Les théories de l’actio aux xvii et xviii siècles (original) (raw)

De la présence de l’air de cour dans les écrits théoriques du XVIIe siècle : une rhétorique de l’actio

Poésie, musique et société. L’air de cour en France au XVIIe siècle, éd. Georgie Durosoir, 2006

Théodora Psychoyou, "De la présence de l’air de cour dans les écrits théoriques du XVIIe siècle : une rhétorique de l’actio", in Poésie, musique et société. L’air de cour en France au XVIIe siècle, éd. Georgie Durosoir, Sprimont, Mardaga, 2006, p. 183-205 (coll. “Études du Centre de musique baroque de Versailles”).

Histoire de l’action et des rationalités pratiques au XXe siècle

2013

Yves Cohen, directeur d’etudes Questions d’histoire pragmatique Le seminaire a commence d’explorer une dimension de l’histoire peu systematisee sous le vocable d’histoire pragmatique ou d’histoire des pratiques, malgre les encouragements donnes par Bernard Lepetit dans son introduction aux Formes de l’experience en 1995. Il s’agissait de reprendre le cours d’une reflexion historiographique engagee dans les annees 1980 en y associant des collegues travaillant sur divers domaines et epoques. La...

Prédication et performance du xiie au xvie siècle

Perspectives médiévales, 2015

Revue d'épistémologie des langues et littératures du Moyen Âge 36 | 2015 Cultiver les lettres médiévales aujourd'hui Prédication et performance du XII e au XVI e siècle

Écrits sur la colère et système des passions au xvie siècle

L’Atelier du Centre de recherches historiques, 11: La querelle des corps. Acceptions et pratiques dans la formation des sociétés européennes, 2013

Au cours des dernières années, l'histoire des émotions a été un chantier dynamique de la recherche, et un territoire d'expérimentation méthodologique intéressant. Le xvie siècle est un laboratoire particulièrement prometteur, car les discours sur les passions traditionnellement prononcés par la médecine et la philosophie entrecroisent des préoccupations religieuses et politiques renouvelées. Bien que le stoïcisme et Thomas d'Aquin fourni encore les taxonomies les plus populaires, le vocabulaire et les schémas mentales ne sont pas statiques. Comme une étude de cas plus spécifique, nous examinons la littérature sur la colère et les contextes de sa production et circulation.

La politique du conte aux xviie et xviiie siècles

Féeries

J'ose poser en fait Qu'en de certains moments l'esprit le plus parfait Peut aimer sans rougir jusqu'aux Marionnettes ; Et qu'il est des temps et des lieux Où le grave et le sérieux Ne valent pas d'agréables sornettes Pourquoi faut-il s'émerveiller Que la Raison la mieux sensée, Lasse souvent de trop veiller, Par des contes d'Ogre et de Fée Ingénieusement bercée, Prenne plaisir à sommeiller 1 ? 1 C'EST EN CES TERMES, souvent cités, que l'académicien Perrault, préparant sans doute le terrain pour la publication future de ses contes en prose, justifie la démarche conteuse et évoque le plaisir du conte, dans la dédicace de Peau d'Âne à la Marquise de Lambert (1694). La dame est rompue à des lectures autrement plus graves puisque son salon rassemble des célébrités littéraires (Fénelon, La Rochefoucauld, Fontenelle, plus tard Montesquieu…). Il est l'un des foyers culturels les plus renommés de son temps, et passe d'ailleurs pour être un tremplin aisé pour qui vise un siège à l'Académie. Parmi les auteurs qui le fréquentent, certains ont écrit des contes (Fénelon, pour l'éducation du duc de Bourgogne, contes non publiés alors) ou vont en écrire, tandis que d'autres philosophent sur la fable et le merveilleux (Fontenelle). À écouter Perrault, il apparaît que le genre nouveau qu'il teste alors, celui du conte de fées, volontiers associé, dès son origine, au puéril, au futile, est a priori le moins bien placé pour se mêler de politique, sujet des plus « grave » et des plus « sérieux ». La politique du conte aux xviie et xviiie siècles Féeries, 3 | 2006 Perrault estime que s'« il est des temps et des lieux » où un lecteur sérieux peut s'adonner aux sujets graves, il en est d'autres où il lui est nécessaire de laisser « sommeiller » sa raison. Choisir le lieu du sommeil, l'espace du rêve, pour figurer métaphoriquement l'espace ludique d'un discours gratifiant, de pur plaisir pour celui qui le produit comme pour celui qui le reçoit, c'est s'offrir un lieu de parole senti comme libéré d'une instance de valorisation, se payer le luxe du divertissement, de la fantaisie, et se procurer le superbe avantage de l'irresponsabilité, celle de l'enfant. Le lecteur du XXI e siècle, depuis Freud, le sait bien, le sommeil est le territoire protégé de l'intime sur lequel la censure psychique n'exerce plus sa vigilance : le refoulé a tout loisir d'y faire retour, et donc aussi le politique, dans la France de l'Ancien-Régime. Car revendiquer ce droit au sommeil de la raison, droit à l'expression de l'imaginaire, du non-sens et du futile, c'est une manière, aussi (surtout ?) de tenter d'endormir la censure, matérielle celle-là, et différemment contraignante, avec laquelle les auteurs du XVII e siècle sont obligés de composer. Elle constitue, avec le mécénat, les deux faces d'une même réalité institutionnelle qui régit la diffusion de l'écrit sous le gouvernement de Colbert, et conditionne lourdement la création littéraire. Ces conditions, certes, évolueront avec le temps et détermineront des modifications dans la pratique littéraire, mais à l'époque des premiers conteurs-et cela marquera pour longtemps le genre-, le conte (comme d'autres genres, il est vrai) est donc, nécessairement, un discours à bien des égards travaillé par l'interdit 2 , discours « déplacé ». Il l'est plus que d'autres, cependant. Tout d'abord il relève du « fabuleux », catégorie dont la poétique implique un mode de représentation figuré, voilant et dévoilant tout ensemble. D'autre part, le conte de fées littéraire est alors un « genre » émergent, dont les contours sont encore à définir, dont le territoire reste à conquérir, c'est-à-dire qu'il doit à la fois assumer sa marginalité, son absence de sérieux par rapport à l'institution littéraire, et se défendre ou se prémunir des attaques. Support d'enjeux centraux pour Perrault et ses familiers, qui entendent en faire une arme dans la Querelle des Anciens et des Modernes ravivée à l'époque et dont d'académicien est La politique du conte aux xviie et xviiie siècles Féeries, 3 | 2006 10 Précision capitale, qui efface d'emblée le marquis et métamorphose subtilement le « prince » en roi. La désignation générique s'y prête d'ailleurs fort bien. Prince marqué par le divin de plusieurs manières (on sait que Louis XIV, alors âgé de 53 ans, aimait à se La politique du conte aux xviie et xviiie siècles Féeries, 3 | 2006