La globalisation de l’histoire de la philosophie et l’idée d’une phénoménologie transformative (original) (raw)
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Autour d’une « perspective philosophique » de l’histoire de la philosophie
Noesis, 2019
Dans un premier temps, il semblerait, comme l'indique le topos classique historia magistra vitae, qu'une approche de type historique de la connaissance respecte notre intention d'obtenir une connaissance de l'expérience de l'exil qui nous soit utile. Cependant, comme le montre Reinhart Koselleck 1 , ce topos classique, qui fait référence à un avantage plutôt pédagogique de l'histoire, a été dissous au cours de la modernité, en perdant sa force explicative et en la rendant plus problématique. Nous sommes donc confrontés à la question de l'utilité de l'histoire et, dans notre cas particulier, de cette utilité par rapport à l'histoire de la philosophie. Le point central qui nous intéresse dans cette discussion est en rapport à la possibilité d'interprétation et de traduction des idées philosophiques du passé au présent, et, de là, à leur utilité potentielle. Dans le débat intense autour de cette question, deux postures de base opposées peuvent être identifiées : d'une part, celle qui vise à approcher l'histoire de la philosophie afin qu'elle devienne pertinente face à nos problèmes actuels ; d'autre part, celle qui consiste à défendre une approche de l'histoire de la philosophie avec l'intention de comprendre les philosophies et les textes du passé dans leurs propres termes. La première a été taxée d' « anachronisme » parce que la traduction, l'interprétation ou l'adaptation au présent des théories philosophiques du passé masqueraient, selon ses détracteurs, le profil exact de cette philosophie, en perdant toute valeur historique. La seconde a été qualifiée d' « antiquaire », car ses excès de zèle à préserver les caractéristiques spécifiques de l'époque des philosophies rendraient impossibles leur traduction et leur interprétation, en leur faisant perdre leur valeur philosophique actuelle et en transformant les théories en objets de musée, sans aucun impact réel dans le présent. Ambrosio Velasco décompose la controverse entre anachroniques et antiquaires en ce qu'il appelle respectivement la « perspective philosophique » et la « perspective Autour d'une « perspective philosophique » de l'histoire de la philosophie Noesis, 33 | 2019
L’épochè phénoménologique et les paradoxes de l’histoire de la philosophie
Despite an initial lack of interest, the history of philosophy has gained, with time, a growing importance for phenomenology, so that many authors even try to develop a new set of concepts to engage this question. The «zigzag» method in the Crisis or the Heideggerian «destruction», the invention of «deconstruction» by Derrida and Foucault’s «archeology» are all attempts to face, again and again, the many paradoxes involved in a philosophical consideration of history of philosophy (e.g., circularity between principle and fact, coincidence of subject and object, etc.). This contribution aims to show that the Husserlian concept of the epoché has a decisive role at the core of the elaboration of all of these original concepts (destruction, deconstruction and archeology). In particular, the epoché establishes a new kind of ternary logic that is used to account for the paradoxes.
Les histoires de la philosophie dans une perspective globale
2019
https://www.uni-hildesheim.de/histories-of-philosophy/ Homepage anglais: https://www.uni-hildesheim.de/en/histories-of-philosophy/ Les processus de la mondialisation ne cessent de mettre en lumière non seulement notre présent mais également notre passé. En effet, les sciences humaines se trouvent dans l'obligation de tenir compte dans leur approche dans la définition et leurs thèmes de recherche du processus de la mondialisation. En outre, il existe une nécessité objective d'interroger et de concevoir de nouveau notre passé, notre présent et notre avenir dans le cadre d'une mondialisation généralisée (Mersmann / Kippenberg 2016).
« L’histoire de la philosophie saisie par son dehors »,
D. Boquet, B. Dufal, P. Labey (éds.), Une histoire au présent : les historiens et Michel Foucault aujourd’hui, Paris, CNRS Éditions, 2013, pp. 319-335., 2013
Je propose à mon lecteur d'oublier, pour un instant, la question de la vraisemblance des reconstructions historiques de Michel Foucault afin de mettre à jour la forme du travail engagé. La simple lecture d'ouvrages comme Surveiller et punir ou l'Histoire de la folie nous met face à une difficulté qui concerne la nature elle-même de ce travail. En effet, d'un côté, la formation intellectuelle de Foucault, les prémisses de son travail, les débats où ce travail se situe et trouve son sens, sont incontestablement de nature philosophique. De l'autre, sa façon de travailler -son rapport à la source, aux archives, à la littérature secondaire, aux objets historiques et à leurs articulations internes − manifeste indubitablement une démarche proche de celle des historiens 1 . Or ce rapport à l'histoire et à la démarche historienne reste toutefois plus qu'ambigu. Car, d'une part, Foucault assure : « [De l'histoire], j'en fais un usage rigoureusement instrumental. C'est à partir d'une question précise, que je rencontre dans l'actualité, que la possibilité d'une histoire se dessine pour moi.
Nishida et l’idée d’une autre histoire de la philosophie
Le Philosophoire, 2016
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L’internationalisme en philosophie
Conque comme une enquste sur les significations et les aspects les plus fondamentaw de ['experience humaine, la philosophie semble depasser les frontitres nationales tout en conservant certains caractttres nationaux. Si elle traiter des verites universelles, elle est pourtant B I'Pvidence issue de contextes sociaux particuliers ainsi que de traditions nationales. Comme on le sait, la tendance B la mondialisation dans les communications, l'industrie, et les sciences 6conomiques a donne B notre experience une dimension de plus en plus internationale. Les conferences internationales, les associations, et les revues de philosophie prennent kgalement une part croissante dans notre activite philosophique. Bon nombre d'entre nous ont forge leurs conceptions philosophiques en Ptudiant et en enseignant dans d'autres Iangues et au sein de cultures nationales diffkrentes. C'est en ce sens que l'on peut dire que notre Cducation philoso-
Philonsorbonne, 2018
Table ronde autour de l'ouvrage d'Ayşe Yuva : Transformer le monde ? L'efficace de la philosophie en temps de révolution, 1794-1815 * Christian BERNER, Stéphane HABER & Ayşe YUVA Ayşe YUVA Transformer le monde ? L'efficace de la philosophie en temps de révolution (France-Allemagne, 1794-1815) À aucun moment l'on n'a cru au pouvoir de la philosophie à transformer le monde plus que pendant la Révolution française. 1789, préparé par les écrits des philosophes des Lumières, devait ouvrir la voie à l'application et à la réalisation de principes philosophiques dans le gouvernement des hommes. La révolution puis la république seraient l'oeuvre de la philosophie. Le présent ouvrage a pour but d'explorer ce lieu commun qui prévaut encore aujourd'hui. Il vise à reprendre l'enquête en amont : que veut-on dire lorsque l'on parle de la nature « philosophique » de la révolution, des rapports de la théorie à la pratique, ou des dangers politiques de l'abstraction philosophique ? La philosophie est-elle l'instrument d'un élitisme intellectuel et politique ? Confrontant entre eux des textes d'auteurs français et allemands, où se croisent des traditions philosophiques distinctes, Ayşe Yuva prend à rebours un second lieu commun, hérité du XIX e siècle, celui d'une Allemagne qui penserait la révolution sans chercher à l'accomplir, et d'une France qui l'accomplirait sans la penser. Elle met en avant une époque et des acteurs qui, loin de s'être contentés d'interpréter le monde, ont bien visé, par la philosophie, à le transformer. Paris, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Collection « Bibliothèque allemande », 2016. *. Le 27 mars 2017, s'est tenue à la Sorbonne une table ronde autour de l'ouvrage d'Ayşe YUVA publié sous le titre Transformer le monde ? L'efficace de la philosophie en temps de révolution (1794-1815), aux Éditions de la Maison des sciences de l'homme, dans la collection « Bibliothèque allemande » (2016). Outre l'auteur, y ont généreusement participé Christian BERNER et Stéphane HABER, tous deux professeurs à l'Université Paris-Nanterre. PHILONSORBONNE n° 12/Année 2017-18 156/186 1. Les chiffres dans le corps du texte se rapportent à l'ouvrage d'Ayşe Yuva. 2. On en trouve les éléments analysés dans