Partie 4. Pratiques et usages (original) (raw)

2015, Vers une nouvelle société de la connaissance

La flexibilité conditionnelle dans le domaine de la sécurité coopérative et de la défense au sein de l'Union Européenne (UE) renvoie à l'idée de volontariat et de souveraineté des États. Ces derniers sont les maîtres du jeu et le refus de s'engager repose sur de nombreuses motivations : refus ou peur de grimper sur le terrain, refus d'être emporté par une opinion publique interventionniste, absence d'intérêts stratégiques, géopolitiques ou économiques en matière d'engagement, absence de mandat de l'Organisation des Nations Unies (ONU), faible disponibilité des ressources militaires et civiles, évaluation négative des pertes estimées, manque de conviction, manque de culture stratégique interventionniste (première entrée), hostilité des citoyens envers les engagements extérieurs, manque de consensus au sein du gouvernement et/ou parlement, calendrier électoral trop proche, manque d'informations sur la situation sur le terrain ou manque de partenaires pour une coalition. L'une des clés pourrait provenir de l'aboutissement d'une véritable autonomie diplomatique européenne parallèlement à une souveraineté européenne partagée mais aussi et surtout d'assurer « le suivi des décisions adoptées » et de parvenir à une forte cohérence en matière de politique étrangère qui devrait être unique. Le constructivisme n'est pas loin avec ses jeux d'influence, le partage des normes, les croyances partagées, la socialisation institutionnelle et les pratiques communes entre les forces militaires dans les opérations de la Politique de Sécurité et de Défense Commune (PSDC), l'union faisant la force. Il reste à clarifier et à respecter une feuille de route politique autant qu'une capacité de plus de cohérence et d'autonomie stratégique. Les États membres de l'UE devront proposer une analyse commune des menaces, définir les intérêts, puis les capacités, « pour protéger tous ses citoyens sur le sol européen ».