatives réécritures à l'époque impériale, et c'est précisément ce moment fécond de son évolution que l'on souhaiterait interroger ici en centrant le propos sur les poèmes techniques et 1. Mes remerciements vont au comité de lecture de la dont les remarques 3. Iliade 4. Énéide Géorgiques, II, 43. Sur l'introduction dans la poésie latine de cette image, Georg. 28 MORGANE CARIOU période augustéenne, et, pour le siècle des Antonins, de Denys d'Alexandrie, du pseudo-Manéthon et d'Oppien. La veine épique sera représentée, pour la littérature latine, par Virgile et Stace et, pour la littérature grecque, par les Panopolis. L'analyse du devenir de ce procédé dans la poésie impériale, dont une des caractéristiques réside dans le dialogue permanent avec les poètes des siècles précédents, ne peut bien évidemment pas être détachée de l'étude de son origine dans la poésie archaïque et de sa réception à l'époque hellénistique. systématiquement les réseaux de correspondances que tissent les poètes d'un siècle à l'autre, étant entendu qu'une telle amplitude chronologique exclut toute exhaustivité, tandis que la perte de nombreux catalogues et poèmes techniques rend partielle notre vision de ce corpus. La première question que pose cette précaution des poètes au seuil de leur l' paradoxal ou impossible . Il est, dès l'origine, lié au contexte énonciatif du catalogue archaïque, qui est le produit d'une pratique orale ou plus précisément -pour reprendre les analyses de Sylvie Perceau à propos du catalogue communication de type personnel […] dans le cadre d'un véritable entretien . Indéniablement, les inventaires de l'epos épique et technique d'époque impé-5. On pense, en premier lieu, à la perte du Catalogue and Hellenistic , Catalogue -, dans R. Hunter (éd.), Ovid and Hesiod. poèmes techniques d'époque hellénistique aujourd'hui perdus qui, comme la Leontion d'Hermé-6. Le premier terme est utilisé par S. Perceau, La Parole vive. Communiquer en catalogue dans 7. La Parole vive
Formuler l’ineffable de l’exil : autour de "Dix années d’exil" de Germaine de Staël
Les Lettres Romanes, 2019
Figure de proue de l’opposition libérale sous le Premier Empire, Germaine de Staël se voit très tôt ostracisée par Napoléon, qui l’éloigne de Paris dès 1803, avant de lui donner l’ordre, en 1810, de quitter la France. La correspondance de l’écrivaine la voit d’emblée aux prises avec une difficulté nouvelle : celle de dire l’exil, ineffable par excellence. Souffrant de sa réclusion à Coppet, elle finit par déjouer la vigilance des agents du régime en 1812 pour entreprendre un périple qui la voit traverser l’Autriche, la Russie et la Suède afin de gagner l’Angleterre, terre de liberté. Libre enfin de prendre la plume, elle entame durant ce voyage un manuscrit, lieu d’une parole singulière sur l’exil, tant s’y noue un lien inédit entre le sort du collectif, opprimé par le joug impérial, et la singularité d’une destinée – celle d’une proscrite qui devait faire de son exil une opportunité sans pareille pour élargir son propos et son rayonnement aux dimensions de l’Europe.
Le Gétule : cet Autre insaisissable
In M.-F. Marein, P. Voisin et J. Gallego (éd.), Figures de l’étranger autour de la Méditerranée antique. Actes du colloque ‘A la rencontre de l’Autre’ (Pau, mars 2009), Paris, p. 203-222., 2009
Laurent CALLEGARIN et Julien MOREAU « Ensuite viennent des campagnes désormais plus riantes et de charmants vallons où abondent le thuya, le térébinthe, l'ivoire. Chez les Nigrites et les Gétules, qui nomadisent çà et là, même les rivages ne sont pas stériles : le pourpre et le murex donnent une teinture très efficace et les objets qui en sont teints sont partout très renommés. » (Pomponius Mela, Chorographie, 3, 104)
Une lettre d’époque classique à Thasos
Bulletin de Correspondance Hellénique
Cet article présente un document trouvé dans les fouilles de l'École française à asos en 1969. Daté de l'époque classique, ce texte fut inscrit sur une tablette avant cuisson, premier exemple de ce type de support sur ce site. Après une étude du texte et de ses caractéristiques paléographiques et linguistiques, on expose les éléments qui laissent penser que l'on a a aire aux premières lignes d'une lettre. En plus de présenter certaines graphies distinctes de celles de l'épigraphie lapidaire et des anthroponymes nouveaux, ce texte fournit une attestation supplémentaire du culte de Zeus Patrôos à asos. περίληψη Μια επιστολή κλασικής εποχής στη Θάσο Το άρθρο αυτό παρουσιάζει ένα κείμενο που βρέθηκε στις ανασκαφές της Γαλλικής Σχολής Αθηνών στη Θάσο το 1969. Το κείμενο, που χρονολογείται στην κλασική εποχή, χαράχθηκε σε μια πινακίδα πριν από την όπτησή της και αποτελεί το πρώτο δείγμα ενεπίγραφης πινακίδας στη Θάσο. Μετά τη μελέτη του κειμένου και των παλαιογραφικών και γλωσσολογικών του χαρακτηριστικών, παρουσιάζουμε τα στοιχεία που υποδεικνύουν ότι πρόκειται για τις πρώτες σειρές μιας επιστολής. Το κείμενο αυτό, πέραν του ότι παρουσιάζει μερικές γραφές που διαφέρουν από αυτές που βρίσκουμε στην επιγραφική σε λίθο, προσφέρει μια πρόσθετη μαρτυρία της λατρείας του Διός Πατρώου στη Θάσο.
L’« AUTRE » L’ETRANGER DANS « L’HOTE » D’ALBERT CAMUS
Camus était fondamentalement ignorant de la langue et culture arabes ; ce qui a confiné sa perception de l'altérité. Accusé de colonialiste, voire de raciste, par certains théoriciens postcoloniaux, Camus, il est vrai, expose une certaine distorsion de l'Histoire dans son oeuvre littéraire, notamment en ce qui concerne la responsabilité coloniale face à l'extrême pauvreté de la population autochtone. « L'Hôte » est le témoignage littéraire le plus direct et le plus subtil de sa position relativement aux problèmes de l'Algérie coloniale et à sa relation avec l'« autre ». Dans l'exégèse de cette nouvelle, on examine les indices révélant la dualité des sentiments du protagoniste dans son interaction avec l'altérité, à savoir, en quels termes son comportement révèle des impulsions alternativement éthiques et colonialistes. Parallèlement, on dévoile le pessimisme de l'auteur à l'égard des relations avec l'« autre », l'étranger, principalement par temps de conflit.
Ying Chen et l’entre-deux scriptural : des Lettres chinoises à Immobile
Voix Plurielles, 2008
Un trait caractéristique de plus en plus visible dernièrement dans l’écriture migrante québécoise, dont Ying Chen est une représentante de marque, est sa déterritorialisation: à la différence de la littérature de l’immigration des années 1980, piégée entre l’ici et l’ailleurs, l’écriture migrante contemporaine aborde des problématiques comme la quête identitaire sans avoir besoin de repères géographiques fixes. Cet article se propose de suivre la métamorphose de l’écriture de Ying Chen depuis Les Lettres chinoises jusqu’à Immobile (1999), vu que les romans les plus récents de cette auteure ne nomment plus de façon évidente l’espace de cet entre-deux scriptural (comme les premiers romans), mais ils le donnent à lire davantage.