Face à la surinformation (original) (raw)

La sanction par l'information

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2018

La sanction par l'information Arnaud Sée, professeur à l'université Paris Nanterre, Centre de recherches sur le droit public (EA 381) La sanction administrative. La sanction administrative est « une mesure qui vise à punir un comportement » contraire aux lois et règlements 1. La sanction inflige ainsi une peine sanctionnant une infraction, elle a « le caractère d'une punition » 2. La plupart des autorités chargées d'une fonction de régulation disposent d'un tel pouvoir de sanction. Cette compétence a été conférée au CSA 3 , à l'Autorité de la concurrence 4 , à l'AMF 5 , à l'ARCEP 6 , à la CRE 7 , à l'ARJEL 8 , à l'ACPR 9 , à l'ARAF 10 ou encore à l'HADOPI 11. Certains vont même jusqu'à considérer que « les exigences de la répression sont à l'origine de la création des autorités de régulation » 12. La dévolution d'un pouvoir de sanction à certaines autorités de régulation à conduit à une extension quantitative du champ des sanctions, du fait d'une diversification de leurs auteurs et de leurs destinataires 13. Le juge constitutionnel admis depuis longtemps la constitutionnalité d'un tel pouvoir de sanction administrative, « dès lors, d'une part, que la sanction susceptible d'être infligée est exclusive de toute privation de liberté et, d'autre part, que l'exercice du pouvoir de sanction est assorti par la loi de mesures destinées à sauvegarder les droits et libertés constitutionnellement garantis » 14. Les sanctions prononcées sont susceptibles de faire l'objet d'un recours de pleine juridiction objectif devant la Cour d'appel de Paris ou le Conseil d'Etat. Ce pouvoir de sanction, on le sait, a été progressivement encadré sous l'influence de l'article 6 §1 CEDH, conduisant a adapter les standards juridictionnels à l'exercice d'un pouvoir de décision administrative 15. Sanction et information. Les liens entre le pouvoir de sanction des autorités de régulation et l'information sont bien connus. L'information est l'action de donner la connaissance d'un fait ou de la rechercher. Une information est une nouvelle, un renseignement, une documentation sur quelque chose ou sur quelqu'un, portés à la connaissance de quelqu'un. L'information ici visée renvoie à la transparence, transparence des opérateurs mais aussi celle du régulateur. Dans ce cadre, l'information est toujours un préalable à la sanction administrative, dont le déclenchement nécessite une mise en demeure. En outre, l'information du régulateur aux opérateurs est exigée par le droit au procès équitable. Les droits de la défense impliquent tout à la

LA TRANSMISSION DES SAVOIRS NON-TEXTUELS (Appel à communication)

Appel à communication - Colloque jeunes chercheurs international et pluridisciplinaire 03 et 04 mai 2018. Université Paul Valéry Montpellier III - Site Saint Charles. École doctorale 58 « Langues, littératures, cultures, civilisations ». "Placer la transmission au carrefour des notions de seuil, de frontière et de passage amène inévitablement à déployer cette notion dans différents champs et selon différentes modalités. Pour autant la transmission conduit à soulever plusieurs interrogations relatives à son contenu, à ses moyens et à ses finalités. Transmission rime-t-elle avec enseignement, transgression, ouverture ou enfermement? Est-elle répétition à l’identique ou écho trans-formé ? Comporte-t-elle une part d’interprétation? La transmission peut être informelle, non consciente ou se réaliser par imprégnation (on pense ici à Freud, à Tarde ou à Bourdieu, par exemple) ou, au contraire, formelle, consciente et planifiée, comme dans les systèmes scolaires. Elle porte sur des valeurs, des savoirs et connaissances, des savoir-faire et compétences, des attitudes. Elle suppose une autorité reconnue (Arendt), légitimée par sa fonction, son statut, son mandat, sa compétence (coutumière, juridique, religieuse, scientifique, etc.)."

Éthique De La Lutte Contre La Désinformation

HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2022

2 Les plateformes numériques sont par exemple les réseaux sociaux, les moteurs de recherche, et les systèmes de partage de vidéos.

Comment ignorer ce que l’on sait ?

Revue française de sociologie, 2015

Comment ignorer ce que l'on sait ? La domestication des savoirs inconfortables sur les intoxications des agriculteurs par les pesticides François DEDIEU Jean-Noël JOUZEL Résumé. Les recherches actuelles sur la construction sociale de l'ignorance soutiennent que cette dernière est soit le fruit de stratégies conscientes, soit l'effet involontaire d'un mode d'organisation de la production de connaissances. Cet article propose de dépasser cette opposition en introduisant la question de la réflexivité des acteurs des systèmes organisés qui produisent de l'ignorance : que se passe-t-il lorsque ces acteurs prennent conscience des limites des routines qui structurent leur propre action ? Quelles dynamiques de changement résultent de cette prise de conscience ? Le cas étudié ici est celui du dispositif de prévention des intoxications professionnelles induites par les pesticides en France. En prenant appui sur l'interdiction de l'arsenite de soude (2001), nous montrons comment ce dispositif parvient à s'accommoder des savoirs « inconfortables » susceptibles de remettre en cause ses arrangements institutionnels ordinaires. Nous mettons en évidence les mécanismes par lesquels les organisations qui produisent ces savoirs offrent à leurs membres de « bonnes raisons » de les ignorer, en désamorçant leur sens critique et en évitant d'oeuvrer aux changements institutionnels qui devraient découler de leur prise en considération. Mots-clés. PRODUCTION DE L'IGNORANCE-PESTICIDES-AGRICULTEURS-SANTÉ AU TRAVAIL-ÉVALUATION DES RISQUES Comment at on pu aussi longtemps méconnaître les effets sanitaires de produits notoirement toxiques, comme le tabac ou l'amiante ? Pourquoi la démonstration de la nocivité de ces produits at -elle pris autant de temps ? Ces questions alimentent aujourd'hui l'émergence d'un champ de recherche sur la production de l'ignorance dans le domaine de la santé publique. Héritières des travaux pionniers de Robert K. Merton (1987) sur les savoirs incomplets, de Mary Douglas (1995) sur la mémoire institutionnelle, ou encore de Niklas Luhmann (1998) sur l'écologie de l'ignorance, ces recherches s'efforcent de montrer que, contrairement à l'idée communément admise, l'ignorance ne peut être définie comme une simple absence de savoir (Heimer, 2012) ou un « vide originel » (Proctor, 2012) que l'accumulation de connaissances permettrait de combler. Elles envisagent à l'inverse l'ignorance comme le produit d'une construction sociale, d'effets de sélection par lesquels des acteurs individuels Nous remercions Giovanni Prete pour sa relecture et Jorge Munoz pour son active contribution. Cet article s'appuie sur un travail empirique financé dans le cadre de l'appel à projets de recherche en santé-environnement (APR EST [2008-2012], projet n o C2012/2/135) de l'Agence nationale de l'alimentation, de l'environnement et du travail.

LA MALADIE DU « TELECHARGEMENT » (information overload)

Quand la proportion de temps qu’on passe à chercher des approfondissements thématiques sur internet dépasse celle du temps passé à les utiliser ou, en tout cas, s’en servir, alors on peut bien parodier Descartes en faisant dire à ce genre d’étudiant « collecteur » : « Ils pensent, donc je suis », surtout quand c’est confirmé que « le bon sens - d’autrui - est la chose du monde la mieux partagée (sur internet) ». Voilà l’une des raisons pour lesquelles il y a apparemment de moins en moins de temps, même si le nombre de matières n’a pas augmenté ; et les journées continuent de durer 24h. Nous parlons aussi pour nous, les profs car nous avons une certaine tendance à la compilation, ce qui par définition rend notre offre peu heuristique. Ne vous arrive-t-il jamais de vous demander comment 3 ou 4 heures sont passées sans que vous n’ayez fait quoi que ce soit. Pourtant, vous n’avez pas de temps à perdre, et, hélas, vraiment pas une seule minute pour vous-même ! C’est un peu la mode, c’est un « style », une étiquette qu’on se donne en se lamentant qu’on a trop à faire.

Controverses et Maîtrise de l’information : Analyse et propositions méthodologiques

Technologie et innovation

Cet article présente une réflexion sur le rôle de la maîtrise de l'information dans l'analyse et la médiation de controverse, considérée comme un dispositif social innovant. Il s'appuie sur une méthodologie originale d'analyse des controverses liée au contexte informationnel complexe actuel. Cet article développe notre méthodologie originale, synthétise les principaux résultats préliminaires de sa mise à l'épreuve auprès d'un public étudiant depuis 2014 et propose des pistes de réflexion pour l'affinement progressif de cette méthodologie d'analyse. ABSTRACT. This article focuses on the role of information literacy in the analysis and mediation of controversy, considered as an innovative social measure. It is based on an original methodology for analyzing controversies related to the current complex information context. This article develops our original methodology, synthesizes the main preliminary results of its experiment with a student audience since 2014 and proposes perspectives for further development of this methodology.

Socioinformatique des controverses

2013

Francis Chateauraynaud, directeur d’etudesPierrick Cezanne-Bert, chercheur de l’association DoxaJosquin Debaz, charge de recherche contractuelPatrick Trabal, professeur a l’Universite Paris-Ouest Nanterre La-Defense Outils et methodes pour la sociologie des dossiers complexes Le seminaire a poursuivi le croisement des experiences methodologiques autour de l’usage des outils informatiques au sein de la sociologie pragmatique. Le mouvement pragmatique, qui s’affirme comme une tendance forte de ...