Evolution de la parenté au Ladakh (original) (raw)
2017, 18th Conference of the International Association for Ladakh Studies (IALS)/18ème colloque de l'IALS (Internal Association for Ladakh Studies
Le but de cet article est de comparer l'évolution de la parenté à Leh et à Wanla, la « Capitale » et un village reculé du Bas-Ladakh. Le passage de la polyandrie fraternelle à la division de la terre entre les frères s'est-il fait de la même manière dans le chef-lieu du district et dans un village qui, à l'époque de la visite de Sander, n'était accessible qu'à pied. Je ne redonne pas ici les règles traditionnelles de la parenté elles ont été publiées à maintes reprises (Grist 1979, Kaplanian 1981, 2016). Dans les pages, qui suivent K désigne la maison principale (khangchen) et k la maison annexe ou secondaire (khangchung ou khanggyu). N veut dire néolocal. G la génération. LES SIX FAMILLES DE LEH. Famille Thokthok À G1 nous avons un trio polyandre. Leur fils unique, Stobgyal, veuf, s'est remarié. Les deux fils de son premier mariage ont fait un mariage biandre. Stobgyal a cinq enfants de sa seconde épouse. Il n'y a qu'un seul bâtiment, mais cette unique K est divisée en trois quartiers, un qui correspond à la K pour les deux aînés de Stobgyal, un qui correspond à une k pour Stobgyal, sa seconde épouse et ses cinq enfants, et un autre qui correspond à une k pour les parents de Stobgyal (G1). En 1981, la branche cadette s'est séparée de la branche aînée. Les deux fils des deux aînés, nés du premier mariage de Stobgyal, ont à leur tour fait un mariage polyandre. Ils occupent la K, la maison familiale, et toutes les filles se sont mariées à l'extérieur. Stobgyal s'est installé avec les enfants de son second mariage dans une k, la k1 à Gogsum, un quartier de Leh. Nous avons donc affaire à une première division k/K du patrimoine, mais due à un cas un peu particulier : un veuvage suivi d'un remariage. Les divisions dues à un arrêt de la polyandrie et à des mariages distincts de chaque frère apparaissent plus tard. (voir le schéma). À G4 de la branche aînée reste dans la norme donc. Un mariage biandre pour les deux aînés et leurs soeurs se marient toutes à l'extérieur. À noter un redoublement d'alliance. Deux soeurs ont épousé deux frères de la maison Kokluk. La division des terres n'apparaît qu'à la génération suivante, G5. Il en est de même pour la branche cadette. L'aîné s'est fait moine, ses soeurs se sont mariées à l'extérieur, trois frères ont fait un mariage makpa, uxorilocal, et enfin deux frères ont fait un mariage, biandre virilocal et ont repris la k1. Ce n'est qu'à la génération suivante G4, que la division de la terre entre frères mariés chacun de son côté a été effectuée.