Les paradoxes du Japon (original) (raw)

Le Japon : les fragilités d'une puissance

Géoconfluences, 2017

Texte de cadrage au numéro spécial de la revue en ligne Géoconfluences "Le Japon : les fragilités d'une puissance". Pour une version propre AVEC les documents : http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/japon/cadrage-et-problematiques-generales

Journal du Japon

Le Portique, 2019

Je pensais t'avoir planté avec cet article pour la revue Le Portique que je t'avais promis et que je ne t'avais jamais rendu, et me voilà bien attrapée. Dans mon dernier mail, j'avais l'intention de me défiler en mode : « Je suis à la bourre, désolée, en plus je dois repartir en reportage, quel hasard, d'ailleurs, tu sais, on m'envoie justement au Japon », étant persuadée que j'avais dépassé les délais de bouclage. Et, zut, voilà que tu me dis que c'est formidable. Que tu t'enflammes : « Écris un carnet de bord ! ». Je t'écris ces quelques lignes dans l'avion Paris-Tokyo. Les lumières sont éteintes dans la cabine. J'ai envie de comater devant tous les films que me propose Air Franceexcitation devant le choix comme devant un buffet all you can eat, mais ta voix dans ma tête me donne mauvaise conscience. « Écris ton carnet de bord ! ». Pff. C'est bon, gros. Je vais éteindre mon écran. J'aurais bien regardé Les Indestructibles ou même Ant-Man, un blockbuster hollywoodien avec un super-héros homme-fourmi. C'est bizarre non de faire d'une fourmi un héros ? On associe toujours les fourmis au groupe. Et d'ailleurs, les pires clichés concernant les Japonais, et, plus globalement, nous autres asiatiques, c'est justement de nous voir comme de laborieuses fourmis, visages interchangeables, noyées dans une foule grouillante de clones (tu te souviens ce qu'avait dit Édith Cresson, quand elle était Premier ministre). C'est un cliché ridicule, qui m'exaspère (on me l'a souvent brandie devant moi, cette étiquette de « vous, vous êtes des travailleurs », comme si on me faisait un compliment), mais néanmoins, il y aurait beaucoup à dire sur la notion du « je », en Asie et en Occident, et sur la figure des héros dans les films de Hollywood, versus les films japonais. Mais oublions Ant-Man. Je vais profiter d'être déconnectée de Twitter/Facebook/ Instagram à 10 000 kilomètres au-dessus du sol pour t'écrire. Dieu que tu es fourbe ! Tu sais que m'inciter à écrire, c'est me forcer à voler du temps au temps, à me poser et ralentir dans l'effervescence de l'immédiat qui étourdit et divertit, pour passer au tamis le liquide des jours. Et tenter d'en garder le substrat. Tu le sais, je le sais. Pourtant, je n'arrive jamais à écrire.

Japanoise - Extrémismes & entropie

Japanoise - Extrémismes & entropie, 2019

Le phénomène dit japanoizu (acronyme de l'anglais Japan et noise), ainsi nommé à partir des années 1990, désigne désormais une catégorie de plus dans le paysage musical de la postmodernité. Mais est-il aussi homogène, délimité et (il-)lisible que certaines littératures l'ont laissé entendre, y compris celles générées par des réflexions japonaises elles-mêmes sur le sujet ? Par une étude minutieuse et très documentée aux sources japonaises aussi bien qu'occidentales, l'auteur, évitant les écueils d'une approche de collectionneur, resitue les éléments dans leur contexte, présente de façon détaillée les mutliples facettes et tensions de cet univers proliférant et violent, fournissant des analyses formelles, claires et rigoureuses, révélant également les enjeux fantasmatiques, voire idéologiques qui y circulent. Il apporte en outre une documentation rare sur les principaux acteurs de cette scène complexe et contradictoire (Akita Masami – Merzbow –, C.C.C.C., Gerogerigegege, Government Alpha, Hanatarashi, Hijōkaidan, Incapacitants, Masonna, MSBR, Null, etc.), dont certains sont déjà passés au statut « légendaire ». Ouvrage abondamment illustré, enrichi de discographies et d'annexes lexicales.

Japon : la fin d’un mythe ?

Revue internationale d'éducation de Sèvres, 2003

Japon : la fin d'un mythe ? La place de la formation professionnelle dans un contexte économique en évolution Daïsuké Sonoyama Cet article tente d'apporter un certain éclairage à la formation professionnelle initiale au Japon. Il est intéressant de savoir comment ce pays asiatique, qui a réussi à devenir économiquement l'un des pays les plus développés du monde après la deuxième guerre mondiale, s'est développé avec la formation professionnelle. Ce qui a été la clef majeure du développement économique du Japon est bien entendu la ressource humaine. La qualité de cette ressource humaine est renforcée par le système éducatif et notamment la formation professionnelle. Cependant, comme le savent les économistes, le Japon est un pays qui forme professionnellement après l'embauche dans l'entreprise et non dans le cadre d'une institution de formation. Nous pensons qu'il est important de souligner cette différence, compte tenu du système habituel de formation professionnelle en Europe.

Japon et théories afrocentriques

Les afrocentristes, bien qu'au départ leur idéologie soit des plus louables et des plus prometteuses, sont connus pour avoir au cours des années fait la promotion d'idées totalement occidées. On se souviendra de la théorie des égrégores, des attaques contre Akhénaton, de leur conception biaisée du culte aux Ancêtres, de leur rejet de certaines aires géographiques du monde noir etc. De nos jours parmi leurs chevaux de bataille nous trouvons « chaque peuple a sa propre spiritualité » pour les francophones et outre-atlantique « the woman is God(dess) » [la femme est Dieu/Déesse]. Le débat direct s'étant toujours soldé par un déni de leur part, nous avons décidé d'employer une autre méthode que la réfutation. Puisque leurs deux théories prétendent être des vérités universelles nous allons déterminer leur validité dans une sphère culturelle différente.

Résume du chapitre 3 : Le piège du Japon

Histoire générale La bulle financière japonaise a démarré au milieu des années 1980. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le peuple japonais doit reconstruire lui-même le pays. Les Japonais commencent alors à épargner petit à petit jusqu'au début des années 80. Grâce aux dépôts dans les banques, la politique d'octroi des prêts a été beaucoup plus facile. Durant 20 ans, entre 1953 et 1973, le Japon a connu une forte croissance, passant d'un pays essentiellement agricole, au plus grand exportateur d'acier et d'automobile du monde. Le Japon a surtout exporté aux Etats-Unis, grand consommateur de produits électroménagers et électroniques. Les économistes appelaient ce grand cercle vertueux le « miracle économique japonais ». De plus, le yen japonais s'est apprécié de manière significative par rapport aux autres monnaies et comme le yen s'appréciait, la possession d'actifs est devenue très lucrative, d'où le commencement de la bulle japonaise, dont je reviendrai plus en détail par la suite.

Représentation du risque et esthétique du désastre au Japon

Droit et contentieux du nucléaire. La perception et les représentations du risque, 2023

Comme tout évènement traumatique, les catastrophes du 11 mars 2011 ont donné lieu au Japon à un ensemble d’éléments narratifs visant à faire sens d’un évènement protéiforme, un « gigantesque complexe » (Uchiyamada 2013, 121) que les Japonais ont rapidement désigné sous le terme de « 3.11 ». Il est ainsi difficile de séparer l’accident nucléaire de la centrale de Fukushima Daiichi du reste de ces catastrophes dont la date seule scelle l’unicité. Pourtant, il s’agit bien de l’objectif de certains récits sur l’accident de Fukushima Daiichi, les rapports d’enquête et documents universitaires notamment, qui sous l’argument du déterminisme scientifique entendent rendre compte de l’évènement « Fukushima » de manière à la fois circonscrite et technique. En somme, ces récits scientifiques prétendent pouvoir rendre compte d’un désastre en faisant abstraction de l’évènement traumatique qui l’a vu naître et de la manière dont il est culturellement appréhendé. Cela est-il réellement possible et souhaitable ?

Base militaire à Djibouti : le paradoxe de la puissance japonaise

En octobre 2007 le chimiquier Golden Nori n'a été libéré par les pirates qu'après une rançon de 1 million de dollars ; en avril 2008 le pétrolier Takayama a été attaqué au lance-roquettes ; une tentative d'abordage a eu lieu en février 2010 contre un porte-conteneurs.