Pour une phénoménologie sociale du regard (original) (raw)

Un regard posé sur le monde

Contemporary Woolf/Woolf Contemporaine, 2014

Pour Woolf le contemporain est un espace-temps évanescent et sans cesse renouvelé. Il s’épanouit dans ces moments d’être qui disparaissent avant de réapparaître à la surface de la mémoire. Nous proposons d’étudier ce rapport complexe et fluctuant à travers la relation que Woolf entretient avec l’image, qu’elle soit photographique ou picturale. Nous verrons en quoi Woolf utilise la photographie pour réfléchir au contemporain en s’ancrant dans un présent auquel elle réagit de manière épidermique. Le dispositif texte/image dans Three Guineas (1938) nous servira de base pour étudier son rapport à une temporalité courte et délimitée, à une urgence contemporaine à la fois sociale et politique. Nous proposons ensuite de mettre en parallèle les visions développées par Woolf et par le peinte James Whistler afin de faire l’étude de deux trajectoires similaires qui mettent en lumière le rapport ambigu que l’artiste entretien avec le contemporain. A la charnière entre le 19e siècle et le 20e siècle, l’écrivaine et le peintre problématisent leur rapport à la création au sein même d’œuvres qui se font écrin et écran d’un monde en mutation permanente. Se basant sur l’analyse croisée d’extraits de The Waves (1931) et de certaines « harmonies » et « symphonies » whistleriennes, nous verrons comment tout deux bâtissent des œuvres mouvantes, vibrantes et versatiles, faites d’un réseau d’échos réminiscent des correspondances baudelairiennes. Nous verrons en quoi leurs difficultés à penser le contemporain les mènent à glisser dans l’a-contemporain, comme dans l’a-temporalité.

Étude de regards sur les choses ordinaires: d'après F. Ponge, A. Arikha, P. Schmersal

Étude de regards sur les choses ordinaires: d'après F. Ponge, A. Arikha, P. Schmersal, 2014

Réflexions sur la pratique picturale se concentrant sur la chose ordinaire au sein de la nature morte comme ancrage représentationnel en espoir d'un dépassement. Mise en relation et utilisation de la méthode et des poèmes de Francis Ponge comme possibilité de lecture du travail pictural d' Avigdor Arikha et de Peter Schmersal.

SOCIOLOGIE VISUELLE ET FILMIQUE. Le point de vue dans la vie quotidienne. (Sous la direction de)

Genoa University Press, 2018

Sociologie Visuelle et fi lmique - Le point de vue dans la vie quotidienne rassemble des contributions de photographes et de cinéastes, tous sociologues, anthropologues, ethnographes, ethnologues, géographes, historiens... La vie quotidienne y apparaît comme un raccourci pour réunir une diversité d’objets traités par les sciences humaines et sociales. Le point de vue fait converger –ou diverger– les auteurs sur leur double positionnement d’intellectuels et de preneurs d’images. Qu’ils traitent de la photographie ou du cinéma, les chapitres de ce livre interrogent la fonction heuristique des images pour mieux connaître nos mondes sociaux. Ils cherchent à comprendre comment les images (et les sons) peuvent –ou non– rendre compte diff éremment des émotions, de la subjectivité, de l’intime, des troubles et des joies des individus et des populations. De la pratique scientifi que avec l’image, au travail du réel par l’image, chacun a conscience de tout ce que les disciplines ont à gagner dans une science publique qui, avec réfl exivité, fait parler les silences.

La critique sociale à la lumière de la phénoménologie pratique

La critique sociale à la lumière de la phénoménologie pratique, 2017

Cet ouvrage s'intéresse à l'articulation entre l'idéologie et le processus de subjectivation des individus dans l'histoire. Il montre que l'idéologie, comme réitération du désir profond de la vie, participe au processus de transformation des subjectivités historiques en situation d'aliénation en libérant l'attention prisonnière des contenus représentationnels et généralisateurs de la conscience pour la renvoyer vers le pouvoir d'inventivité de la vie.

Un faire sur la pensée sociale

Représentations sociales et mondes de vie, 2015

Jodelet, D. (2015). Un faire sur la pensée sociale. In D. Jodelet, Représentations sociales et mondes de vie (pp. 3-13). Paris, Éditions des Archives contemporaines. L’ouverture sur la citation de Merleau-Ponty trace le chemin que j’ai essayé de suivre pour l’étude des représentations sociales. Un chemin dont les textes présentés dans cet ouvrage donnent un panorama qui s’il peut paraître à certains diffus, obéit à une volonté de cerner un ensemble complexe de phénomènes mentaux, relevant de l’ « idéation sociale » dont parle Durkheim et qui animent la vie sociale. Ces phénomènes renvoient à des formes, façons et processus touchant au sentir, au savoir, au connaître, à la donation de sens dans l’expérience quotidienne.

Pour une psychologie phénoménologique

Psychologie Française, 1999

La psychologie a un objet d'étude à double face, une face manifeste, comportementale, publique se prétant assez bien aux contraintes des sciences naturelles et une face privée, subjective (auquel le sujet est le seul à avoir accès sur le mode expérientiel, ce qui définit le point de vue en première personne) que cette discipline a tout fait depuis un siècle pour ne aborder, en essayant de disqualifier toute approche directe de type introspective (Vermersch 1998). Or cette dimension expérientielle, revient comme une question fondamentale dans les publications récentes, dans la mesure où elle se confond avec la conscience phénoménologique et que ce thème se traduit à l'heure actuelle par un véritable boom éditorial, par la multiplication de nouvelles revues, par d'innombrables colloques et plus encore comme le lieux de rencontre privilégié de toutes les disciplines qui composent les sciences de l'esprit : neurophysiologie, philosophie, psychologie cognitive, lingustique, psychiatrie, Intelligence Artificielle etc ... Au point, que l'on peut se demander, si ce que la psychologie a rejeté de son domaine ne va pas faire le bonheur d'autres chercheurs, moins encombrés des peurs de ne pas être reconnue comme une vraie science, qui habitent la psychologie depuis ses débuts. Dans de nombreuses publications récentes relatives à la conscience, les auteurs signalent, la nécessité d'une articulation entre niveau sub-personnel ou computationnel et niveau phénoménologique (par exemple : soulignent l'importance de la prise en compte de l'expérience subjective, des qualias et certains vont mettre l'accent sur la nécessité de de mobiliser l'introspection (Pesoa 1998, Block 1995) et même sur sa nécessité ethique (Howes 1991, Varela 1996a). Bref, un ensemble d'auteurs (avec de grandes diversités) plaide pour la prise en compte d'un niveau d'analyse le niveau de ce qui apparait au sujet, donc un niveau phénoménologique, d'un objet d'étude particulier relevant typiquement de ce niveau : l'expérience subjective ; et d'une méthodologie susceptible de permettre d'y accéder : l'introspection, qui désigne globalement à la fois le geste réflechissant et la description verbalisée du contenu réfléchi (cf Depraz, Varela, Vermersch en préparation). Cependant, pour la majorité des auteurs, alors que leurs écrits comportent un luxe de bibliographie en ce qui concerne la psychologie cognitive, les neurosciences, la clinique neuro pathologique ou la philosophie de l'esprit, en revanche, quand il s'agit du niveau phénoménologique, on ne trouve plus guère de références, et quand c'est l'introspection qui est évoquée on n'en trouve quasiment plus aucune, il ne reste guére que du prêt à penser . De plus, tout se passe comme si adversaires et tenant du niveau phénoménologique n'éprouvaient aucune difficulté à citer un exemple issu de leur expérience personnelle. A l'heure actuelle, dans l'ensemble des publications, tout se passe comme si mobiliser le niveau de la description phénoménologique ne posait aucun problème méthodologique.