Les féministes radicales répliquent à leur manière: La justice transformatrice comme subsitut aux processus institutionnels (original) (raw)

Sur l’indivisibilité de la justice sociale ou Pourquoi le mouvement féministe québécois ne peut faire l’économie d’une analyse intersectionnelle

En partant du concept d’indivisibilité de la justice, cet article se penche sur la pertinence des théories de l’intersectionnalité des oppressions dans le contexte du féminisme québécois francophone pour démontrer 1) l’existence d’une protothéorie de l’intersectionnalité dans le féminisme radical des années 1970 au Québec et 2) que les féministes québécoises d’aujourd’hui sont bien placées pour proposer une synthèse entre l’approche intersectionnelle en provenance des États-Unis et le matérialisme français. Cette démonstration permettra au passage de récuser deux accusations fallacieuses au sujet de l’approche intersectionnelle, soit qu’elle est postmoderne et source de fragmentation du mouvement féministe.

Relancer le cercle de l'herméneutique: Une épistémologie féministe post/dé-coloniale de l'interprétation en droit (international)

2019

International audienceHans-Georg Gadamer’s philosophical hermeneutics’ harbors a hidden radicality still too often neglected. Now one of the canons of western-centered, male and white hilosophy, Gadamer’s epistemology of understanding must first be revisited through the lense of gender and race/coloniality (coming full circle), before we can build on its then augmented theses (rekindling). Therefore, in order for the hermeneutical circle to come full onto circle and as such to be in fact rekindled, the present article will make use of three radical critique frameworks constructing alterity as the place and time where plurality meets incommensurability: Black and postcolonial feminism, decolonial thought and Levinas’ ethics. Only then will (international) legal interpretation’s « examplary significance » for the radical renewal of hermeneutics and its justice potential be uncovered and engaged with. As we reach a juster understanding of our world, we will do it better justice

Justice, genre et entreprise : Esquisse d'une philosophie politique féministe de l'entreprise

Politiques et Sociétés, 2016

Jusqu'ici, ni les égalitaristes ni les philosophes politiques féministes ne se sont sérieusement attardés à l'entreprise à titre d'institution où se produisent et se reproduisent les injustices de genre. Dans la mesure où les inégalités entre les sexes dans la famille, sur le marché et sur le plan de la participation démocratique se renforcent les unes les autres, faire l'examen critique d'institutions comme l'entreprise du point de vue de la justice représente pourtant une des étapes importantes de la marche vers la réalisation de la justice de genre. C'est l'objectif que nous nous donnons dans cet article. Dans la première partie, nous nous intéressons à la place prépondérante qu'occupe l'éthique du care dans la littérature féministe sur l'entreprise. Parce qu'elle s'attache essentiellement à la promotion de dirigeants d'entreprise vertueux, nous concluons que cette éthique du care se trouve en partie démunie lorsque vient le temps de penser la transformation organisationnelle de l'entreprise et des rapports en son sein dans la visée d'atteindre une plus grande justice de genre. Dans une deuxième partie, nous nous attardons à justifier, suivant une perspective normative, l'analyse de l'entreprise du point de vue de la justice de genre. Enfin, ayant déterminé que les approches distributives de la justice de genre sont insuffisantes pour penser la justice dans l'entreprise, nous terminons en esquissant une approche multidimensionnelle de la justice de genre dans et de l'entreprise, alliant justice distributive, participative et égalité relationnelle. Mots clés : Justice, études sur le genre, gestion d'entreprise, morale des affaires, théorie du care Abstract Corporations, as institutions that participate in the creation and perpetuation of gender injustices, have been neglected by feminist political philosophers and egalitarians in general. However, since gender inequalities within the family, the market, and in democratic participation are interconnected, critically scrutinizing institutions such as corporate organizations appears to be essential in order to achieve gender justice. This is our goal in this paper. In the first part, we look at the (surprising) domination of the ethics of care in the feminist literature on corporations. Since it focuses essentially on the goal of developing virtuous managers, we conclude that this ethics of care is misleading when it comes to reflect on the kind of relations that characterize corporations and their much needed organizational transformation. In the second part, we attempt to highlight and articulate more explicitly the need for a critical analysis of corporations from the point of view of gender justice. Finally, having shown how purely " distributive " approaches of gender justice are unsatisfactory, we finish by outlining a multidimensional approach to gender (in)justice within and by corporate organizations. We do so by drawing on the insights of distributive, participatory, and relational accounts of equality.