« La religion n’est pas la culture ! » (original) (raw)
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« Chez nous, c’est la culture qui est obscène »
Voix et Images
Pourquoi André Belleau affirme-t-il : « chez nous, c’est la culture qui est obscène » ? Quel est le sens de cette idée étonnante et paradoxale qui constitue le noeud d’un court essai paru en 1977 dans Liberté sous le titre « Culture populaire et culture “sérieuse” dans le roman québécois » ? Cet article cherche à répondre à ces questions en mettant l’accent sur la part honteuse et conflictuelle rattachée au Québec, selon Belleau, à la culture « comme lointain et comme profondeur ».
La religion: culture ou contre-culture?
Régine Azria and Danièle Hervieu-Léger (eds.), Dictionnaire des faits religieux. Paris : Presses Universitaires de France, pp. 216-220., 2010
En abordant la religion comme une forme de culture, une longue tradition anthropologique a voulu étudier la dimension religieuse de la vie humaine prise comme un tout indifférencié: une approche née de l’étude de sociétés dans lesquelles ne s’était pas opérée la différentiation fonctionnelle des institutions sociales modernes. Cette approche s’est aussi révélée utile pour l’étude de phénomènes religieux extra-institutionnels dans les sociétés modernes, phénomènes qui prennent de plus en plus d’ampleur avec l’affaiblissement des institutions religieuses. Mais si une telle approche a l’avantage d’élargir le champ de la recherche au-delà des définitions normatives imposées par les grandes religions instituées, elle présente le risque de perdre de vue la spécificité du religieux par rapport aux autres formes de culture.
La religion et la culture à l’épreuve de la sémiosphère : élucidation d’un faux dilemme
Cygne noir, 4 : « Sémiotique et liberté », 2016
L’avènement de la culture laïque a eu pour effet de transformer la distinction persistant entre les notions de culture et de religion. Il y a un siècle, la culture n’était qu’un des nombreux systèmes symboliques dépendant du vaste domaine de la religion. Au cours du siècle dernier, et sans doute dès les premiers écrits de Max Weber, la religion a périclité jusqu’à ne plus correspondre qu’à l’un des nombreux systèmes symboliques concurrents à l’intérieur du vaste domaine de la culture. Cet article propose d’examiner un cas transitoire permettant d’aborder le débat de la hiérarchisation des systèmes symboliques de la religion et de la culture. L’objectif est de parvenir à montrer que ces deux domaines conçus comme distincts procèdent en fait d’un même fondement sémiotique. L’emploi des mots « culture » et « religion », leur sémiose historique et leur agencement dialectique seront analysés au regard d’une synthèse effectuée entre les thèses de Clifford Geertz sur l’ethos et celles de Youri Lotman sur la sémiosphère. Il s’agira enfin de mettre en relief certaines difficultés éthiques et scientifiques soulevées par l’usage actuel de ces mots. Traduit de l’anglais collectivement par Karina Chagnon, Simon Levesque & Kevin B. Shelton. Ce texte a d’abord paru sous le titre « Reconfiguring Religion and Culture through the Semiosphere » dans RSSI. Recherches sémiotiques – Semiotic Inquiry, vol. 25, no 1-2, 2005, p. 163-192. La présente version a été intégralement revue en collaboration avec l’auteur.
La culture religieuse: comment sortir de la jachère?
L’Enseignement de la culture religieuse par l’Université laïque et républicaine, Marion Le Corre-Carrasco & Philippe Merlo-Morat (eds.), Publications de l’Université de Saint-Étienne. ISBN: 978-2-86272-707-3, 2018
The religious institutions no longer presenting any character of interference in contemporary Western society, it is the "healthy secularism", that is to say, the one that integrates the plurality of the religious, which is to promote the teaching of the latter in an organic way by helping to reorient the entire national education, since the discipline is the exclusive domain of scholars. This teaching will not be able to omit an assumption of the fundamental of the religious, nor of what we will call the new modes of thought and behaviors with respect to the religious peculiar to our Western society. // Les institutions religieuses ne présentant plus aucun caractère d’ingérence dans la société occidentale contemporaine, c’est à la « saine laïcité », c’est-à-dire, celle qui intègre la pluralité du religieux, qu’il revient de promouvoir l’enseignement de celui-ci de manière organique en aidant à réorienter l’éducation nationale tout entière, attendu que la discipline relève exclusivement des savants. Cet enseignement ne pourra faire omission d’une prise en charge des fondamentaux du religieux, non plus que de ce que nous appellerons les nouveaux modes de pensée et comportements à l’égard du religieux propres à notre société occidentale.
Malaise dans le Royaume de Dieu, entre Culture & Foi...
Malaise dans le Royaume de Dieu, entre Culture & Foi, avec Emmanuel Carrère, Laurent Lemoine, Paul-Laurent Assoun, Cynthia Fleury, Tzvetan Todorov, Markus Gabriel, saint Augustin, Michaël Foessel, les films Le Déclin de l’Empire Américain, de Denys Arcand, et Rois & reine, d'Arnaud Desplechin, et une playlist allant des Sisters of Mercy à Christian Death...
Cinéma et religion : “Je t’aime, moi non plus”
in : Henri DERROITTE (dir.), Les révélations du cinéma. Avoir recours au cinéma en pastorale et au cours de religion, Bruxelles, Lumen Vitae, 2011 (Se former pour le dire), p. 9-25., 2011
Cinéma et religion formerait-ils un couple “infernal” ? Voilà une question provocatrice pour aborder les relations parfois houleuses entre le cinéma et les religions, particulièrement la religion chrétienne. Je propose ici un parcours en deux temps. Je vais d’abord apporter des précisions par une typologie des films abordant des questions religieuses, en classant ces derniers en trois catégories. Je développerai ensuite une série de réflexions plus proprement théologiques, qui justifient déjà à elles seules que l’on s’intéresse au cinéma comme théologien ou comme enseignant de cours de religion ou de science des religions. Parce qu’il est le reflet de la société et de ses quêtes et errances spirituelles, un film peut être un “lieu théologique”, dans le sens où il s’y révèle quelque chose de Dieu, de l’homme et de la relation qui les unit. Soyons aussi attentifs à ce que génère le cinéma dans la culture en termes de religiosité ambiante à travers un exemple, le domaine de la ritualité. Le cinéma crée des rites, des symboles en transformant par exemple des dialogues en répliques “culte”. Les images du cinéma nourrissent l’imaginaire religieux, donnent naissance à de nouveaux codes.
Les rapports contradictoires à la culture dans le christianisme
B. Guy, dir., Deuxièmes Ateliers sur la contradiction , ASLC 2011, « Libres opinions », École nationale supérieure des Mines, Presse des mines, 2012, p. 109-116.
La question du rapport contradictoire que le christianisme maintient avec les cultures touche au vif actuellement au moins trois domaines de réflexion théologique : l’inculturation, l’oubli du judaïsme comme constitutif du christianisme et le rapport foi et raison.