Un nouveau langage en communication nutritionnelle (original) (raw)

2005, Cahiers de Nutrition et de Diététique

La progression de l'épidémie mondiale d'obésité et de diabète [1-4] témoigne de la difficulté, pour une information nutritionnelle objective du public, d'infléchir des comportements alimentaires influencés par une publicité omniprésente. Pour tenter d'enrayer cette tendance, toute démarche à visée informative ou éducative doit s'efforcer de prendre en compte l'aptitude de chacun à assimiler et à s'approprier les messages qu'elle véhicule. Parmi les supports informatifs, l'étiquetage des produits alimentaires préoccupe tout particulièrement les responsables de santé publique et les professionnels de l'alimentation. Ainsi, l'Union Européenne a lancé des réflexions en vue d'une révision des règles de l'étiquetage nutritionnel. Dans ce contexte, certains pays de l'Union ont déjà rendu obligatoire un affichage de la composition nutritionnelle des préparations industrielles et utilisent des systèmes d'appréciation globale simplifiés (labels), prenant en compte un nombre limité de leurs qualités et défauts au regard de la santé du consommateur (notamment pour prévenir les affections cardiovasculaires). Certains proposent d'étendre au consommateur la communication des « profils nutritionnels » des produits, initialement prévus pour conditionner l'utilisation par les industriels d'allégations relatives à la santé. Une telle démarche, se traduisant en pratique par l'attribution d'une note (ou scoring), pourrait, certes, contribuer à atténuer certains facteurs de risque en induisant chez le consommateur un réflexe de rejet d'un produit « mal noté », et chez l'industriel une incitation à améliorer la note de ses produits. Elle paraît cependant réductrice, du point de vue de la qualité globale d'un produit alimentaire, et insuffisante dans une perspective d'intégration de l'étiquetage des aliments à la politique d'éducation nutritionnelle du public initiée, en France, par le PNNS.