Vie et mort dans la pensée de Frantz Fanon (original) (raw)

Le combat d'Omar Frantz Fanon

Pensée plurielle, 2012

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À propos des Oeuvres de Frantz Fanon

Études littéraires africaines, 2012

Tous droits réservés © Association pour l'Étude des Littératures africaines (APELA), 2012 Ce document est protégé par la loi sur le droit d'auteur. L'utilisation des services d'Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d'utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l'

Frantz Fanon : poétique de l'actualité et critique de la culture

Du penseur politique et psychiatre martiniquais Frantz Fanon, on connaît en général l'engagement anticolonial en Afrique, notamment dans l'Algérie, la Tunisie et le Ghana des années 1950 et du début des années 1960, ainsi que les travaux sur l'aliénation raciste. Ce texte vise à mettre en lumière une autre dimension, transversale à l'ensemble de son oeuvre, à savoir son élaboration continue d'une théorie critique de la culture, concomitante à une évaluation du rôle structurant des médias dans l'imposition de référents culturels.

"Vie, discontinuité et mort dans la pensée de Michel Foucault"

Intervention lors du Colloque international « Vie, vivant, vital : vitalisme », Universités de Montpellier, 24-27/06/2009 Peut-on identifier une véritable « philosophie de la vie » chez Michel Foucault, au sens où l'on peut en trouver une chez Georges Canguilhem ou Gilles Deleuze ? Il ne nous semble pas. Chez Foucault, la notion de « vie » est toujours secondaire, elle n'est présente qu'à titre d'effet : effet d'un déplacement des a priori organisant la disposition des savoirs, qui la fait surgir dans son opaque visibilité ; effet ou ombre portée par une expérience positive de la mort. On connaît à ce propos les remarques de Foucault sur le 'vitalisme' de Bichat: pour lui, « la mort était la seule possibilité de donner à la vie une vérité positive. L'irréductibilité du vivant […] n'est que seconde par rapport à ce lien fondamental de la vie et de la mort. Le vitalisme apparaît sur ce fond de mortalisme 2 . » Donc, et c'est sans doute un point important, jamais, pour Foucault, la vie n'est-et ne peut être -une donnée première, une réalité décisive au sein de laquelle, par exemple, l'activité de production des concepts viendrait se loger. Elle n'est pas non plus, nous semble-t-il, ce dynamisme matériel dont l'activité infinie se déploie sur un plan d'immanence. On peut certes s'efforcer de retracer, en deçà des analyses de Foucault, une réflexion d'ordre ontologique qu'il n'aurait pas menée mais que, au travers d'un détour par Deleuze, on voudrait identifier dans une sorte d'activité immanente infinie qui se logerait dans la matérialité vitale. On peut certes prendre occasion du fait que le dernier texte publié par Foucault soit l'introduction qu'il consacra à la pensée de Canguilhem, où il montrait combien, pour ce dernier, l'activité de création des concepts était « l'un des modes de cette information que tout vivant prélève sur son milieu et par laquelle inversement il structure son milieu 3 », pour y rechercher, comme en creux, une description de la position de Foucault lui-même. Mais ce sont là des extrapolations qui mettent au coeur de la pensée de 1 Je remercie Daniel Defert pour sa lecture et ses remarques sur cet article. 2 Michel Foucault, Naissance de la clinique (1963), Seuil, Paris, 2000, pp. 147-148. Dans Les mots et les choses, Foucault persiste et signe : « le vitalisme et son effort pour définir la spécificité de la vie ne sont que les effets de surface » de transformations générales des a priori du savoir (Michel Foucault, Les mots et les choses, Gallimard, Paris, 1966, p. 245 . 3 Michel Foucault, « La vie: l'expérience et la science », Revue de métaphysique et de morale, 90e année, n°1: Canguilhem, jan-mars 1985, réed. in Dits et Écrits, Gallimard,Paris, 2001, T. II, p. 1593. 2 Foucault des questions que manifestement il évacuait et ne voulait pas traiter. Il faut même aller plus loin et dire que la manière dont Foucault conçoit et problématise la vie exclut toute possibilité d'une « philosophie de la vie », philosophie dont il se défiait d'autant plus qu'elle évoquait pour lui un Bergson ou un Teilhard de Chardin. Il est d'ailleurs surprenant que l'on doive faire ces précisions. Mais il se trouve que, par un étrange (mais ô combien fréquent) effet de regard rétrospectif, nous nous trouvons conduits aujourd'hui à voir la pensée de Foucault tout imprégnée d'une problématique de la vie, alors qu'en réalité, c'est parce que nous sommes -depuis une vingtaine d'année -pris dans ce que Frédéric Worms appellerait « le moment » du vivant 4 , que nous voulons rétrospectivement retrouver dans la pensée foucaldienne une pensée de la vie. Les relectures qui ont été faites ces dernières années sur la biopolitique, notamment en Italie, ont singulièrement accru ce malentendu. Elles dérivent de Foucault une pensée de la « vie nue » ou une « philosophie du bios » qu'on est bien en peine de retrouver chez lui 5 . Car il faut le reconnaître -même si, sans doute, cela nous semble aujourd'hui bien étranger -des trois « quasi-transcendantaux » que Les mots et les choses identifiait comme se trouvant au coeur de notre modernité, c'est incontestablement le langage, et non la vie, qui a intéressé Foucault pendant longtemps. La vie n'importait, en un sens, que dans la mesure où elle se trouvait objectivée et problématisée dans le langage, tant du côté des savoirs -biologie, anatomopathologie, etc. -que du côté de la littérature et des expériences-limites : comment la sexualité, le désir, la mort, le corps vivant devenaient les référents d'un langage littéraire qui poussait précisément le langage à son extrême limite. Et, là encore, la vie n'apparaît guère pour elle-même, mais secondairement par l'expérience de la mort, de la sexualité ou du désir qui sont celles qui intéressent véritablement Foucault. Mais, s'il nous semble clair qu'on ne saurait reconstruire, sauf avec beaucoup d'artificialité et au prix de nombreuses contorsions, une philosophie de la vie chez Foucault, où celle-ci apparaîtrait comme un principe positif auquel s'ordonnerait sa démarche philosophique, ou même comme un objet privilégié de sa réflexion, il reste que l'on peut faire apparaître comment Foucault conceptualise la vie et quels usages il en fait ; à quel type de 4 Frédéric Worms, La philosophie en France au XXe siècle. Moments, Gallimard, Paris, 2009. 5 Voir notamment Roberto Esposito, Immunitas. Protezione e negazione della vita, Einaudi, Torino,

Parler de la mort (Labov, 2013)

La Vie des Idées

Recensé : William Labov, The language of Life and Death. The Transformation of Experience in Oral Narrative, Cambridge University Press, 2013, 240 p., 21 € (broché).