Katz, le bruit et les bulles de la pensée (original) (raw)

Le chant des sirènes et le champ de la pensée

Que peut la musique d'une langue ou d'un mot? Est-elle, comme le disait Hugo, "un bruit qui pense"? Y-a-t-il, dès lors, de la musique en philosophie? La philosophie peut-elle penser la (ou sa) musicalité? Questions subsidiaires : la philosophie musicalise-t-elle ? Inversement, la musique philosophe-t-elle? Ce sont à ces questions qu'on tente de répondre, en interrogeant l'allergie des philosophes à l'égard d'une musique qui viendrait contaminer et menacer leur langue. Qu'est-ce que cette haine de la musique dit de la philosophie, de Platon jusqu'à Heidegger? Et si la pensée - pour penser encore - devait enfin succomber aux chants des sirènes?

Katz et le modèle « dominant » des effets limités

Véritables synthèses et approfondissements des recherches sur les comportements électoraux depuis le milieu des années 1970, les travaux récents menés sous la direction d'Elihu Katz mettent en avant l'importance du « paradigme des effets limités » des médias dans les sciences sociales, et plus particulièrement dans la « recherche en communication », tel qu'il a été formulé dès le milieu des années 1940 par Paul Lazarsfeld et ses collaborateurs du Bureau of Applied Social Research de l'Université de Columbia. À travers une relecture de quatre de ces textes, nous mettons de l'avant deux des principales préoccupations théoriques et méthodologiques d'Elihu Katz (dont on peut dire qu'elles sont liées de manière conflictuelle dans l'ensemble de sa réflexion) : 1) tenir compte des réseaux de relations interpersonnelles et de leur pouvoir sur les types d'opinions et d'attitudes dans les recherches sur les effets des mé-dias, et 2) revoir le concept « d'effet », considérant que ce concept s'est prématurément rétréci jusqu'à ne plus concerner que le succès de messages persuasifs visant les opinions d'individus dans des délais très brefs. Nous ver-rons enfin comment ces deux préoccupations l'amènent à proposer un modèle instrumental de la communication po-litique.

Scat et psychanalyse : le son sans le souçi du sens

La psychanalyse dialogue peu avec la musique, et encore moins avec le jazz. L’auteur s’attache à développer quelques questions posées par un type particulier du chant jazz : le scat (production mélodique d’onomatopées rythmées sans signification). Le scat laisse entendre la joie d’une pratique du son débarrassé du sens mais évitant pourtant de sombrer dans une jouissance mortifère. Cet article tente de penser cette joie particulière et la façon dont l’analyste peut s’en inspirer dans son écoute.

Du bruit, de la noise et de la musique

2016

Le caractère informe de la musique noise complique sa réception auprès de son auditoire. Comparativement à d'autres musiques, le projet qu'on véhicule à travers ses oeuvres n'est jamais esthétique, ni même musical. Il relève plutôt de la critique de chacune des aspérités de l'art auquel la noise est associée. La produire, c'est tenter de sortir des normes musicales possibles; l'écouter, c'est se préparer à affronter le paradoxe d'une musique voulue a-musicale. Cet article décrit la complexité de l'expérience de la noise lors de sa réception, et ouvre ensuite sur l'objet possible du goût manifesté par son rare, mais constant auditoire.

La musique, c'est du bruit qui pense

Insistance, 2011

« Music comes from silence and goes back to silence », wrote Jean-Yves Bosseur. Isn’t it one way to raise « the object to the dignity of the Thing » ? « La musique vient du silence et retourne au silence » écrit Jean- Yves Bosseur. N’est-ce pas la façon dont elle élève « l’objet à la dignité de la Chose » ?