La Résistance des cheminots : images, représentations et mémoires en question(s) (original) (raw)

La Résistance, le temps, l'espace : réflexions sur une histoire en mouvement

Histoire@Politique, 2009

La Résistance, le temps, l'espace : réflexions sur une histoire en mouvement Alya Aglan L'histoire ne peut être réduite à la séparation entre les faits et les discours sur les faits. Comme le souligne Reinhart Koselleck, le fait historique est « un événement qui se compose toujours d'éléments d'action extra-langagiers et langagiers 1 ». Ce qui distingue le fait historique tient précisément à cette particularité : lorsqu'il est historique, le fait est toujours déjà doté d'un sens, donc d'un discours. Certes, l'historien ne se contentera pas des interprétations que les acteurs confèrent à leurs propres actions, mais il est contraint de les prendre pour points de départ de son analyse. « Le discours parlé (ou le texte lu) et l'événement en train de s'accomplir ne peuvent être disjoints in actu, mais seulement distingués analytiquement 2. » Comme l'écrit Pierre Guillain de Bénouville en mai 1945 : « La Résistance était un groupe de Volontaires qui comptaient renouveler le monde de demain, et ne pas se séparer au jour de la Libération 3. » La perception du temps comme critère d'analyse Si la perception du temps détermine les formes et le moment de l'activité résistante, il s'agit de repérer, dans le discours résistant, les relations qu'entretiennent passé, présent et avenir, à partir des sources disponibles. Avec l'hypothèse que le temps a été un critère majeur de détermination de l'engagement résistant, l'étude de la Résistance peut alors dépasser, sans les annuler ni les réduire, les dualismes désormais classiques de l'historiographie(gaullistes/communistes, réseaux/mouvements, activisme/attentisme), même s'ils restent valables comme éléments de distinction, tout comme le couple intentionnalité/fonctionnalité mis en évidence par François Marcot 4 , qui sépare avec pertinence la « Résistance-mouvement » de la « Résistanceorganisation ». En prenant le temps comme critère de distinction entre les groupes résistants plutôt que les divergences d'opinions et de doctrines politiques ou encore les différentes formes d'organisations existantes, une typologie transversale des acteurs peut alors être tentée 5 .

La syndicalisation des cheminots français. Fin ou résistance d’un « bastion »

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2013

La syndicalisation des cheminots français. Fin ou résistance d'un « bastion » Communication pour le colloque : Le secteur des transports ferroviaires dans la mondialisation. Entre spécificités nationales et dynamiques transnationales (UVSQ / UMR Printemps / 12-13 déc. 2013) Texte provisoire (9 déc. 2013) « A propos toi, t'es syndiqué ?-Non, pas encore. C'est délicat, il y a trente six syndicats. Je ne sais lequel choisir. » Henri Vincenot, Mémoires d'un enfant du rail (1980) Sans revenir sur les évolutions de la syndicalisation-tant en France ou, plus globalement, en Europe-, ni sur ses analyses, il apparaît que celle-ci aurait assez bien résisté dans le secteur ferroviaire, souvent présenté, dans le cas français à tout le moins, comme une sorte de « bastion » syndical, lequel est également invoqué pour expliquer la « combativité » des cheminots. Pour autant, depuis 2011, celle-ci a connu un reflux assez sensible : si l'on prend pour indicateur de cette « combattivité » le nombre de journée de grève par agent, ce dernier est passé à 0,49 en 2011, puis 0,56 en 2012 contre 3,75 en 2010 1. Mais cette dernière année était exceptionnelle (depuis 1995) et si l'on calcule la moyenne annuelle des journées de grève par agent depuis 2000, celle-ci s'élève à 1,2. Cela reste nettement supérieur à ce que l'on observe tous secteurs confondus (hors fonction publique) : 0,08 jour de grève par salarié en 2011 ou 0,16 pour la période 2006-2011 2. On peut naturellement supposer que cette plus forte propension à « se mobiliser » est liée notamment à un niveau d'engagement syndical-notamment dans des organisations contestataires-qui resterait beaucoup plus élevé que dans les autres secteurs de l'économie. Ce n'est sans aucun doute pas la seule raison : il importerait aussi de prendre en compte tout ce qui concerne l'identité professionnelle des cheminots, une culture des relations professionnelles propre à la SNCF et un contexte-et/ou agenda interne des évolutions et changements-propre à cette entreprise. Cet article se bornera à tenter de faire le point sur les effectifs syndicaux et leur évolution dans la période récente. Reste que la recherche de ces informations est loin d'être aisée et

Résistance et société en Hainaut belge. Histoire d’une brève rencontre

Histoire et littérature de l'Europe du Nord-Ouest, 2003

Fabrice Maerten L'invasion de la Belgique par les troupes allemandes en mai 1940 signifia non seulement la perte de l'indépendance nationale mais aussi une remise en cause profonde de la société, que l'occupant espérait remanier sur base de son modèle national-socialiste. Face à cette 'double' agression, il était intéressant de savoir comment avait réagi la population d'une des provinces du pays les plus peuplées et les plus marquées par la révolution industrielle, en l'occurrence le Hainaut.