Étude sociologique de la musique actuelle du Québec : le cas des Productions Supermusique et du Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville (original) (raw)

FIMAV 2019 | L’art sonore au Festival international de musique actuelle de Victoriaville

Espace, 2019

À une époque où les artistes utilisent davantage le son comme matière à la création, le volet d'installations sonores qui se développe au sein du FIMAV, festival niche de musiques actuelles, est devenu un incontournable pour la mise en valeur de la communauté d'artistes sonores. Il offre, depuis 2010 déjà, une richesse quant à l'intégration du son et de l'écoute dans l'art, et ce, par un parcours qui se déroule maintenant du Centre d'art Jacques-et-Michel-Auger et de la Bibliothèque Charles-Édouard-Mailhot jusqu'à la Vélogare du Grand Tronc. C'est en effectuant une visite de ces installations audiovisuelles, sept au total, guidée par le commissaire Erick d'Orion, que nous constatons l'éclectisme des postures d'écoute qu'offrent ces créations. Soulignons qu'Erick d'Orion, lui-même musicien et compositeur de musique actuelle, est responsable de ce parcours depuis les débuts. Pour l'édition 2019, il a travaillé de près avec les artistes issus tant de la musique électroacoustique que des arts visuels afin d'encadrer des oeuvres conçues spécifiquement pour l'événement. Le parcours participe à ouvrir la définition même de l'art sonore qui, malgré sa jeune considération au sein du milieu institutionnel, repousse déjà ses propres limites. Cette année, plusieurs sons musicaux, synthétiques et électroniques sont mis en valeur au profit d'enregistrements de paysages sonores, sollicitant une écoute réduite, ou de sons radiophoniques. Nous amorçons le parcours au Centre d'art Jacques-et-Michel-Auger qui se situe dans le Carré 150, quartier général des différentes performances du FIMAV. Scenocosme, composé du couple d'artistes français Grégory Lasserre et Anaïs met den Ancxt, y développe l'installation audiovisuelle participative Metamorphy. Mêlant interactivité, art sonore et technologies à la fine pointe des recherches en électroacoustique, l'oeuvre se présente sous forme d'un voile semi-transparent, tendu telle une peau, dans cette salle devenue sombre pour l'occasion...

(Re)présenter les oeuvres musicales : L’exemple des programmes de concert de la Société de musique contemporaine du Québec

À partir du concept de paratexte développé par Genette (1987) et adapté à la musique par Escal (1996), cet article met au jour les modalités de (re)présentation des œuvres jouées par la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ) telles que véhiculées par les programmes de concerts produits entre 1966 et 2013. Après avoir effectué une mise en contexte de l’historique, du fonctionnement et de la programmation des œuvres de la SMCQ, les programmes de concerts sont examinés dans une perspective comparativiste afin d’en faire ressortir les similarités et les divergences. En premier lieu, la description formelle de la page couverture, du format et de la mise en page des programmes dirige la réflexion sur les paratextes non verbaux. En second lieu, l’examen des notices écrites des œuvres les plus jouées de la SMCQ permet d’affirmer l’importance accordée à l’autorité des compositeurs, principaux auteurs des paratextes verbaux. Ainsi, l’article permet d’éclairer l’articulation et l’évolution de la pensée musicale de la SMCQ pendant cette période.

Le live et après. Sociologie d’une filière de la production audiovisuelle de concerts de musiques actuelles en France

SociologieS, 2023

S’intéressant à la captation et au rendu filmé des concerts de musiques actuelles en France, cet article montre la spécificité industrielle de ces activités en termes de filière et dans une perspective de sociologie économique. Le texte souligne d’abord de quelle manière la captation s’est développée à l’intersection de mondes relativement éloignés, dont la collaboration n’est pas toujours évidente ni aisée : la production de spectacle, la production audiovisuelle et les plateformes de diffusion numérique. Dans un second temps, cette contribution explique comment une économie de la captation de la musique live a pu émerger, notamment grâce à l’intervention d’acteurs publics. La contribution du Centre national du cinéma (CNC) apparaît ainsi comme une spécificité hexagonale, dont le rôle ne se limite pas à une aide aux projets via un soutien financier (avance sur recette). Il possède également un rôle de régulateur qui cherche, dans la continuité d’une politique culturelle « à la française », à tenir compte de la dimension patrimoniale et créative des concerts filmés.

Synthèse sur les festivaliers de musiques actuelles et la crise de la Covid-19

2020

Cette synthèse présente une première partie des axes et résultats de l'enquête menée en 2020 sur les publics des festivals de musiques actuelles en France et leur perception de l'avenir culturel post-confinement. L'étude des publics en temps de crise sanitaire sous le regard des sciences sociales a été nourrie par la passation, le traitement et l'analyse de 429 questionnaires en ligne. La pandémie de Covid-19 se déclare en France à la fin du mois de février 2020, en deux semaines le gouvernement adopte des mesures sanitaires qui mènent à l'interdiction des rassemblements de plus de 5 000, puis 1 000 et enfin 100 personnes, aboutissant à la mise en place le mardi 17 mars 2020 d'un confinement total qui durera près de deux mois, jusqu'au lundi 11 mai 2020. Face à cela, le secteur du spectacle vivant marque alors un arrêt foudroyant et total. À la date du 10 septembre 2020, la quasi-totalité des festivals de l'année demeure annulée. Dans ce contexte et e...

Erratum : Le statut socio-institutionnel de la musique savante

2010

Réagissant à ce qu’il appelle l’ambiguïté de la position de Lise Bissonnette et l’infantilisme de celle de Michel Gonneville, Michel Ratté récuse l’idée que la subversion immanente est la première cause de la rupture avec le public et discute l’utilisation faite, par Lise Bissonnette, des citations de Rochlitz et Ferry. Il invite la directrice du Devoir à faire de son journal le lieu d’une authentique critique d’art.

La scène musicale populaire autochtone au Québec : dynamiques relationnelles et identitaires. 2015. Thèse de doctorat en anthropologie, Université de Montréal.

La musique, pour les Autochtones au Québec, joue un rôle fondamental pour l’expression et la consolidation identitaire, la mise en relation interpersonnelle, interculturelle et spirituelle ainsi que pour exercer un pouvoir d’action et de transformation sur soi et le milieu environnant. Cette thèse dresse un panorama de la scène musicale populaire autochtone contemporaine au Québec, en s’attardant plus particulièrement au milieu algonquien du Nord, tout en démontrant un lien de continuité évident avec le sens des traditions musicales et des rassemblements ancestraux. La musique populaire autochtone y est considérée comme un mode d’affirmation identitaire et de relation au monde, la scène de la musique populaire autochtone au Québec comme un réseau relationnel, et les événements musicaux comme des points de rencontre et de convergence (foyers) d’une communauté autochtone s’y reconnaissant et s’y reliant de façons différenciées. Le cadre théorique arrime les concepts de scène dans le contexte de culture populaire, des politiques/poétiques de l’identité, d’intersubjectivité, de résonance, de nomadisme, d’ontologie relationnelle, de poétiques de l’habiter (of dwelling), d’indigénisation et de transformation des identités et des modes d'être au monde autochtones dans le contexte contemporain. Selon les traditions algonquiennes, les actes musicaux servent à s’identifier en tant que personne particulière et membre d’une collectivité et du cosmos ainsi qu’à entretenir des relations avec les autres personnes du cosmos (humains et non humains) afin de vivre bien et de se donner du pouvoir sur soi et son environnement. Cette thèse démontre que les musiques populaires contemporaines et ses événements associés, bien que sous d’autres formes, poursuivent ce sens relationnel et identitaire des traditions musicales ancestrales et de leurs contextes de manifestation. Le réseau contemporain de la scène musicale populaire autochtone est ainsi formé d’espaces investis par les Autochtones de différentes nations, où ils se créent un chez-nous, un « espace à nous » et se redéfinissent des identités. Chanter, notamment dans leur langue, est ainsi un acte d’« habitation » du monde, de cohabitation, de communication, une inscription identitaire dans un environnement ainsi habité et senti. For Aboriginal people in Quebec, music plays a fundamental role in the consolidation and expression of identity in interpersonal, intercultural and spiritual relationships, but also in terms of personal empowerment. This thesis provides an overview of the contemporary Aboriginal popular music scene in Quebec, focusing more specifically on Algonquian communities and demonstrating continuity with musical traditions and ancestral gatherings. Aboriginal popular music is considered as a way of asserting identity and a relationship to the world; the aboriginal popular music scene in Quebec is presented as a network of relationships, and musical events are seen as focal points of an aboriginal community that connect individuals and groups in differentiated ways. According Algonquian traditions, musical acts are used to identify oneself as a particular person and member of a community and the cosmos as well as to maintain relationships with others in the cosmos (human and nonhuman). Different forms of musical practice are desirable in order to live well and to empower the self in a particular environment. This thesis demonstrates that contemporary popular music and its associated events, albeit in other forms, are continuing a relational sense of ancestral musical traditions in various performative contexts. The contemporary Aboriginal popular music scene network is forged through spaces invested by Aboriginal people of different nations, where they create a "home", a "space for us", and redefine identity in unexpected ways. Singing, especially in Aboriginal languages, is an act of dwelling and cohabitation in an environment that is lived and felt.

Les festivals musicaux: des organisations temporaires pulsatoires ? Le cas du festival du Bout du Monde

2015

Les festivals de musiques jouent un role important dans l'animation des territoires et leur apportent des retombees economiques non negligeables. Des lors, la perennisation de ces evenements constitue un enjeu tant pour les organisateurs que pour les sites qui les accueillent. Dans cette optique, il est important de mieux comprendre ces organisations tres particulieres. Les festivals musicaux sont des structures paradoxales. Ils sont a la fois temporaires et durables. Inclus dans un projet de recherche qui porte sur la perennisation des activites de production de services evenementiels, cette communication propose de qualifier les festivals musicaux d'Organisations Temporaires Pulsatoires (OTP). Le fonctionnement de ces "organisations-evenements" est etudie au travers d'une revue de litterature focalisee sur les structures en reseau et sur les organisations temporaires. Apres avoir presente une typologie d'organisations temporaires, un raisonnement par anal...