Pierre, feuille, ciseau : les inscriptions funéraires de Melle (original) (raw)


This study proposes a full analysis of the series of inscribed funerary tablets found in the three cities of Megaris (Megara, Aigosthena, Pagai). Since inscriptions of this type are very rare in the ancient Greek world, we can speak, in this case, of a Megarian epigraphical habit. I gather in this article all the Megarian tablets, published and unpublished, dating back to the Classical and Hellenistic periods (in total 63 inscriptions and 2 anepigraphical stelai). The new finds confirm that the tablets were inserted into free-standing stelai: I publish for the first time a Megarian stele with a rectangular hollow in its upper part, in which a tablet fits perfectly. The tablets were therefore not placed in tombs, as has sometimes been argued, but rather they were made to be seen. I also argue that this epigraphical custom spread to the Black Sea cites, at Tauric Chersonesos and Callatis, through the Megarian colonization networks. This confirms that transfers between the metropolis and its “colonies” (apoikiai) include also the epigraphic culture.

The uncovering of many crucibles in cemeteries at Melle and Niort (France, Deux-Sèvres) raise various issues about the nature of the metallurgy practised by the buried individuals. The assemblages are divided into two groups of artefacts, which are typomorphologically homogeneous. Similarly, the fabric used for their manufacture appears identical, suggesting a unique centre of production. Finally, the traces of use visible on several crucibles found in three distinct necropolis and dated between the XIIth century and the middle of the XIVth century, follow a noticeable regular pattern. The crucibles in one of the two groups how an interesting peculiarity, since their whole bodies have been externally covered with some clayey material: they have been luted. Without being exceptional, this technique remains relatively uncommon. It is maybe practised in very particular metallurgical contexts. The funeral tradition which consists in burying the deceased with goods or offerings, such as pitchers or vases filled with frankincense, is widespread for these periods. However, there is no other known cases of individuals buried with the attributes of their professional activity. All these characteristics make this assemblage a unique and singular collection of objects. This paper shows the contribution of the analyses of these artefacts to the characterisation of the activity to which they are related. Although several hypotheses can be presented regarding their use, this study remains nonetheless restricted. This is mainly due to the critical absence of context of utilisation of these crucibles and the lack of relevant comparable material.

Cet article est né de la rencontre d’une étude de l’architecture des structures funéraires de Carie aux périodes classique et hellénistique, dirigée par P. Debord, et de la publication par ce dernier d’une nouvelle inscription caro-grecque découverte à Hyllarima, publication à laquelle furent associés Ender Varinlioğlu pour la partie grecque et Ignacio-Javier Adiego pour la partie carienne. Les inscriptions associées à des structures funéraires sont beaucoup plus rares en Carie que dans la région voisine de Lycie. Elles se répartissent entre textes grecs et cariens. De nombreux textes grecs sont liés à la réutilisation de tombes à l’époque romaine. En général, ceux des ive-iie s. a.C. sont extrêmement courts et leur analyse est, de ce fait, très limitée. Paradoxalement, les textes les plus longs sont souvent écrits en langue carienne. Si les difficultés que l’on rencontre encore pour traduire et comprendre cette langue réduisent les interprétations possibles, la confrontation de l’analyse des structures funéraires avec les textes qu’elles portent et la mise en perspective de ces derniers avec les exemples connus rédigés en langue grecque permettent d’entrevoir de nouveaux développements. On constate ainsi que l’inscription funéraire grecque se contente de mentionner le défunt et son patronyme, alors que les formules cariennes sont apparemment beaucoup plus précises. Notre approche, qui vise à proposer une nouvelle lecture de certaines inscriptions funéraires cariennes, est double : il s’agit non seulement de mettre en parallèle textes funéraires grecs et cariens, mais aussi de prendre en compte le contexte direct dans lequel les inscriptions cariennes ont été gravées, c’est-à-dire la tombe elle-même.

En poursuivant notre réflexion collective et comparative sur les expressions sociales, politiques et religieuses de la mort, initiée lors de notre atelier du 1 er congrès du GIS Moyen Orient et mondes musulmans-Le cimetière à la croisée des politiques : espace, Etat, religion-, nous proposons pour ce deuxième congrès de tourner notre regard vers les expressions textuelles, écrites, orales et imagées du funéraire. La place que chaque société accorde au deuil et à ses expressions individuelles, collectives, spirituelles ou politiques varie sensiblement. Dans les espaces moyen-orientaux et maghrébins, confrontés depuis plusieurs décennies aux conflits et aux guerres, la mort et le deuil font partie du quotidien ; leurs manifestations sont cultivées et travaillées de façon particulière par les individus et les groupes, religieux et/ou politiques. Le funéraire peut même faire l'objet d'un véritable travail d'esthétisation et de patrimonialisation dans le champ urbain. La douleur de la perte est souvent sublimée dans des expressions dramatiques individuelles et collectives qui méritent d'être interrogées. Cet atelier réunira anthropologues et historiens autour d'une réflexion comparative sur les formes et les significations des oeuvres produites à l'occasion de la mort et du deuil. Poésies élégiaques, peintures murales, cinéma de guerre, théâtre dramatique, chants funèbres, épitaphes et monuments mémoriaux sont autant de productions sociales, religieuses, politiques et urbaines à partir desquelles seront envisagées les questions de l'esthétisation et de la politisation de la mort.

La ville écrite du début de l'époque moderne formait une réalité aux facettes multiples définie par un large répertoire de textes dont le canal de diffusion reposait sur l'exhibition sur les murs et d'autres surfaces exposées, c'est-à-dire, aux yeux de tous. Je ne prétends pas m'occuper ici de toutes ces manifestations, car je l'ai déjà fait en partie dans d'autres publications 1 , mais me focaliser sur celles qui ont eu le plus de relations avec le domaine du silence et ses différentes modalités, sans en exclure sa rupture ou sa transgression, dans l'Espagne du Siècle d'Or : les pasquins, les libelles et certains graffitis. Sans tenir compte de sa condition éphémère, l'inscription du message dans l'espace public impliquait un acte de pouvoir, une action au contenu politique accomplie à travers l'écrit 2. Auteurs, instigateurs et complices exprimaient ainsi leur désaccord avec le discours hégémonique en structurant des territoires de dissidence, en propageant des rumeurs ou des certitudes et en introduisant le doute dans certains des fondements idéologiques de l'ordre social établi, c'est-à-dire en semant la zizanie, comme le disait le recteur du Collège de la