Sainte ou furie ? Quelques figures de la mère à Byzance (original) (raw)
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Quand nous pensons à l'impératrice, c'est généralement au singulier, comme à la femme de l'empereur. Mon propos ici est de renverser cette perspective et, pour une fois, de considérer les impératrices au pluriel puisqu'à maintes reprises la cour byzantine en compta simultanément plus d'une.
Art et litterature theologique a Byzance au lendemain de laquerelle des images
Art et littérature théologique à Byzance au lendemain de la querelle des images La mission parallèle, voire l'égale dignité, de la catéchèse écrite ou orale et de l'imagerie chrétienne, c'est là, aux vme et ixe siècles, un lieu commun privilégié des défenseurs de l'icône, qui ne font, en l'occurrence, que remployer un vieux topos rhétorique. Si la renaissance de l'art d'Église, à la faveur du triomphe du culte des images en 843, vérifiait cet axiome, ses productions devraient trouver leur pendant, leur inspiration et leur exégèse, dans la littérature doctrinale ou édifiante du temps ou dans celle du siècle précédent. La lecture des oeuvres théologiques de l'époque iconoclaste suffirait à refroidir cet espoir. On a beau passer au crible les décrets doctrinaux contradictoires -synodes hostiles de Hiereia en 754 et de Constantinople en 815, concile iconophile de Nicée en 787, -les apologies, les Vies de saints et les légendes pieuses, il faut se satisfaire d'un maigre résidu d'informations sur l'art iconographique à l'aube de la querelle des images, ^numérations conventionnelles de cycles évangéliques1 avec parfois l'analyse de scènes comme la Nativité, la Transfiguration, l'Anastasis, le Jugement2, peut-être la Dormition3, etc., sans lien avec un édifice déterminé. Mentions d'icônes renommées, en raison de leur antiquité, tels les portraits attribués à saint Luc4 ; de leur origine surnaturelle comme les « acheiropoiètes » du Christ d'Edesse5 ou de Camouliana6, de la Vierge de Lydda-Diospolis7 ; de leurs miracles, ainsi la Vierge de Sozopolis de Pisidie qui sécrétait du baume8. Aucun détail, en revanche, qui individualise les icônes majeures et en date le type au moins relativement. Sur les caractéristiques de l'image du Christ de la Chalcé, célèbre entre toutes, on se nourrit encore de conjectures9. L'image que le patriarche Nicéphore (806-815) nous dit avoir été enlevée des Blachernes, dont elle était la parure10, par Constantin V vers 754, figurait-elle le Christ ou la Mère de Dieu et, dans ce dernier cas, qui est le plus vraisemblable, est-elle le prototype de la Vierge Blachernitissa connue grâce à des monuments beaucoup plus tardifs ? La Vierge « archeiropoiète »
Lire le sacré à Byzance à travers ses légendes
Dans: B. Campos Rubillar, L. Ciolfi et M. Panoryia (eds), Un large Moyen Âge ? L’oeuvre de Jacques Le Goff et les études Byzantines, [Actes de la journée d’études internationale, EHESS, Paris 1 Décembre 2014], Paris, Centre d'études byzantines, néo-helléniques et sud-est européennes, 2018, 107-117.
Saint Benoît de Nursie à Byzance (2015)
dans S. Excoffon, D.-O. Hurel et A. Peters-Custot (éd.), Interactions, emprunts, confrontations chez les religieux (Antiquité tardive-fin du XIXe siècle), Saint-Étienne 2015, p. 73-92.
Byzance et l'Occident devant la sacralité des images. Quatre questions
There have always been misunderstandings when talking about the attitude in front of the sacred character of images adopted by the western Church in comparison to the Byzantine one. This article is an attempt to clarify four questions which are significant for the understanding of the evolution of the way of perceiving images during the Middle Ages: the mental image and the artificial image, the image as a Bible of the illiterate, the relation between word and image and the image seen as historia.
« Les variations du désir d'enfant à Byzance »
L'attitude des femmes envers le désir ou le non-désir d'enfant peut se résumer en trois catégories. Le désir d'enfant, lorsqu'il n'est pas naturellement satisfait (célibat ou veuvage, stérilité, fécondité insuffisante face à la mortalité infantile) peut amener la femme à avoir recours à une gamme de moyens, depuis le recours à la prière et aux saints thaumaturges jusqu'aux drogues "sulleptiques" et aux procédés astrologiques ou magiques; le non-désir d'enfant, quelle qu'en soit la motivation, s'exprime principalement par le recours à divers moyens de contraception; le refus d'un enfant inopportun ou d'une grossesse dangereuse conduit à l'utilisation de procédés abortifs. En me fondant principalement sur des sources hagiographiques, médicales, astrologiques, juridiques et canoniques, je m'interrogerai tout d'abord sur la valeur que représente la procréation dans la mentalité byzantine, puis j'examinerai l'attitude de la femme byzantine face à ces situations, et je terminerai en analysant les différents regards portés sur ces pratiques par la société byzantine: regard du médecin, regard du juge et regard de l'Eglise. ------ Women’s attitude toward desire or non-desire of a child can come down to 3 categories. Child-desire, when it is naturally not satisfied (celibacy or widowhood, sterility, inadequate fertility in front of infant mortality) can induce the woman to turn to a range of means, from the use of prayer and turning to the thaumaturgic saints, until sulleptical drugs and astrological or magical processes. Child non-desire, whatever be its motivation, expresses mainly in turning to various means of contraception. The refusal of an inopportune child or a dangerous pregnancy drives to the use of abortive processes. By basing myself mainly on hagiographical, medical, astrological, juridical and canonical sources, I will wonder first about the value of procreation in the byzantine mentality, then I will examine the byzantine woman’s attitude in front of these situations, and I will end in analyzing the various perceptions of these behaviours by the byzantine society : perception of the physician, of the judge, of the Church.
Regards sur l'enfant nouveau-né à Byzance
L'attitude envers le nouveau-né est un bon révélateur des éléments conscients et inconscients d'une culture. Dans la mentalité byzantine, elle exprime de manière privilégiée le conflit entre les composantes chrétiennes et non-chrétiennes. Une enquête dans des sources diverses (droit, droit canon, hagiographie, érotapokriseis, sources historiques et médicales ...) permet de dégager plusieurs attitudes : accueil et rejet (bréphotrophia, infanticide), protection et méfiance (l'enfant non baptisé, proie favorite des démons). Fragile, menacé, menaçant (la naissance multiple ou monstrueuse, funeste présage), proche du néant dont il vient, et où la plupart retournent rapidement, impur jusqu'à son baptême et cependant image de Dieu, le nouveau-né fascine, inquiète, émeut. Il offre aussi à l'Église byzantine l'occasion d'affirmer la spécificité de son anthropologie et de façonner une pratique différente de celle des civilisations antiques.
Saints oubliés de Byzance (2): Hélène d'Athyra
Analecta Bollandiana, 2012
Xavier LEQUEUX SAINTS OUBLIÉS DE BYZANCE (2) HÉLÈNE D'ATHYRA Durant l'Ancien Régime, la ville de Troyes en Champagne s'enorgueillissait de posséder le corps intact d'une vierge appelée Hélène. Chaque année, la relique était portée en procession le 4 mai, date de sa fête. Le faste se perpétua jusqu'à la Révolution française, au cours de laquelle la châsse fut détruite et le corps brûlé 1. Un texte latin tardif (BHL 3794) retrace la Vie de la sainte 2. On y apprend que celle-ci était la fille d'Agiel, roi de Corinthe, et de son épouse Gratulie. Dans ce tissu d'anecdotes édifiantes, qui s'interrompt brusquement avec le décès de la reine, interviennent une série de personnages, dont les noms ne sont pas attestés ailleurs et sonnent étrangement dans un texte que l'on prétend traduit du grec 3. Si l'on en croit une première Epistula adventice, la pièce aurait été composée à l'origine par Jean Chrysostome, à la requête d'un évêque d'Athènes dénommé Rosarius. Une seconde Epistula 4 , signée par un certain Angermerus, lequel se présente comme lecteur de l'Église de Chalcédoine, fournit des détails sur la genèse de la traduction latine. Dans ce document, adressé à l'évêque Hervé et au chapitre de la cathédrale de Troyes, Angermer, établi à Constantinople et dont la famille était originaire
Des Pères latins à Byzance à la fin de l’empire
A la fin du 13e siècle, un mouvement de traductions de théologiens latins s'amorce à Byzance avec la traduction du De Trinitate d'Augustin par Maxime Planoudès puis celle de Thomas d'Aquin par les frères Kydonès. Ces traductions s'insèrent dans des problématiques byzantine (refus du Filioque, querelle palamite) mais elles provoquent une prise de conscience de l'existence de Pères reconnus par des conciles oecuméniques mais qui défendent des positions contraires à celles de l'Eglise byzantine (Filioque par ex). D'où une nécessaire redéfinition de ce que signifie la "doctrine de nos pères théophores".