Le Principe « sacramentalité »: Révélation de la divinité et de l'humanité de dieu (original) (raw)

La Sacramentalité de la Parole de Dieu

The expression " sacramentality of the Word " entered the lexicon of the magisterium for the first time in the writings of Pope Benedict XVi, at paragraph 56 of the Post-Synodal Apostolic exhortation Verbum Domini. This article, which summarizes the central proposal of a doctoral thesis*, tries to show that in the Summa theologiae St. Thomas Aquinas offers speculative instruments to resolve this issue, which he has not put in these terms, but which in turn helps to better explain his definition of sacraments and his notion of sacra doctrina.

Homme divinisé, Dieu déchu… : sacralités poreuses de la figure super-héroïque

Intervention orale prononcée à l'occasion de l'Université d'été (Dé)sacralisations, Fortunes du sacré dans la littérature, du 3 au 7 juillet 2017 à l'Université de Reims Champagne-Ardenne. Présentation de l'intervention : Quand on associe l’idée d’une « sacralité » à la figure super-héroïque, on songe assez spontanément à l’évidente inspiration mythologique de personnages reprenant souvent les attributs, les pouvoirs, voire l’identité des dieux et héros de l’Antiquité. Ce jeu de références dans les motifs à une culture commune dissimule pourtant l’importance bien plus grande des monothéismes juif et chrétien, en termes d’iconographie certes, mais surtout de substrat profond à tout ce que cette figure représente. Le super-héros peut-il même n’être pas sacré ? Ses premiers auteurs baignent dans la culture hébraïque, au point de paraphraser l’histoire mosaïque pour retracer l’origine de Superman. Ses capacités extrahumaines fondent une nature surhumaine, à laquelle son amour total du Bien donne une aura solaire. Son être et son action définissent une morale de l’altruisme et du sacrifice, du respect des aînés, de la propriété et de la vie, et sa puissance grossit cette action au point de lui octroyer les allures d’un agent d’une Justice supérieure. Le comics super-héroïque pourrait alors être analysé à ses débuts comme une forme judéo-chrétienne, un catéchisme à peine laïcisé, et n’a en cela pas manqué d’être perçu comme un instrument de la Loi. Pourtant, le super-héros n’est d’abord surmonté par aucune transcendance, et n’étant pas omniscient, il n’agit que conformément à sa propre morale, déterminée par son éducation et son expérience, comme celle de chacun d’entre nous. Dieu déchu, Christ sans Père, il fait ainsi peser sur son action la suspicion dangereuse de l’illégitimité. Kant louait le Dieu qui se cache, là où, sans cesse présent devant nos yeux, il nous empêcherait d’agir en dehors de toute détermination. Non seulement le super-héros réellement agissant sur la société se soustrait à cet éloge en employant sa supériorité à imposer le Bien, mais le faisant hors de toute révélation personnelle, il soumet le libre-arbitre de la commune humanité qu’il secourt à son bien, dans un jeu curieux de compétition et de conciliation entre niveaux de sacralité et de morale.

Hérésie et allégorie dans l’auto sacramental

Le théâtre sans l’illusion (dir. Christian Biet et Pierre Frantz), numéro spécial de la revue Critique, numéros 699-700, Ed. de Minuit, Paris, p. 608-618., 2005

Au départ il y eut un rêve -suivi de son interprétation, elle-même rêvée. Onomastiquement prédestinée aux visions, Julienne de Rétine appartenait au béguinage de Mont-Cornillon près de Liège. Vers 1220, un rêve la frappa d'effroi. Elle y vit l'image d'un astre mutilé -« la lune en son plein échancrée par la morsure d'un croissant noir », selon le récit de son biographe. Un deuxième rêve la tira de son souci. Jésus-Christ lui apparut alors et dévoila le mystère : la pleine lune représentait l'Eglise militante et l'échancrure noire l'absence d'une fête dédiée à l'Eucharistie 1 . A condition de bénéficier des relais nécessaires, un rêve peut avoir des prolongements inattendus. Celui de la béguine de Mont-Cornillon a abouti, près de huit siècles plus tard, à l'entrée au répertoire de la Comédie-Française de deux autos sacramentales de Calderón : Le Grand Théâtre du monde et Procès en séparation de l'Âme et du Corps 2 .

« L’attente et la règle. Quelques éléments de réflexion sur le lien entre le sentiment de sacramentalité et les régimes de vérité dans le catholicisme contemporain »

in Hélène Bricout (dir.), Du bon usage des normes en liturgie. Approche théologique et spirituelle après Vatican II, collection Lex Orandi, Paris, Cerf, 2020, 2020

Pris dans une liturgie commune, les catholiques ne prêtent pas attention aux mêmes choses et vivent des expériences différentes. Ces variations ne sont pas aléatoires et manifestent à quel point le catholicisme est une institution constituée de pratiques et d'attentes sédimentées. Ces différentes strates renvoient aux périodes et au milieu social qui ont été la matrice de la socialisation religieuse des fidèles. Elles montrent que la compréhension des formes de régulation au sein du catholicisme ne peut être abstraite de la durée et de l'ancrage social et historique de leur exercice. L'observation permet de constater les conditions historiques et sociologiques de l'efficacité des rites. L'observance des normes canoniques prescrites n'est en effet pas suffisant d'un point de vue sociologique pour garantir le sentiment de sacramentalité chez les fidèles. Par sentiment de sacramentalité, nous désignons l'identification subjective entre l'observance d'une forme rituelle et l'expérience faite de Dieu. La sacramentalité ne s'identifie pas plus au sacrement que la justice à la loi. Toutes deux sont à la fois le fondement et la finalité d'une norme, mais toujours la débordent et la relativisent car elles évoluent à des rythmes différents. Le rapport à Dieu, comme le sentiment de la justice, a pour substrat une culture en évolution certes lente mais constante.

Sens et limites de la ritualité des sacraments en postchrétienté occidentale

Ephemerides Theologicae Lovanienses T. 85 (2009) p. 1-22, 2009

The Christian Churches and communities know in Western Europe and in Quebec a crisis of their pastoral sacramental without precedent. The shift seems to be accentuated unrelentingly between the convictions of the pastors and the Christians most engaged in the parishes on the one hand, and them waitings of those which come to require sacraments or other liturgies on the other hand. This theological and pastoral question is not new but becomes increasingly frequent and complex. The article wants to contribute to anthropological, theological and pastoral research. After anthropological preconditions on the change of the rituality and its effects on the symbolic (1), a short sociological reflexion enriches the matter with the assistance in particular by a short empirical research (2). Follows a properly theological questioning. Two orientations are possible and coherent, following aspects different from the theological tradition. All depends that one takes as starting point the sacrament itself like element of a system (3.1. and 3.2.) or involved people located in at every moment continued Christian revelation (3.3. and 3.4.). The conclusion examines the possibilities of pastoral care in any ritual and sacramental request.

La perte de l'ordre sacramentel et le centre du monde. Un point crucial de la réception de Denys l'Aréopagite chez Marsile Ficin

in: A. Villani (ed.), Lire les Pères de l'église entre la Renaissance e la Réforme, Paris 2013, 55-67.

Le sujet que nous voulons aborder brièvement s'inspire, de fagon très générale, d'une lecture du chapitre qu'Fliram Haydn consacrait, dans son livre fameux The Counter-Renaissance, à ce qu'il représenta comme < I'idéal chrétien-classique de la limite r à la Renaissancel l une affrrmation du savant a particulièrement retenu notre attention, à savoir que le concept < de "degré", ou d'inégalité comme gradation, est fondamental pour la pensée médiévale, et, sous beaucoup de rapports, il est hérite et approuvé par les humanistes de la Renaissance chrétienne.

L’espace sacramentel de l’Église*

Bulletin du Centre d’études médiévales d’Auxerre, 2013

«-Julien ! Et cette voix haute avait l'intonation d'une cloche d'église. » G. Flaubert, La légende de saint Julien l'hospitalier 1 La question de l'espace sacramentel occupe beaucoup les historiens du Moyen Âge depuis une bonne vingtaine d'années 1. Dans l'étude qui suit, j'aimerais, dans la dynamique de mes précédents travaux sur l'histoire monumentale de l'Église entre 800 et 1200, revenir sur le problème (simple image ou réalité tangible ?) de l'église de pierre comme fabrique sacramentelle de l'Église-communauté, sur la confusion église/Église, contenant/contenu, emblématique du lent processus de « pétrification », de « monumentalisation » de l'institution ecclésiale, dans l'Occident latin entre le début du IX e siècle et la fin du XIII e siècle 2. Après de brefs mais nécessaires rappels en matière de théologie sacramentelle, je me concentrerai sur les enjeux topologiques posés par deux sacrements : la pénitence et le mariage. Lieu de culte et théologie sacramentelle 2 Deux représentations de l'église/Église vont nous permettre d'entrer dans le coeur du sujet. L'une et l'autre mettent en scène l'Ecclesia sous la forme des sept sacrements intégrés dans le cadre monumental de l'église. Il s'agit, dans le premier cas, du Triptyque des sept sacrements, conservé au Musée d'Anvers, qui a été exécuté vers 1440/1444 par

Le paradoxe chrétien : être humain -être divin

2023

Ce dernier des nombreux livres du théologien et philosophe orthodoxe, Jean-Yves Leloup, est composé de trois essais chacun complet en soi, mais présentés ici en complémentarité les uns des autres autour d'un thème central. Le premier répond à la question, « qu'est-ce qu'être chrétien aujourd'hui » ? Son deuxième essai nous interpelle à nous considérer nous-mêmes comme icônes ou manifestations du réel, du Dieu invisible et insaisissable. Enfin, le dernier nous présente les Béatitudes comme chemin vers la bienheureuse metanoïa, la transfiguration. Ils ont en commun comme thème central le paradoxe chrétien selon lequel nous sommes « par grâce ce que Dieu est par nature 1 ».