Entre logiques d’Etat et autochtonie: dynamiques de la territorialité mapuche à l’heure du droit à l’autodétermination (2012), Leslie Cloud et Fabien Le Bonniec (original) (raw)
Related papers
2012
Libre jusqu'a la fin du XIXeme siecle, le territoire mapuche est combattu militairement et juridiquement pendant plus d'un siecle par l'Etat chilien et toute forme de territorialite indigene est ignoree du droit positif chilien. Les atteintes portees au territoire chilien au cours du XXeme siecle du fait de son insertion au sein de l'economie mondiale et de sa soumission a un droit international chaque jour plus specialise ne seront pas sans influence sur la territorialite mapuche. Tandis que le territoire chilien s'offre a la logique des marches et de l'economie neoliberale, la territorialite mapuche reapparait aujourd'hui, dans sa dimension collective et sous une polyvalence de formes, allant du territoire d'une Nation mapuche, a celle du lof, en passant par celui des titres communautaires, des " identites territoriales " et de la " communaute fonctionnelle ". Pronant un processus de decolonisation marque par la reconnaissance du...
Gouvernement local mapuche et reconfigurations territoriales: le cas de Tirúa
Nuevo Mundo Mundos Nuevos, 2020
À partir d’une étude ethnographique conduite à Tirúa, petite commune située dans le centre-sud du Chili, cet article approche à une des voies du mouvement Mapuche contemporain, la voie politique institutionnelle, qui s’est manifestée à travers des mouvements ethnopolitiques qui ont tenté d’avoir accès aux gouvernements locaux pas seulement pour occuper des sièges dans les conseils municipaux mais surtout pour controler ces gouvernements et mettre en place des politiques conformément à des objectifs de caractère ethnique. Ce processus d’ethnicisation compte différentes manifestations. Cet article se penche sur la relation entre le gouvernement local dirigé par un maire Mapuche et les reconfigurations territoriales de l’espace communal et infra-communal.
Études littéraires africaines, 2013
Tous droits réservés © Association pour l'Étude des Littératures africaines (APELA), 2014 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'
Territorialité, personnalité et gouvernance autochtone
2006
In this brief study, the author seeks to demonstrate the necessity of reviewing the role played by territory in aboriginal self-government. In part one, he examines how territorial and non-territorial (personal) forms of power structures emerge in multi-community or multi-national states. He then turns, in part two, to the role that each such model should play in aboriginal governance in Canada. Based upon the observation that the coexistence of aboriginal and non-aboriginal populations within shared territories is becoming a permanent part of the demographic evolution of Québec and Canada, the author proposes that the time has come to go beyond the concept of territoriality, without abandoning it, in making constitutional space for aboriginal self-government. For the majority of aboriginal peoples, the land and its resources form the bedrock of governmental jurisdiction, which in turn gives rise to control over land and the relationships between people and such land. Nonetheless, strict obedience to the diktats of territoriality may engender an impasse harmful to the capacity of aboriginal peoples to govern themselves, especially when significant numbers of community members live outside the community land base or, still, in cases where communities without any territory of their own cannot realistically lay claim to any exclusive land rights on a short-term basis. For some of these communities, the settlement of territorial issues may not resolve the fact of their minority dispersal in non-aboriginal territories. In their case, personal rather than territorial jurisdictions will prove to be a permanent solution. The author goes on to emphasize that when non-members living on aboriginal territories do not enjoy all the political rights inherent in Canadian citizenship, the personality principle could apply so as to shield them from the application of certain aboriginal laws that do not affect aboriginal control over the land. The personality principle would in this case consolidate the democratic legitimacy of aboriginal self-government and facilitate the harmonious coexistence of populations without compromising aboriginal peoples control over the exercise of their historic rights. *** Dans cette brève étude, l'auteur s'attache à démontrer qu'il faut revoir la place du territoire dans la mise en œuvre de l’autonomie gouvernementale autochtone. Ii analyse, dans la première partie du texte, les conditions d'émergence de formes territoriales et non territoriales (personnelles) d'organisation du pouvoir dans les États pluricommunautaires ou multinationaux. Il se penche ensuite, dans la seconde partie, sur le rôle que devrait jouer chacun de ces modèles dans la gouvernance autochtone au Canada. Partant du constat que 1'enchêtrement spatial des populations allochtones et autochtones s'inscrit durablement dans l'évolution démographique du Québec et du Canada, l'auteur avance qu'il est devenu impérieux de dépasser la territorialité sans la renier pour aménager l’espace constitutionnel nécessaire à l’autonomie politique autochtone. Pour la majorité des peuples autochtones, la terre et ses ressources constitueront le support de compétences gouvernementales se traduisant par un contrôle de la terre et des rapports entre les personnes et la terre. En revanche, une obédience stricte aux diktats de la territorialité pourrait créer une impasse préjudiciable à la capacité des peuples autochtones de se gouverner; surtout lorsqu'un nombre significatif de leurs membres vivent en dehors du territoire communautaire ou encore dans le cas des communautés qui n'ont pas de territoire propre et qui ne pourront, de manière réaliste, se voir reconnaitre des droits exclusifs sur des terres à court terme. Pour certaines de ces communautés, le règlement de la question territoriale pourrait ne pas suffire à mettre fin à leur dispersion minoritaire en milieu allochtone de sorte que, dans ce cas, les compétences personnelles plutôt que territoriales s'avéreront une solution permanente. L'auteur fait enfin valoir que lorsque les non-membres vivant en territoire autochtone ne jouissent pas de tous les droits politiques inhérents à la citoyenneté canadienne, le principe de personnalité pourrait s'appliquer de manière à soustraire ces non-membres à l'application des certaines lois autochtones n'influant pas sur le contrôle autochtone de la terre. Le principe de personnalité viendrait ici conforter la légitimité démocratique du pouvoir autochtone et faciliter la coexistence harmonieuse des populations sans compromettre la mainmise des peuples autochtones sur l'exercice de leurs droits historiques.""
(2024) Introduction Souverainetés autochtones à travers l’Océanie, au-delàde l’État
Journal de la Société des Océanistes, 2024
Introduction au numéro spécial Souverainetés autochtones à travers l’Océanie et au-delà de l’État. Ce numéro spécial aborde la question de la souveraineté au pluriel. Cela implique de réfléchir à de multiples formes d’autodétermination, de pratiques de gouvernance et d’organes institutionnels placés au-delà – à l’intérieur et à l’extérieur, au-dessus et au-dessous de l’État, ainsi qu’à travers des mouvements scalaires allant du local au global et des orientations temporelles allant du passé au futur. Dans cette diversité de contextes, la restitution de la souveraineté a été l’une des principales revendications politiques des peuples autochtones dans leurs processus de décolonisation, ancrant les demandes actuelles dans des réalités historiques et les mobilisant vers de nouveaux avenirs. En regardant de près et à travers l’Océanie, y compris son lien avec les Amériques (Nord et Sud), on peut identifier un champ particulièrement diversifié et dynamique dans lequel différentes notions et pratiques de souveraineté étatique et autochtone sont (re)négociées et (re)constituées.
Hannah Buxbaum and Thibaut Fleury Graff and (eds.), Extraterritoriality / L’extraterritorialité, 2022
L’extraterritorialité occupe une place particulière dans l’imaginaire du droit international. Еlle est née de l’étrange union entre l’illusoire clarté des frontières et la horror vacui de l’ordre juridique actuel, engendré par sa structure foncièrement territoriale. Il n’est guère surprenant de prendre le couple territorialité-extraterritorialité comme point de départ. Le premier dénote l’exclusivité de la juridiction de l’Etat sur toute personne se trouvant sur son propre territoire nonobstant la nationalité, tandis que l’extraterritorialité concerne la revendication d’un Etat sur des personnes dans le territoire d’un autre Etat (ou, dans certains cas, même sur un espace de terra nullius) L’extraterritorialité et la territorialité se présentent comme l’avers et le revers de la même médaille.
L'Homme, 2023
Dans cet article nous étudions les effets sociologiques et politiques de l’usage des lois relatives à la propriété foncière par deux peuples autochtones d’Amazonie péruvienne, les Kakataibo et les Wampis, dans un contexte d’intense compétition entre ces peuples, l’État et les entreprises extractives pour l’accès à la terre et à ses ressources naturelles. Nous montrons que les volontés des populations autochtones de défendre leurs territoires, légitimées désormais par des cadres juridiques nationaux et internationaux, conduisent parfois à l’expression d’un agir politique pouvant défier la souveraineté de l’État péruvien. À partir de nos enquêtes ethnographiques, nous proposons une réflexion sur la notion de souveraineté pour montrer qu’elle ne peut pas être conçue comme un attribut par essence et universel d’une entité politique, mais plutôt comme un agir politique spécifique s’exprimant dans certains contextes en fonction des cadres juridiques en vigueur, et de la capacité des membres du groupe à s’unifier et à s’accorder sur une même décision. En historicisant les revendications territoriales autochtones de cette partie de l’Amazonie, il s’agit de reconnaître l’origine européenne et juridique du concept de souveraineté, dont certains universitaires et intellectuels autochtones dénoncent l’eurocentrisme, tout en donnant à voir la manière dont les communautés wampis et kakataibo s’emparent des cadres légaux pour faire valoir leurs droits territoriaux et leur autorité. L’enjeu est de contribuer au renouveau de l’anthropologie politique de la région et d’offrir un tableau nuancé des réalités et des volontés politiques autochtones.