Technologies informatiques à l'école primaire. De la modernité réformatrice à l'intégration pédagogique innovante (original) (raw)
si jeune soit-il. Même le temps passé devant l'ordinateur n'est pas considéré, dans ce document, comme un temps pédagogique lié aux autres activités de classe, on fait de l'ordinateur comme on fait de la corde à sauter, et non pas de l'ordinateur pour apprendre ou travailler en classe, seul ou en groupe. L'ordinateur en classe est ici considéré hors contexte pédagogique, comme une protubérance à la classe. Nous ne parlons de l'informatique qu'à un état donné de son évolution. L'école accueille une technologie en pleine évolution qu'elle doit apprendre utiliser tout en élaborant de nouvelles perspectives à chaque révolution technique. G.-L. Baron (1997a) remarque « qu'en une trentaine d'années, l'intérêt est progressivement passé de l'enseignement individualisé assisté par un dispositif technique à un apprentissage réalisé en groupe en utilisant des Première partie-Un cadre de recherche Chapitre 1 21 instruments logiciels et des technologies de réseau… » (p. 130). Ce que l'école peut faire de l'ordinateur est étroitement lié à ce que l'informatique sait faire. D. Felder (1989) soutient l'idée que le discours est en soi une forme d'action tendant à structurer la réalité, voire même à la créer, en ce sens, qu'il opère un partage de sens (p. 33). « Le discours est donc une composante essentielle de la pratique des promoteurs ; c'est un travail sur le réel, mais aussi une prise de pouvoir : le discours est un acte finalisé qui vise à une action sur autrui. » (p. 41). L'auteur s'est intéressée aux discours qui circulaient sur l'informatique dans le milieu des années 1980. Il s'agit de mythes déclaratifs, pour affirmer la pertinence des ordinateurs en éducation. Plus précisément, elle a collecté, entre 1983 et 1985, tout ce qui circulait comme documentation écrite 21 à Genève faisant la promotion de l'informatique scolaire. Il s'agit donc de textes écrits dans la première moitié des années 1980, et avant. L'auteur considère que cette période représente « l'ère des promoteurs, où il s'agit à tout point de vue de créer quelque chose de nouveau. » (p. 9). D'après l'auteur, après cette période, on ne fait que reprendre les éléments d'argumentation déjà énoncés, « le discours est institutionnalisé, les représentations les plus importantes sont déjà ancrées. » Après 1985, la période est décrite comme « l'ère des gestionnaires, où il s'agit non plus de créer, mais de faire exister concrètement quelque chose à grande échelle. » (p. 9). D. Felder décrit le discours des promoteurs d'une informatique scolaire comme une stratégie d'action. Il fallait, au début des années 1980, que le sens de ces innovations et de ces transformations soit le plus largement partagé. " À défaut de consensus, il faut en tout cas qu'il existe un sens officiel… " (p. 33). Les discours de ces promoteurs font ce travail sur le sens, " contribuant ainsi à la structuration de la réalité. " (p. 7). 21 Plus précisément, D. Felder a collecté des textes militant pour une introduction de l'informatique à l'école : dans les revues spécialisées, les feuilles d'information et les comptes rendus de colloques… (public spécialisé) ; dans les rapports gouvernementaux, les textes et rapports officiels, des cours d'université… (ceux-ci font état des positions officielles) ; les textes et interviews parus dans les masses médias, dans la presse locale et dans les publications des partis politiques (ces textes sont à destination du grand public) ; enfin, l'auteur s'est intéressée aux travaux de recherche, de mémoires universitaires, de thèses et de livres. 65 Commission des communautés européennes, 2001a. 66 Socrates, Leonardo da Vinci, Recherche socio-économique finalisée, Esprit, Applications télématiques, réseaux transeuropéens de télécommunications. 67 Commission des communautés européennes, 2000c. 440 QUELQUES POINTS PRATIQUES. Vous pouvez répondre à ce questionnaire autrement que par l'internet. Dans ce cas, voir la page Modalités de réponse du site, ou bien utiliser le questionnaire présenté ci-dessous, et le retourner sur papier libre, par voie postale ou par fax (après appel au 06 73 62 83 26, pour toutes informations utiles à l'envoi). L'utilisation des réponses est totalement anonyme, toutefois, vous pouvez laisser un contact mél ou postal pour une restitution des résultats de l'enquête. Pour toutes questions, commentaires ou informations concernant cette enquête, vous pouvez m'envoyer un mél à :