Rencontres vénitiennes : l’héritage esthétique de Gautier (original) (raw)
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La « plastique de la civilisation » chez Gautier critique
Études littéraires, 2011
L’étude porte sur une part mal connue de la critique artistique de Théophile Gautier : les articles consacrés aux arts décoratifs. Elle présente la réflexion de Gautier sur la décadence de la plastique contemporaine et ses causes : l’esprit bourgeois et, au-delà, la lutte du christianisme protestant contre la chair et l’ornement. Elle expose sa défense de l’ornement, seule création authentique tournée vers l’idéal. Y sont analysés les principes de ce que Gautier appelle la « plastique de la civilisation », c’est-à-dire l’esthétique étendue à tous les aspects de la vie, y compris les plus ordinaires — préfiguration du mouvement Arts and Crafts ou de l’Art Nouveau.
Études littéraires, 2011
La fortune et l’influence d’E.T.A. Hoffmann sur la production fantastique de la France du XIXe siècle sont bien connues. Théophile Gautier lui-même a été subjugué par le grand maître allemand : Les Jeunes-France — et Onuphrius notamment — portent les signes visibles de cette fascination ; mais toute son oeuvre fantastique est pétrie, dans ses interstices, de la lectio de « Hoffmann, le fantastiqueur », pour reprendre l’épithète duquel la France littéraire l’affubla. Cet engouement l’amena même à réfléchir sur l’oeuvre « hoffmannique » (comme Baudelaire aimait à dire) en tant que critique. Si son premier article sur l’auteur allemand (resté inédit jusqu’à la fin du XIXe siècle), rédigé quand il n’avait que 19 ans, montre l’enthousiasme exaspéré et un peu naïf de la jeunesse romantique en assumant beaucoup de poncifs de la vogue hoffmannienne, l’essai suivant (Les contes d’Hoffmann, 1836) apporte un point de vue tout à fait nouveau sur la production de ce conteur. Une réflexion fort l...
Formalismes esthétiques et héritage herbartien. Vienne, Prague, Moscou.
L’esthétique de Johann Friedrich Herbart (1776-1841), liée à son réalisme rigoureux et à la psychologie empirique qu’il veut développer, occupe une place singulière dans la pensée allemande du début du XIXe siècle. Tout comme la théorie de la connaissance de ce philosophe postkantien et anti-hégélien, elle entend s’opposer au poids que l’idéa- lisme allemand accorde à l’intuition intellectuelle et à ce qui en découle : l’ineffable, le génie, ou encore les esthétiques de l’empathie (Einfühlung). L’œuvre d’art n’est pas pour Herbart un « en soi » existant de manière atemporelle, elle se comprend au contraire comme fonctionnelle et relationnelle. Il en découle une conception du juge- ment de goût qui cherche à rompre avec l’esthétique romantique, expliquant la forme de l’œuvre d’art par les rapports qui la constituent, et non par la sollicitation d’une intuition totalisante. En conjuguant par conséquent des thématiques privilégiées (esthétique générale, psy- chologie du son, esthétique musicale, formes poétiques, histoire et science de l’art) avec des espaces et des contextes intellectuels et artistiques différents (Autriche, Bohême et Russie) où le formalisme d’inspiration herbartienne connut des développements féconds, cet ouvrage entend répondre à plusieurs questions qui, en dépit de quelques recherches importantes réalisées durant les dernières années, restent encore largement à explorer : comment se laissent reconstruire les multiples appropriations de l’herbar- tisme et les transferts internes complexes entre différentes écoles du formalisme alle- mand, autrichien, tchèque et russe ? Dans quelle mesure cette sphère de communication particulièrement dense des recherches formalistes contribua-t-elle à l’émergence des sciences de la culture modernes et avec quelles implications philosophiques et poli- tiques ? In Verbindung mit seinem strengen Realismus und seiner empirischen Psychologie nimmt die Ästhetik von Johann Friedrich Herbart (1776-1841) in der deutschen Gei- stesgeschichte des beginnenden 19. Jahrhunderts eine besondere Stellung ein. Wie die Erkenntnistheorie des postkantianischen und antihegelianischen Philosophen will sie sich dem Gewicht, das der deutsche Idealismus der intellektuellen Anschauung ein- räumt, sowie den daraus folgenden Vorstellungen des Unsagbaren, des Genies und der Einfühlung widersetzen. Das Kunstwerk ist für Herbart nicht ein zeitlos existierendes „An sich“, es ist ganz im Gegenteil funktional und relational. Daraus entspringt eine Auffassung des Geschmacksurteils, die mit der romantischen Ästhetik brechen will und die die Form des Kunstwerks durch die Beziehungen, aus denen es letztendlich besteht, erklärt, und nicht durch den Verweis auf eine totalisierende Anschauung. Der vorliegende Band untersucht bevorzugte Thematiken der formalistischen Ästhetik (allgemeine Ästhetik, Tonpsychologie, Musikästhetik, poetische Formen, Kunstge- schichte und -wissenschaft) im Zusammenhang mit verschiedenen Standorten und intellektuellen Kontexten (Österreich, Böhmen und Russland), in denen der Formalis- mus herbartianischer Prägung fruchtbar weiterentwickelt wurde. Er will somit eine Reihe von Fragen beantworten, die trotz einiger jüngeren Untersuchungen noch wei- testgehend unerforscht sind. Wie lassen sich die verschiedenen Aneignungen des Herbartianismus und die komplexen Binnentransfers zwischen diversen Schulen des deutschen, österreichischen, tschechischen und russischen Formalismus rekonstruie- ren? Inwieweit trug diese besonders dichte Kommunikationssphäre formalistischer Theorien und Forschungen zur Entwicklung moderner Kulturwissenschaften bei und mit welchen philosophischen und politischen Implikationen?
Beauté baroque de Claude Gauvreau : les apories de l’esthétique exploréenne
Voix & Images, 2006
In order to understand the cognitive dimension of Claude Gauvreau's Beauté Baroque, the author suggests a new way of regrouping the Oeuvres créatrices complètes which takes into consideration the ambiguous position of the text with regards to the "exploréen" aesthetic. The four elements of the title ("beauty", "baroque", "novel" and "monistic") are analyzed in order to fully evaluate the fundamental polarisation that informs the possibilities; in other words, the insurmountable contradiction between the subject of writing and the absence of self. At the heart of this tension, the baroque is thus the site of the sublime where the subject is formed, simultaneously assuming both its unity and heterogeneity. * Texte révisé d'une communication lue au Congrès mondial du Conseil international d'études francophones à Strasbourg en juin 1992.