Le dossier hagiographique de Saint Canion d'Atella. À propos d'un livre récent (original) (raw)

1996, Analecta Bollandiana

LE DOSSIER DE SAINT CANION D'ATELLA À propos d'un livre récent L'hagiographie latine d'Italie du Sud, à laquelle le regretté Paul Devos consacra jadis plusieurs articles majeurs, est très abondante et sous-exploitée. Faute d'éditions critiques, voire d'éditions tout court, beaucoup de textes n'ont jamais été classés ni datés et ne peuvent par conséquent être utilisés, comme il conviendrait, par les spécialistes d'histoire littéraire ou locale. En publiant intégralement le dossier d'un martyr peu connu, du nom de Canion, Antonio Vuolo apporte quantité de nouveautés et rend un service appréciable à la communauté des chercheurs!. Son petit livre, à la fois clair et agréable à lire, donne accès notamment à deux Passions qu'on devait jusqu'ici consulter en manuscrit: BHL 1541d, oeuvre de Pierre, sous-diacre de Naples dans le second tiers du xe s., et BHL 154lb, un ouvrage anonyme, qui serait, selon l'éditeur, de la première moitié du xie siècle. Canion (en latin Canio,-onis) est un évêque dont l'existence historique ne peut être mise en doute 2 : représenté jadis sur une mosaïque de Capoue, qui remontait à l'Antiquité tardive (Ive-vie s.), il est commémoré par le Martyrologe pseudo-hiéronymien le 25 mai, à Atella, un ancien évêché de Campanie3. La localisation de son siège épiscopal reste pourtant problématique. En effet, les Passionstrès postérieuresque publie Vuolo font de Canion un africain et l'évêque d'une ciuitas Iustiniana: après avoir confessé la foi à Carthage, la seconde année du règne conjoint de Dioclétien et Maximien, il aurait été délivré de sa prison par un ange; miraculeusement transporté à Atella, où il accomplit nombre de miracles, il serait mort 4 Canion appartient donc à cette catégorie de saints que nos sources traitent comme des martyrs, bien qu'ils n'aient pas, stricto sensu, .versé leur sang pour le Christ. En Italie du Sud, le saint de ce type le plus fameux est probablement Félix de Nole.