L ́évolution d’une strategie de contreinsurrection : le cas du conflit armé colombien (1962-1966) (original) (raw)
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De l'enfer au purgatoire. Les forces armées colombiennes en contre-insurrection
Stratégique, 2012
Distribution électronique Cairn.info pour Institut de Stratégie Comparée. Distribution électronique Cairn.info pour Institut de Stratégie Comparée. La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la licence souscrite par votre établissement. Toute autre reproduction ou représentation, en tout ou partie, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit, est interdite sauf accord préalable et écrit de l'éditeur, en dehors des cas prévus par la législation en vigueur en France. Il est précisé que son stockage dans une base de données est également interdit. Article disponible en ligne à l'adresse Article disponible en ligne à l'adresse https://www.cairn.info/revue-strategique-2012-2-page-191.htm Découvrir le sommaire de ce numéro, suivre la revue par email, s'abonner... Flashez ce QR Code pour accéder à la page de ce numéro sur Cairn.info. De l'enfer au purgatoire. Les forces armées colombiennes en contre-insurrection Jérôme CARIO Antonin TISSERON e 2 juillet 2008, deux hélicoptères Mi-17 atterrissent dans la jungle au sud-est de Bogota. Ingrid Betancourt et quatorze autres otages, dont trois américains, montent à bord. Officiellement, ces hélicoptères appartiennent à une organisation humanitaire internationale. Cependant, une fois dans les airs, Gerardo Aguilar, alias César, chef du front local, et son lieutenant Alexander Farfan, sont maîtrisés et ligotés par les militaires présents dans l'appareil. L'opération Jaque n'est que la partie la plus visible d'un long processus de modernisation et de transformation de l'outil militaire colombien. L'armée colombienne, qui a subi de plein fouet le passage de la guérilla à la guerre mobile par le mouvement marxiste des Fuerzas Armadas Revolucionarias de Colombia (FARC) en 1996, a engagé à partir de 1999 un vaste programme de restructuration pour améliorer les capacités de combat des unités et, de manière plus générale, adapter l'outil militaire au changement d'échelle du conflit. Les unités ont été réorganisées, une nouvelle doctrine rédigée, la formation améliorée, de nouveaux commandements créés et les équipements modernisés. Cette restauration du potentiel de combat n'est cependant qu'un aspect de la reconquête du territoire. Pour implanter l'autorité de l'État dans les régions autrefois contrôlées par les groupes armés et dans lesquelles l'arrivée des forces armées signifie le retour de la violence bien plus que de l'État de droit, le gouvernement colombien a développé une approche globale, l'action intégrale. Contrairement à une vision qui a longtemps prévalu en Colombie, l'armée n'apparaît en effet pas comme l'unique solution au conflit et à la violence. Les L
Gendarmerie et contre-insurrection, 1791-1962
Revue Historique Des Armees, 2012
Cette contribution envisage d'examiner la place de la gendarmerie dans les guerres « irrégulières », au regard notamment des théories apparues au lendemain des conflits coloniaux. Plus généralement, le domaine de la contre-insurrection s'intègre dans un vaste ensemble polysémique. La typologie même de ces conflits, aux contours souvent mal cernés, présente de multiples perspectives ou de nombreuses explications-parfois contradictoires ou antagonistes-sur la manière de caractériser ce type d'affrontement. Cette herméneutique a fait l'objet de tentatives de classement par les historiens. Hervé Coutau-Bégarie proposait ainsi une nomenclature dans laquelle il distinguait, en se fondant sur une chronologie s'étendant sur le très long terme, les caractéristiques et les spécificités de ces guerres particulières 1 .
Contre-insurrection et urbanisation dans la guerre civile guatémaltèque
Critique internationale, 2018
Resume Cette etude traite de la facon dont l’armee guatemalteque a utilise le deplacement et la concentration des populations rurales dans des camps et des habitats concentres comme moyen de retablir le controle sur le territoire national dans le contexte de l’insurrection armee du debut des annees 1980. Les officiers guatemalteques ont ete profondement influences par les diverses experiences des campagnes de contre-insurrection menees en Algerie et au Vietnam. Au Guatemala plus particulierement, la gestion de la population par differents programmes « d’action civique » a joue un role decisif dans la guerre civile. S’appuyant sur des contributions theoriques de Foucault, Lefebvre et de Certeau, portant sur l’organisation spatiale de l’Etat, l’analyse identifie les trois formes de cette urbanisation contrainte : la concentration des populations deplacees dans des sites s’apparentant a des camps en 1982 ; l’introduction de « villages modeles » et de « poles de developpement » en 1983-1984 ; la stabilisation de « communautes » rurales dans les annees 1990, consequence des efforts de reconstruction apres-guerre dans d’anciennes zones de conflit. Ces trois entreprises d’urbanisation combinent des formes spatiales d’organisation avec des processus de subjectivation impregnes d’idees et de techniques visant a faconner des sujets civilises et une communaute politique reformee.
Les dilemmes de la doctrine de contre-insurrection américaine : répétition, pertinence et effet
Peu de temps après l’invasion de l’irak en 2003, l’armée américaine a commencé à publier une doctrine consacrée spécifiquement aux opérations de contre-insurrection. Les manuels sont depuis devenus de plus en plus nuancés et insistent sur la nécessité d’accorder aux opérations de stabilisation une priorité égale à celle des opérations de combat. Cependant, quels effets ont réellement eu ces publications sur le département de la Défense (DoD), sur l’uS army et sur le corps des Marines en particulier? Cet article évalue le niveau d’apprentissage au sein de l’armée américaine et constate, qu’en dépit de nombreuses évolutions, d’importants pans de ces institutions restent marqués par des priorités datant de plusieurs décennies. Si l’armée américaine souhaite développer une force qui soit vraiment capable d’agir « sur tout le spectre des opérations » (full spectrum dominance), la publication de manuels doctrinaux doit s’accompagner d’ajustements et d’un effort de rééquilibrage dans l’allocation des ressources. Ce faisant, il est également crucial de contester les narrations montantes qui cherchent une fois encore à reléguer la contre-insurrection (COiN) à l’arrière-plan des priorités de l’armée américaine. Shortly after its invasion of iraq in 2003, the U.S. military began to release doctrine for counterinsurgency operations. The field manuals have since then become increasingly nuanced and emphasized the need to prioritize stability operations on the same level as major combat. Yet how much of an effect have these publications had on the wider Department of Defense and on the Army and Marine Corps in particular? This article assesses the current state of learning within the U.S. military and finds that while changes are taking place, there are still many important areas marked by continuity with decade-old priorities. if the U.S. military wants to develop a force that is truly “full-spectrum”, the publishing of field manuals must be complemented by difficult trade-offs and more balanced resource-allocation. As part of this process, it will also be critical to engage with the growing narratives that are once again seeking to push counterinsurgency off the table as a U.S. military priority.