La migration des jeunes : quelles mobilités? Quels ancrages? La place des liens familiaux et des relations intergénérationnelles (original) (raw)
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Les vingt dernières années ont montré l'acuité des débats sur le « devoir d'insertion » que la société française devrait avoir à l'égard des jeunes adultes, notamment ceux dont les parents furent immigrants (Marangé, Lebon, 1982). L'exploitation des données de l'échantillon démographique permanent (EDP) de l'INSEE, données issues de trois recensements successifs et contenant des informations de nature biographique sur les jeunes adultes et leurs parents permet de comparer d'une part la trajectoire des jeunes issus de l'immigration à celles de leurs pères, et d'autre part la mobilité intergénérationnelle des enfants d'immigrés à celle des enfants de Français de naissance (Richard, 1997b). Or, si le sujet est d'importance, la comparaison de la mobilité sociale ou intergénérationnelle des enfants d'immigrés, avec celle des enfants de Français de naissance est délicate. Si cette analyse conclut à une mobilité professionnelle ascendante des...
Les transferts intergénérationnels des migrants âgés
Economie Et Statistique, 2005
Menée en 2003 auprès d'un échantillon de 6 211 immigrés âgés de 45 à 70 ans résidant en France métropolitaine, l'enquête Passage à la retraite des immigrés renseigne sur les circuits privés d'entraide monétaire des migrants. Ces fl ux fi nanciers sont décomposés selon de multiples dimensions, en particulier la composition du réseau d'entraide, la direction ascendante ou descendante des aides intergénérationnelles, leur destination intra-nationale ou « migratoire » ainsi que leur caractère de don ou de prêt. Les envois d'argent pour soi-même dans le pays d'origine sont aussi comptabilisés.
La mobilité sociale d'enfants d'immigrés européens installés dans le centre de la France, 1920-1970
2004
La mobilité sociale d'enfants d'immigrés européens installés dans le centre de la France, 1920-1970. Les travaux américains ont montré depuis longtemps l'intérêt qu'il y avait à connaître les formes de la mobilité sociale des populations issues de l'immigration pour qui s'intéresse aux modalités de leur intégration (GANS, 1975, BARTON 1982). Pourtant, celles-ci sont particulièrement mal connues dans le cas de la France, et ce d'autant plus que l'immigration étudiée est plus ancienne. Nous devons en ce domaine nous contenter de quelques rares études (GIRARD, STOEZEL, 1953, BORTOWSKI, 1990), ce qu'explique en partie la rareté des données immédiatement exploitables. Aussi lorsque je voulus m'interroger sur les formes du parcours des enfants des immigrés dans la France contemporaine, je fus amené à conclure qu'il fallait pour les étudier produire des données adéquates, ce qui ne pouvait se faire que dans le cadre d'une monographie. Je voudrais ici rendre compte de quelques-uns des enseignements que celle que j'ai consacrée à ce sujet a pu apporter (RYGIEL, 2001). J'ai étudié le destin social des membres de familles immigrées installées dans le Cher durant l'entredeux-guerres, département à l'écart des grandes vagues migratoires de la période, mais qui avait le mérite d'abriter alors des populations immigrées d'origine diverse. Celles-ci provenaient d'Italie, d'Espagne, de Pologne, du Portugal et de Tchécoslovaquie et, diverses par leurs origines, elles l'étaient aussi par leurs activités, ou les lieux de leur implantation. Les Polonais étaient alors nombreux dans les fermes de la campagne berrichonne, où ils côtoyaient des Slovaques, particulièrement nombreux à Laverdines, siège d'une grosse exploitation betteravière, tout en constituant une part importante de la main d'oeuvre de la métallurgie florentaise. Les Italiens, bien représentés dans les villes du département, y étaient souvent employés dans le bâtiment. Nous trouvions parmi les Espagnols quelques familles provenant des Baléares qui tenaient depuis
Séparées et réunies : familles migrantes et liens transnationaux
Une des principales nouveautés dans les recherches sur les migrations internationales est la prise en compte d'une perspective transnationale. Elle considère que les migrants, acteurs sociaux dans leur espace d'accueil et d'origine, construisent et alimentent des liens entre leurs deux mondes, s'impliquant économiquement, politiquement, et culturellement dans des initiatives et des activités qui connectent les pôles de leur déplacement (Basch, Glick Schiller et Szanton 82 Maurizio AMBROSINI REMI 2008 (24) 3 pp. 79-106 3 Les données sur les structures et les services pour l'assistance aux personnes âgées non autonomes ne sont pas homogènes et sont plutôt discordantes. Cependant, on peut définir clairement trois aspects : l'Italie, avec 20 % de personnes âgées, est un des pays du monde dans lesquels le vieillissement est le plus prononcé ; 2) le nombre de lits dans les maisons de retraite est un des plus faibles parmi les pays développés ; 3) l'aide à domicile gérée par les organismes sociaux (qui ne résout que difficilement et partiellement le problème de la perte d'autonomie) est très peu développée. 4 Cf. Tognetti Bordogna, 2004.
"Il y a toujours une trajectoire migratoire antérieure à l'isolement des mineurs"
Mayotte Hebdo, Mineurs isolés, entre misère et espoir, 2019
Zaguèf* est un adolescent de 17 ans, né à Anjouan et arrivé seul à Mayotte à l’âge de 14 ans. Il a accepté de se livrer dans le cadre des recherches en anthropologie qu'Alison Morano mène sur le territoire (lire en pages suivantes). Un témoignage qu'il "est aujourd’hui fier de pouvoir partager" pour faire connaître "son parcours en revenant sur les difficultés qu’il a rencontrées"; explique la chercheuse. Voici donc son portrait, avec ses mots que nous avons choisi de garder quasiment identiques à ceux du texte d'origine.
Résumé Dans un contexte européen de durcissement des politiques d’immigration et d’asile, la migration indépendante de jeunes étrangers sans droit au séjour dans les pays qu’ils traversent ou dans lesquels ils s’installent soulève, depuis la fin des années 1990, de multiples interrogations. Quel sens ces jeunes migrants placés dans la catégorie récente des « mineurs étrangers isolés » donnent-ils à leur mobilité ? Quelles sont les logiques de leur déplacement ? L’article s’attachera à mettre en évidence le rôle des réseaux migratoires dans la structuration du parcours de ces jeunes migrants et la façon dont, grâce à ces relations qui émergent au sein et à la marge des États-nations, se maintiennent les logiques sociales et familiales de la mobilité. Abstract Role of the Social and Family Network in the Migration Experiences of Unaccompanied Young Migrants At a time when European governments are adopting increasingly hard-line immigration and refugee policies, the independent migration of young foreigners without right of residence in the countries they travel through or settle in has been raising many questions since the late 1990s. What meaning do these young migrants, who come under the newly created category of “unaccompanied foreign minors,” give to their mobility? What logic drives their movements? The paper strives to highlight the role that migration networks play in structuring the paths chosen by these young migrants and the way in which the relations that develop within and on the fringes of nation-states help maintain the social and family logic associated with mobility.