« Vous avez dit « Radicalisation ?» Rapport d’évaluation du réseau de prise en charge des radicalismes et extrémismes violents de la Fédération Wallonie-Bruxelles (original) (raw)
Related papers
2021
Ce working-paper a pour objet les transformations que la problématique de « la radicalisation » induit au sein du champ des politiques de prévention en Belgique francophone. Que devient le « compromis social-sécuritaire » (Cartuyvels, Mary & Rea, 2000) qui, depuis les années 1990, caractérise ce champ d'action spécifique ? Quelle forme d'action publique a été adoptée pour faire face une telle problématique et sur quelles représentations anthropologiques de la jeunesse cette prévention s'appuie-t-elle ? S'appuyant sur les résultats d'une enquête menée dans le cadre de l'évaluation de la politique de prévention des « extrémismes et radicalismes violents » de la Fédération Wallonie-Bruxelles ainsi que sur le travail de recherche mené dans le cadre de ma thèse de doctorat (Financement FNRS-FRESH), ce papier met en évidence les inflexions à l'oeuvre dans les pratiques et représentations des agents chargés de mettre en oeuvre cette politique de prévention particulière.
Social Science Forum, 2021
Le présent rapport contribue à dresser un état des lieux de la stratégie nationale marocaine pour la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent. Il consiste également à mettre en avant des pistes d’actions et de réflexions sur les dispositifs de prévention et leur système de mise en œuvre. Ce travail prend appui sur les initiatives institutionnelles et met en perspectives les principaux outils, programmes et démarches d’intervention sur les champs de la prévention de l’extrémisme violent. Ce rapport porte en particulier sur l’étude des programmes institutionnels mis en œuvre depuis 2004. L’analyse présente les différents outils et programmes déployés par le Royaume du Maroc dans le cadre de sa stratégie de prévention et les démarches d’intervention institutionnelles en la matière. Nous partons du postulat que les notions de « prévention à la violence », de « sortie de la violence », voire de non-violence, n’ont pas pu bénéficier des mêmes privilèges scientifiques que l’éclairage portant sur les logiques de basculement dans la violence et sur l’extrémisme. En effet, malgré une littérature de plus en plus riche, incluant des productions ou des témoignages endogènes importants, les conclusions rendues restent attachées à des contextes particuliers. Elles ne permettent pas d’identifier de manière empirique les liens de causalité entre les moyens déployés et les résultats obtenus.
F. Brion, C. De Valkeneer, V. Francis (eds), L’effet radicalisation et le terrorisme, Bruxelles, Politeia, 2019, pp. 57-81, 2019
Ce chapitre pose les linéaments d’une évaluation du « plan d’action contre la radicalisation » mis en œuvre depuis 2015 en Belgique. Il décrit la signalétique de la radicalisation et les pratiques de catégorisation sur lesquelles il repose, signalétique et pratiques qui contribuent à l'infra-pénalisation de l’islam en prison. Le texte et la pagination sont identiques à la version publiée, mais les graphiques sont en couleurs.
L’impact de groupes d’autodéfense et vigilantes dans l’extrémisme violent
In: Valérie Rouamba-Ouedraogo (Hg.): Crise sécuritaire dans les pays du G5 Sahel : comprendre pour agir. Paris : L’Harmattan, 2021
Depuis les années 1990, au Burkina Faso, les chasseurs traditionnels Dozo et les groupes d’autodéfense Koglweogo sont de plus en plus impliqués dans la lutte contre l’insécurité avec une forte diffusion de ce dernier groupe depuis 2015. Ces dernières années, Dozo et Koglweogo participent à la lutte contre les terroristes et patrouillent dans les régions sous menaces terroristes. Cependant, leur participation à la lutte antiterroriste fait désormais d’eux-mêmes des cibles. Malgré l’interdiction des violations des droits de l’homme, la lutte antiterroriste a déclenché une vague de violence. L’article tente de dévoiler les liens entre les Koglweogo et Dozo dans leur lutte contre le terrorisme ainsi que leur impact sur la cohésion intercommunautaire, les relations avec les Volontaires pour la Défense et dans quel cadre juridique ils soutiennent les forces de sécurité et de défense dans la lutte contre le terrorisme. Mots-clés : Extrémisme violent, Dozo, Koglweogo, Volontaire pour la défense de la patrie, conflits inter communautaires
De quoi la « radicalisation » d'une recension est-elle le nom?
Zilsel, 2018
D ans un numéro récent de la revue Sociologie 2 , Éric Marlière recense mon livre Loyautés radicales de manière étonnante. À dire vrai, je n'ai pas retrouvé mon travail -qui consiste à interroger les ressorts du désir d'islam chez les garçons qui ont durablement fait carrière dans l'économie parallèle et, sur cette base, de se demander en quoi ce désir peut nourrir des dispositions guerrières ou, au contraire, venir les endiguer -dans sa présentation critique.
Cahiers de la Sécurité et de la Justice, 2018
Comparativement aux États européens ou aux États-Unis, le Canada est demeuré relativement préservé des phénomènes d’extrémismes violents et de terrorisme [Leman-Langlois et Brodeur, 2009]. Si l’histoire canadienne est émaillée d’événements terroristes meurtriers, il n’y a pas eu, à de rares exceptions près, une présence durable de mouvements contestataires violents sur le territoire canadien. Par conséquent, il est essentiel de pointer que le contexte canadien, et a fortiori québécois, doit être distingué du contexte européen afin de mieux comprendre la manière dont les enjeux de radicalisation et d’extrémisme violent peuvent être posés, de même que la nature des solutions déployées pour y faire face.
Archives de politique criminelle , 2019
Cet article revient sur la manière dont la notion de "radicalisation", récusée par les autorités françaises à la fin des années 2000 est devenue en quelques années une catégorie d'action publique stabilisée. Deux pistes sont explorées pour comprendre ce basculement. La première concerne la constitution de la « lutte contre la radicalisation » comme enjeu européen – c’est-à-dire dans et par certaines institutions européennes – et ses effets sur les manières de voir et de faire de représentants de l’Etat français en la matière. La seconde renvoie davantage à des luttes politiques et bureaucratiques nationales, dans lesquelles les services de renseignement, notamment après l’affaire Merah en 2012, ont vu leur monopole de la gestion de l’islam dit « radical » contesté par de nouveaux entrants prenant position sur le terrain de la prévention.
2018
L'actuel rapport d'évaluation porte sur un dispositif pour la mise en oeuvre en milieu ouvert d'un programme de déradicalisation et désengagement de l'idéologie violente pour la prévention et la réduction du risque terroriste (Paris, France). En page liminaire de ce rapport, je cite Daniel Koehler, Directeur du German Institute on Radicalization and De-radicalization Studies (GIRDS). Celui-ci a souligné le défi que représente la conduite d'évaluation pour les programmes de déradicalisation et de désengagement en ce que ces programmes sont déployés au titre de stratégie de lutte contre le terrorisme en complément de mesures coercitives. L'évaluation participe de la professionnalisation des acteurs de terrain, de la définition de standards de qualité tant sur le plan de la conception de programmes que sur le plan organisationnel pour s'assurer du succès des interventions. L'évaluation doit en effet permettre d'éclairer sur ce qui « fonctionne » et dégager des pistes d'évolution sur ce qui ne fonctionne pas. L'évaluation ne doit pas venir sanctionner les efforts déployés. Idéalement, elle doit permettre de procéder autrement que par la rupture systématique pour redémarrer sur une page blanche. Il faut inscrire les efforts de déradicalisation et de désengagement dans un processus dynamique évolutif. Aussi, un souhait était que la réalisation de cette évaluation participe aux efforts de développement des connaissances sur la manière de répondre de façon juste aux phénomènes de radicalisation violente. A cet égard, ce rapport introduit un état de l'art dans ce domaine d'interventions, apporte une analyse de l'expérience du dispositif évalué, identifie les points de force et à l'inverse ceux sur lesquels les efforts devraient être concentrés pour une continuation ou d'autres dispositif sur le même modèle par la suite. Plus particulièrement, je présente dans ce rapport un développement nouveau-le référentiel de bonnes pratiques pour les DDP (« deradicalization and disengagement programs ». Ce référentiel sert d'instrument d'évaluation et présente également l'intérêt d'une feuille de route pour la conception et la gestion de dispositif pour l'implantation de DDP en France. En interne, il peut être un support d'échanges en termes de pratiques réelles et de leur faisabilité aux regards des recommandations actuelles. En effet, une préconisation est de rester dynamique pour caractériser plus avant les particularismes professionnels qu'impliquent des prises en charge en milieu ouvert des extrémismes violents distinctivement d'un programme commun de prévention de la récidive, d'un programme de réhabilitation des détenus ou encore d'un programme de prévention primaire. L'évaluation rapportée suit au plus près une démarche scientifique au sens de la rigueur méthodologique dans l'objectivation de résultats. J'ai argumenté en faveur d'un examen de la conception du programme d'intervention du dispositif et de ses bases organisationnelles pour sa mise en oeuvre (évaluation du processus) ainsi que pour un examen de ces produits sur les publics orientés (évaluation de l'impact). De la sorte, l'évaluation externe présentée dans ce rapport est structurée en deux axes. J'ai retenu les critères d'évaluation relatifs à la pertinence et l'efficacité figurant aux côtés de ceux de l'impact, de la durabilité et de la cohérence du Comité d'aide au développement (CAD) de l'OCDE pour évaluer les initiatives de prévention et de lutte contre les violences extrémistes et de réduction des risque (dites initiatives P/CVE et RR). Ainsi, deux niveaux de performances du critère de pertinence consistent en une conformité des réalisations professionnelles telles que commandées par le cahier des charges d'une part et une conformité au regard des prescriptions européennes et internationales pour des programmes PCVE/RR d'autre part. C'est ce renseignement qui a guidé l'évaluation du processus du dispositif sur la base du référentiel de bonnes pratiques dans le domaine des DDP comme instrument d'évaluation. Son analyse a permis d'une part de rendre compte d'une appréciation fine des problématiques d'ordre organisationnel ou structurel qui peuvent avoir cours et d'autre part de repérer les orientations de progrès qui doivent être engagées pour faire correspondre encore davantage l'actuel dispositif à l'état de l'art dans le domaine des interventions de DDP. Des recommandations ont été formulées pour améliorer le processus d'évaluation permettant la mesure des effets de la prise en charge au travers ce dispositif. Modestement, quelques leçons sur retour d'expérience ont pu être dégagées. Carole Rodon