Les universités et les gestionnaires autochtones : concevoir un partenariat de formation pour soutenir l’autonomie gouvernementale (original) (raw)

Récit d'une relation fructueuse entre des leaders autochtones, des intervenants et des chercheurs engagés dans une démarche de coproduction des connaissances : la création, la mise en oeuvre et les réalisations de l'Alliance de recherche ODENA

2015

Rolando Labrana Assistant de recherche, INRS, Centre Urbanisation Culture Société /rolando. labrana@ucs.inrs.ca Introduction Depuis une vingtaine d’années, les partenariats de recherche entre les universités et les instances et communautés autochtones1 se sont multipliés à travers le Québec et le Canada (voir notamment Asselin et Basile 2012, Cook 2013, Hanson et Smylie 2006, Lachapelle et Puana 2012, Lévesque 2009, Lévesque et al. 2011, Smithers Graeme 2013). Qu’ils s’inspirent des prémisses de la recherche collaborative ou participative, qu’ils mettent l’accent sur la parole et les savoirs des Autochtones eux-mêmes, qu’ils visent une compréhension ancrée et contextualisée des réalités autochtones ou qu’ils proposent de documenter les approches et perspectives autochtones en matière d’éducation, d’environnement ou de santé, ces partenariats engendrent nécessairement de nouvelles pratiques de recherche conjointes qui recèlent souvent un fort potentiel de transformation sociale. C’es...

Mesurer le développement pour gouverner les peuples autochtones

Revue Tiers Monde, Mesurer le développement

Quinze ans après les premiers indicateurs de développement, face à la permanence des inégalités dans le monde et aux demandes croissantes de reconnaissance des spécificités sociales, politiques et culturelles, des « indicateurs avec identité » concernant les peuples autochtones sont élaborés au Mexique. La production de ces indicateurs invite à interroger le processus de technicisation de l’action publique à travers le recours aux savoirs experts. L’objectif de cet article est d’explorer le recours aux savoirs experts comme mode de légitimation de l’action publique, contribuant à techniciser le problème autochtone. En tant que mode d’imposition d’une représentation, celui-ci écarte les registres de l’argumentation politique de la question autochtone.

Accompagnement à l’entrepreneuriat collectif des jeunes Autochtones : un récit d’expérience d’autochtonisation

Canadian Journal of Nonprofit and Social Economy Research

Cet article s’intéresse à la manière de ré-« concilier » l’appui à l’entrepreneuriat en contexte autochtone à partir de l’étude du cas de StartUp Nations, un programme d’accompagnement en entrepreneuriat collectif pour les jeunes des Premières Nations au Québec. Basé sur une approche qualitative décoloniale permettant la mise en valeur de points de vue des personnes selon leur propre cadre culturel, cet article montre comment l’approche pédagogique et le contenu théorique du programme ont été adaptés. La démarche de ré-« conciliation » peut être résumée en six actions concrètes prises par StartUp Nations pour répondre aux besoins et aspirations des jeunes, ainsi qu’aux réalités des Premières Nations.

Abdoulaye Anne et Étienne Chabot - L’autonomie des universités à l’épreuve des politiques institutionnelles au Québec

2022

FR : Traditionnellement, la relation entre le gouvernement québécois et les universités s’est établie sur la base de l’autonomie de ces dernières, principe reconnu par la Commission royale d’enquête sur l’enseignement dans la province de Québec (commission Parent) en 1964. À la lumière d’un cadre d’analyse des politiques éducatives intégrant des approches sociocognitives (Lessard et al. 2008; Lessard et Carpentier, 2015), nous posons l’idée que l’autonomie institutionnelle apparaît comme un référentiel sectoriel qui donne sens aux actions des membres de la communauté universitaire et qui cristallise leur vision de leur rôle et de leur place dans la société (Muller, 1995). Toutefois, en dépit de cette autonomie, l’institution universitaire reste, pour certains, soumise à diverses pressions du fait de l’action de l’État remettant en question son autonomie. Ces pressions sont alors circonstancielles (ex. : crise sanitaire comme la COVID-19) ou inscrites dans des évolutions politiques ou sociales plus globales (ex. : démocratisation de l’enseignement, néolibéralisme, etc.). À travers l’analyse de trois interventions étatiques ciblées : (i) la Loi sur l’Université du Québec et la création du Conseil des universités (1968), (ii) la Politique à l’égard des universités (2000) et (iii) les directives ministérielles liées à la crise sanitaire de la COVID-19 (2020-2021), nous tentons de montrer que ces pressions résultent d’une tension entre le référentiel sectoriel, soit l’autonomie institutionnelle, et les référentiels globaux dominants. Mots-clés : autonomie institutionnelle, gouvernance, référentiel, rapport global/sectoriel, théorie du changement politique EN: Traditionally, the relationship between the State and Quebec universities has been established based on the latter’s autonomy, a principle recognized by the Royal Commission on Education in the Province of Quebec (Parent Commission) in 1964. Considering a framework for analyzing the implementation of educational policies, incorporating socio-cognitive approaches (Lessard et al. 2008; Lessard and Carpentier, 2015), we propose the idea that institutional autonomy appears as a sectoral referential that gives meaning to the actions of members of the university community and crystallizes their vision of their role and place in society (Muller, 1995). Despite this autonomy, university as an institution remains, for some, subject to various pressures due to the action of the State that questions its autonomy. These pressures are either circumstantial (e.g., health crises such as COVID-19) or part of more global political or social developments (e.g., democratization of education, neoliberalism, etc.). Through the analysis of three targeted state interventions: (i) the University of Quebec Act and the creation of the Council of Universities (1968), (ii) the University Policy (2000) and (iii) the ministerial directives related to the COVID-19 health crisis (2020-2021), we will try to prove that these pressures result from a tension between the institutional autonomy as a sectoral referential, and the dominant global ones. Keywords: institutional autonomy, governance, referential, global/sectoral relation, theory of political change