Les échos du bonheur qui vient (original) (raw)
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Le bonheur à l'horizon - extrait
Le bonheur à l'horizon
13 I. Une définition problématique Si cette première partie présente le bonheur comme un problème pour la philosophie et non simplement comme un problème philosophique, cela vient de ce que la difficulté qu'il pose est en un certain sens double. En premier lieu, le bonheur est un problème pour la philosophie dans la mesure où sa définition est difficile à établir. Se situe-t-il dans le plaisir, dans la vertu ou la perfection humaine ? Comme nous le verrons, de nombreuses écoles s'opposent sur ce sujet et il n'est guère facile de trancher entre les différentes conceptions du bonheur qui traversent l'histoire de la pensée. Néanmoins, cette question de la définition n'est pas la seule qui fasse problème pour la philosophie lorsqu'il s'agit du bonheur, elle reste un problème philosophique comme un autre. En effet, cette question de la définition se pose au sujet de toutes les notions que la philosophie peut aborder. Néanmoins, la question ne se pose pas pour toute notion de savoir si la philosophie peut rendre réel ce qu'elle signifie. C'est pourquoi, en second lieu, le bonheur est un problème pour la philosophie, car celle-ci se présente parfois comme la discipline qui vise le bonheur. La philosophie aurait pour but de nous conduire sur la voie du bonheur. Or, c'est là que le bonheur devient un problème pour la philosophie. Dans la mesure où, comme nous l'aborderons dans le second chapitre, la philosophie se définit, au moins étymologiquement, comme amour de la sagesse, elle est la manifestation d'un manque qui semble difficilement compatible avec la notion même de bonheur.
Rioux, Jean-Pierre et Spisser, Marcel (dir.), Nous n’irons plus au bois. Rencontre des mémoires 2017, Strasbourg, CNDP, 2018, p. 119- 127., 2018
« Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants. » Ici s'achève le conte : le dragon terrassé, les héros ne pourront manquer de vivre pleinement nous disent implicitement ces récits traditionnels. En réalité, les choses sont largement plus complexes, mais durant longtemps dans le monde des Chrétiens d'Occident, le bonheur a été jugé comme quelque chose qui allait de soi : il ne méritait pas qu'on s'y attarde longuement. Certes, Au XVIII e siècle, les Lumières avaient abondamment écrit sur le bonheur 1 . L'aspiration légitime à la « poursuite du bonheur » figure dans la Déclaration d'Indépendance des Etats-Unis et la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 évoque dans son préambule l'importance du « bonheur de tous » 2 . Mais le XIXe siècle résiste massivement à cette « idée neuve » déconsidérée des moralistes, qui lui préfèrent d'autres idéaux plus légitimes. Pour Flaubert, « le bonheur est comme la vérole ; pris trop tôt, il peut gâter complètement la constitution », tandis que « la douleur a toujours un résultat favorable » 3 . De même au XXe siècle, Anatole France explique que « la bêtise, c'est l'aptitude au bonheur » 4 .
Dans cette conférence-performance, tenue à Trappes en 2011 dans le cadre des "journées du bonheur", Corinna Coulmas analyse les concepts de couleur et de bonheur. Elle montre ce qui peut les rapprocher dans notre expérience, et les différentes formes que prennent ces deux phénomènes alors qu'ils éclairent nos vies.
Le bonheur est un mouvement éolien. Imaginaire touareg de la félicité
Studi Africanistici Quaderni Di Studi Berberi E Libico Berberi, 2012
Au Sahara central, dans l'aridité de leur pays de désert et de steppe, les Touaregs ont élaboré une culture qui valorise au plus haut point le nomadisme. Être nomade renvoie non seulement à un mode de vie et à une économie parfaitement adaptés à des ressources dispersées et fragiles, mais également à une position sociale importante, à des activités liées aux compétences à la mobilité, à une éthique et une esthétique, à une manière de penser le monde et de le décoder. Le nomadisme apparaît en effet comme une philosophie du mouvement. Dans cette perspective, chaque réalité est appréhendée sur un mode dynamique et se décline en une succession d'états éphémères qui suivent un ordre déterminé. A l'image de l'univers ou de tout élément, tout être, toute chose, toute particule qui le composent, le « bonheur » se réalise selon un parcours jalonné d'étapes. Qu'il se manifeste sous la forme d'un sentiment, d'une pensée, d'une expérience, d'une projection dans le futur, d'une utopie, il est perçu comme un processus évolutif. Il traduit un état particulier de l' « âme »-appelée iman en touareg, terme pluriel qui désigne également la personne elle-même-selon les degrés d'émotion et d'affection qu'elle atteint en réagissant avec plus ou moins de sensibilité à des situations déterminées. Plusieurs termes désignent le bonheur en touareg 1 , rendant compte de ce cheminement.
Anticipations, bruits et sentiments
L'Actualité économique, 2016
Il existe une longue tradition en macroéconomie remontant à Pigou (1926) et Keynes (1936) selon laquelle les variations d'anticipations peuvent être importantes pour la compréhension des cycles économiques. Depuis une dizaine années, on assiste à un renouveau d'intérêt de ces sources possibles du cycle, et de façon plus marquée, depuis la Grande Récession. 1. Cette section est hautement inspirée de Beaudry et al. (2015).
Le bonheur attend-il le nombre des années
Au cours de la vie, il y a des âges où, plus souvent qu'à d'autres, on se déclare heureux. C'est ce qui ressort de l'analyse d'une série d'enquêtes d'opinion sur plus de 25 ans, qui est présentée ici. Schématiquement, le sentiment de bien-être commence par décliner jusqu'à la quarantaine environ pour amorcer ensuite une nette remontée conduisant à son apogée au cours de la soixantaine. Mais il s'agit là d'une tendance moyenne, qui masque très certaine-ment une grande diversité de configurations, tant sont nombreux les facteurs influençant le bien-être et son expression. Ainsi, le revenu, même s'il y contribue, est loin d'en expliquer à lui seul l'évolution. Interviennent aussi, outre les événements de la vie, l'évaluation que chacun fait de sa propre situation, ses aspirations, ou encore la manière dont il révise son jugement et l'appréciation de son bien-être. « Au tournant de la quarantaine, l'homme est triste » 1 … Les assertions de ce type ont fait les titres des médias anglais à l'été 2007, à l'occasion de la publication des résultats d'une enquête effectuée par le très sérieux et respecté Department for Food and Rural Affairs (DEFRA), surtout connu pour ses publications sur les indicateurs de développement durable. Une enquête conduite auprès d'un échantillon de 1 600 personnes révélait que les hommes âgés de 35 à 44 ans se déclaraient en moyenne moins satisfaits de leur vie que les jeunes et les personnes plus âgées. Pourtant, les revenus et la consommation des ménages britanniques atteignent leur apogée au milieu de la vie (Blundell R. et alii, 1994 ; Meghir C., 2004). Les deux constats sont contradictoires si on pense que le bien-être est avant tout matériel. Qu'en est-il en France ? Les études manquent pour le dire. On sait que, dans notre pays aussi, les revenus et la consommation sont à leur maximum autour de 40-50 ans (Boissinot J., 2006). Et le bien-être ? Les ménages français seraient-ils, comme leurs voisins d'outre-Manche, plus malheureux au moment de leur vie où, pourtant, ils consomment le plus ? Ce ne serait pas le premier paradoxe relevé dans ce domaine. Dans un article passé à la pos-térité, Easterlin avait montré que le revenu national brut par habitant aux États-Unis avait aug-menté de 60 % entre 1945 et 1970, alors que, dans le même temps, la proportion de person-nes se déclarant « très heureuses » était restée stable autour de 40 % 2 (Easterlin R.A., 1974). On observe le même phénomène en France sur la période 1975-2000, la proportion de personnes se déclarant plutôt satisfaites ou très satisfaites de leur vie se maintenant autour de 75 % malgré une croissance globale de plus de 60 % sur la période (figure 1). Les choses ne sont donc pas si simples. Il est vrai que, au moins pour le statisticien, le bien-être est un objet singulier, qui ne se laisse pas mesurer et traiter aussi aisément que d'autres. Mais cela n'empêche pas les études et publications d'être de plus en plus nombreuses. * Cédric Afsa appartient à la division Redistribution et politiques sociales de l'Insee, Vincent Marcus à la division Croissance et politiques macroéconomiques de l'Insee. 1. The daily Telegraph, 15 août 2007. 2. Autour de ce niveau moyen, une certaine variabilité pouvait néanmoins être observée : la proportion de personnes « très heureuses » est passée de 39 % à 53 % entre 1946 et 1957, avant de revenir à 43 % en 1970.
2011
This paper argues (i) that the possibility of experiencing at once pleasures and unpleasures does not threaten the contrariety of pleasure and unpleasure. (ii) That the hedonic balance calculated by adding all pleasures and displeasures of a subject at a time yields an abstract result that does not correspond to any new psychological reality. There are no resultant feelings. (iii) That there are nevertheless, in some cases, sentimental fusions: when the co-occurent pleasures and unpleasures do not have any bodily location, and that their intentional object vanishes, they truly fuse with each other, giving rise to sentimental mixtures in which the initial pleasures and unpleasures are no longer discernible.