Le caractère de réversibilité dans l'étude de la migration (original) (raw)

1987, Population (French Edition)

La démographie s'occupe essentiellement de quatre types d'événements : le décès, la naissance, le mariage, la migration. Cette énumération va du plus simple au plus complexe. On ne meurt qu'une fois ce qui simplifie au moins la construction de tables de enfants, d'où une analyse plus délicate de la fécondité. Avec le mariage, la dsfficulté augmente du fait du mariage, du divorce, des contraintes du marché matrimonial. Pour les migrations, on atteint la complication la plus grande : oÙ commence la migration dans l'espace (d'une pièce à l'autre, d'un logement au logement voisin, d'une rue à l'autre, d'une ville à l'autre) et dans le temps (pour un jour, pour un mois, pour un an, pour la vie) ?Autant de dijjficultés de dejìnition qu'accroissent les d$férences de culture. M. DOMENACH* et M. PICOUET* bien connus pour leurs travaux sur l'Amérique latine** proposent ici de resituer le cadre conceptuel des migrations dans la diversité des moeurs du Tiers Monde. ~ mortalité. On peut en revanche donner naissance à plusieurs Au regard de la mobilité croissante qui affecte la quasi-totalite des sociétés contemporaines, tant au travers des variations d'effectifs que des modifications d'état, individuel ou collectif, se pose l'épineuse question du choix des critères discriminants dans l'analyse migratoire. Jusqu'à une époque récente, le modèle socio-économique dominant était fondé sur la permanence de la résidence unique. La typologie des déplacements s'en trouvait ainsi simplifiée : leur nombre était limité et hormis certaines exceptions, toute installation nouvelle était considérée comme définitive. De nombreuses études se fondent aujourd'hui encore sur ce postulat, qui assimile la migration à ((un mouvement de personnes traversant une certaine limite afin d'établir ailleurs une nouvelle résidence permanente)) (Population Reference Bureau, 1980). Cela convenait relati