La honte dans le contexte de la violence sociopolitique (original) (raw)

Précis katéchontique 1 : la honte comme sentiment politique

Le retour à une ontologie fondamentale des passions sociales n'a de sens que comme un retour à la société particulière qui a produit la pensée ontologique et l'a placée dans la cité en tant que réflexion politique. Dans les Dialogues de Platon, la honte apparaît comme une disposition psychique individuelle primitive que le philosophe met au centre de son dispositif katé-chontique dans le but de retenir ceux qui déchirent la cité, causant la guerre civile et le chaos social.

La “ patate chaude ” de la honte

Revue Francaise De Psychanalyse, 2003

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Culpabilité, honte et dynamique criminelle

Revue française de psychanalyse, 2003

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Discours de la honte

Cahiers d'études africaines, 1995

Lors de la récente crise politique qui a déchiré le Congo, la honte est apparue comme un mot clé avec lequel la presse racontait et commentait, à chaud, les événements vécus comme une régression dans la maîtrise du processus démocratique. Le discours journalistique ne prétend pas seulement atteindre les auteurs présumés des faits, il en vient également à mettre en question l'autorité même de l'écrit, complice aussi bien de la vieille classe que du nouvel ordre politique. La honte n'est pas qu'un sentiment collectif ou une valeur morale, c'est une notion critique : si l'écriture en est réduite à qualifier de honteux les événements qu'elle n'a pas su prévoir ni pu prévenir, la honte des acteurs politiques rejaillit sur les auteurs. Dès lors, la honteuse guerre civile se réfracte dans le champ intellectuel où s'opposent écrivants et écrivains et où tout à la fois se dessine et se brouille le partage entre le débat et la polémique, entre la responsabilité moderne et la honte primitive, entre le discours factuel des journalistes et le récit fictionnel des écrivains.

La voix et la honte : De la narration impossible à la possibilité narrative

Caietele Echinox, 2016

Les recherches contemporaines sur la honte ont construit cet affect principalement comme relevant de la conscience individuelle qui n’arrive pas à faire face à ses exigences et idéaux ou bien comme une conscience de soi exposée à l’autre. Le fait qu’on se situe inévitablement dans les cadres de la conscience ne doit pourtant pas détourner notre regard d’un autre aspect, qui est néanmoins important : la honte est une forme de conscience de quelqu’un qui a été rejeté ou dégradé par le groupe social dont il fait partie[1]. La honte doit être alors reconnue comme une souffrance, comme un comportement de défense par rapport à l’exclusion sociale et comme une manière de se rapporter aux valeurs du groupe[2]. Plus qu’une réaction émotionnelle, la honte est un affect complexe qui relève de la manière de se rapporter àux autres. À travers elle, l’individu reconnaît les comportements de ses semblables qui sont susceptibles de l’exclure du groupe. Le point de départ de ma démarche consiste à montrer que la description de l’expérience de la honte demande une attention particulière portée aux agissements des personnes qui se retrouvent dans cette situation et qui « parviennent à s’en sortir », à la sagesse des gens et à leur capacité quotidienne de faire face à la souffrance du rejet et de l’exclusion. I. Du côté de l’exclusion: la passivité honteuse II. La narration impossible : la destitution III. La narration restituée : la suppléance En guise de conclusion : la possibilité narrative