Théologies chrétiennes de la réconciliation à l’heure de la Commission vérité et réconciliation du Canada (original) (raw)

Témoignage et histoire dans la Commission de vérité et de réconciliation du Canada

Canadian Journal of Law and Society / Revue Canadienne Droit et Société, 2014

La Commission de vérité et de réconciliation (CVR) du Canada relative aux pensionnats autochtones nous offre l’opportunité d’observer les processus par le biais desquels les victimes reconsidèrent leur place au sein de l’histoire de l’État. Les témoignages livrés dans ce contexte mettent en relief souffrance et souvenirs d’agression et de torture d’enfants, au détriment d’une vue d’ensemble plus complète et variée des origines, des modes d’opération et des conséquences de ces pensionnats. En favorisant l’articulation d’un certain type de témoignages, la CVR canadienne façonne autant de récits de traumatismes, de crimes institutionnels et d’histoire nationale. Cette forme d’essentialisation des témoignages nous amène à nous questionner sur les capacités de la CVR à dévoiler effectivement la diversité des dynamiques des pensionnats, les raisons de leur établissement, les causes de la corruption de leurs objectifs et les caractéristiques communes qu’ils pourraient avoir avec d’autres formes durables et continues d’abus de pouvoir institutionnel. The Truth and Reconciliation Commission (TRC) of Canada on Indian Residential Schools provides us with the opportunity to observe the process through which victims reconsider their place in the history of the state. The statements offered in this context put into relief the suffering and memories of assault and torture of children, to the detriment of a more complete and varied view of the origins, modes of operation, and consequences of these residential schools. By favoring the expression of a certain type of testimony, Canada’s TRC shapes many narratives of trauma, institutional crime, and national history. This essentialization of testimony leads us to question the ability of the TRC to effectively reveal the diversity and dynamics of the residential schools, the reasons for their establishment, the causes of the corruption of their goals, and the common features they might have with ongoing, enduring forms of abuse and institutional power.

Témoignage et histoire dans la Commission de vérité et réconciliation du Canada

Canadian Journal of Law and Society / Revue Canadienne Droit et Société

La Commission de vérité et de réconciliation (CVR) du Canada relative aux pensionnats autochtones nous offre l’opportunité d’observer les processus par le biais desquels les victimes reconsidèrent leur place au sein de l’histoire de l’État. Les témoignages livrés dans ce contexte mettent en relief souffrance et souvenirs d’agression et de torture d’enfants, au détriment d’une vue d’ensemble plus complète et variée des origines, des modes d’opération et des conséquences de ces pensionnats. En favorisant l’articulation d’un certain type de témoignages, la CVR canadienne façonne autant de récits de traumatismes, de crimes institutionnels et d’histoire nationale. Cette forme d’essentialisation des témoignages nous amène à nous questionner sur les capacités de la CVR à dévoiler effectivement la diversité des dynamiques des pensionnats, les raisons de leur établissement, les causes de la corruption de leurs objectifs et les caractéristiques communes qu’ils pourraient avoir avec d’autres formes durables et continues d’abus de pouvoir institutionnel.The Truth and Reconciliation Commission (TRC) of Canada on Indian Residential Schools provides us with the opportunity to observe the process through which victims reconsider their place in the history of the state. The statements offered in this context put into relief the suffering and memories of assault and torture of children, to the detriment of a more complete and varied view of the origins, modes of operation, and consequences of these residential schools. By favoring the expression of a certain type of testimony, Canada’s TRC shapes many narratives of trauma, institutional crime, and national history. This essentialization of testimony leads us to question the ability of the TRC to effectively reveal the diversity and dynamics of the residential schools, the reasons for their establishment, the causes of the corruption of their goals, and the common features they might have with ongoing, enduring forms of abuse and institutional power.

La portée de la Commission de vérité et de réconciliation dans les contextes francophones canadiens

la Revue de l'Association canadienne pour l'étude du curriculum (RACEC), 2023

Ce numéro spécial fait état de la portée des appels à l'action de la Commission de vérité et de réconciliation (CVR) du Canada dans les contextes francophones en éducation. Les contributions savantes qui s'y trouvent présentent des travaux de recherche émergents réalisés sur différents territoires traditionnels autochtones au Québec de même que des réflexions d'ordre théorique proposées par des chercheurs en contextes québécois, albertain et saskatchewanais. Les articles concernent les possibilités et les limites des appels à l'action de la CVR en contextes provinciaux francophones. Ils portent notamment sur les enjeux en éducation d'autochtonisation, de réconciliation, de décolonisation, d'identités ainsi qu'à ceux relatifs aux politiques éducatives et de curriculum afin de mieux comprendre et remettre en question la position particulière des communautés francophones dans le projet de colonialisme de peuplement canadien.

La Commission de vérité et de réconciliation du Canada : vers une décolonisation des représentations?

Mémoires de conflits, mémoires en conflits : affrontements identitaires, tensions politiques et luttes symboliques autour du passé, 2016

Tout compte fait, faut-il se demander si nous avons quelque raison ou ces pourparlers commencent, mais le contexte actuel nous permet-il de supposer qu'un tel processus pourrait nous amener à opérer des changements de fond qui appuieraient la guérison de l'ensemble de la société ? Peut-on investir notre énergie dans des échanges sur la réconciliation alors que la mortalité infantile dans les communautés autochtones est trois fois plus élevée que la moyenne canadienne et supérieure à celle des autres jeunes au Canada ?

De quoi la Commission de vérité et réconciliation du Canada est-elle le nom ?

Nouveaux cahiers du socialisme, 2017

À considérer la Commission de vérité et réconciliation du Canada (CVR) sur les pensionnats indiens comme une institution de justice transitionnelle, on ne peut que faire preuve de scepticisme quant à sa capacité à instaurer une égalité réelle entre Canadiens et nations autochtones. Depuis plus de quarante ans, les promesses et les désillusions se succèdent; les survivants connaissaient donc les limites politiques d’une telle commission. Comment expliquer que plus de 6000 personnes se sont déplacées pour raconter leur histoire pendant les six ans qu’ont duré les travaux de la Commission ? Ce n’est pas, comme pourraient l’avancer certains mauvais esprits, par intérêt pécuniaire, puisque les procédures visant l’octroi des compensations financières ont été indépendantes de la Commission.

Les Jeunes chrétiens face au sacrement de la Réconciliation

L’année jubilaire de la miséricorde est une opportunité pour plusieurs chrétiens, jeunes et adultes, de faire expérience de la bonté de Dieu, manifestée dans la mort du Christ pour notre salut. Ceux et celles qui ont reçu la grâce du pardon, la «seconde chance» que Dieu accorde à la brebis perdue qui revient, savent par expérience que même si nous avons du mal à lutter contre le mal tout seuls, Dieu est plus grand que notre mal, et ses bras sont ouverts à tout fils prodigue. Mais pour qu’advienne ce miracle du pardon et de la réconciliation, il nous faut beaucoup de dégout du péché, de remords envers l’irréparable, mais surtout de l’amour et de la reconnaissance envers Dieu. Il ne suffit pas de détester le péché, il faut aussi et surtout viser la sainteté, et la perfection dans l’amour, puisque Dieu visait très haut quand il concevait chacun de nous, à son image: saint et irréprochable (Eph 1,4). Ce partage de l’expérience chrétienne du pardon reviendra sur trois axes thématiques: l’attitude des jeunes chrétiens face au mal et au péché (y compris quelques réponses aux critiques contre ce sacrement de la part de certains croyants), l’expérience chrétienne de la réconciliation sacramentelle et de la direction spirituelle, et enfin certaines circonstances qui peuvent compliquer cette expérience de la réconciliation, au point d’entrainer parfois des sanctions, telles que l'excommunication, de la part de l’Eglise. Il y a un tas de jeunes qui ne savent même plus ce qui est bien ou mal. D’accord, et c’est bien dommage pour eux. Mais tous les pasteurs de jeunes en connaissent des milliers qui choisissent de sortir de la médiocrité et du suivisme moral («tout le monde le fait»), pour remettre leur pendule à l’heure. Pour ceux-là, le sacrement de la réconciliation ne vient pas seulement consacrer les efforts humains de réconciliation, de justice et de réparation, mais constitue un véritable lieu de re-naissance, d’amour et de fécondité, institué par le Christ lui-même. C’est d’ailleurs la seule explication de son nom de «célébration», non pas de tribunal, comme l’annoncent les tout premiers mots de celui ou celle qui vient se confesser, après un sincère examen de conscience: «Bénissez-moi, mon père....». Eh oui, grâce au miracle de ce sacrement, notre condamnation est levée, et nous repartons, bénis. Il est vrai, quelqu’un paie le prix de la rançon, parfois nous, presque toujours Dieu lui-même. De toute façon, Dieu compte sur notre volonté de redevenir «clean & cool» pour nous tendre la main, et faire que ça finisse justement par un célébration, comme dans la Bible: «Mon fils que voici était perdu et il est retrouvé, il était mort, et le voici vivant» (Luc 15, 24). Cher jeune, c’est de toi qu’il s’agit. Tu n’es pas synonyme de tes péchés. Laisse-toi donc réconcilier avec Dieu ton Père. Il est là, il t’attend.

Mémoires et identités blessées en contexte postcolonial: La commission de vérité et réconciliation du Canada

2011

Ce mémoire porte sur les potentialités et les limites épistémologiques, historiques et politiques des témoignages autochtones lors des travaux publics de la Commission de vérité et réconciliation du Canada (TRC du Canada). En réponse au mandat de la TRC du Canada, qui vise à faire la lumière sur le régime des pensionnats autochtones, cette démarche de recherche propose des pistes de réflexions théoriques sur le travail de représentation des sujets de justice dans l'espace public. La première partie du mémoire contextualise les luttes pour la reconnaissance des Peuples autochtones en regard des injustices coloniales. Quelques aspects sociopolitiques y sont présentés, dont les principaux fondements des commissions de vérité, le concept de la réconciliation politique, ainsi que les actions restitutives ayant mené l'État canadien à la création de la TRC. Cet ancrage sociohistorique permet d'approfondir l'analyse des processus discursifs à l'œuvre au sein de la TRC du Canada. En effet, la deuxième partie du mémoire fait l'examen de la puissance du récit comme levier de transformation de l'histoire nationale, entre autres, en explorant le rôle et la place du témoignage dans les débats historiographiques, ainsi qu'au sein des commissions de vérité. Enfin, la troisième partie dégage une réflexion critique face aux récits autochtones dans l'espace public et souligne les limites du discours officiel de la TRC du Canada. Ce mémoire tend à faire la démonstration qu'il existe une « aporie de la réconciliation », c'est-à-dire une impasse dans la démarche de réconciliation en contexte canadien entre l'approche thérapeutique et l'approche politique. En réponse à ce constat, je soutiens un nécessaire décentrement des voies de la réconciliation afin de sortir d'un schème de représentation binaire (victimes vs coupables) qui enferme les récits autochtones dans le script officiel de la réconciliation et néglige le jaillissement d'imaginaires postcoloniaux.

Commission de Vérité et Réconciliation du Canada : faire le deuil d'un génocide culturel

Dans les années 1870, le gouvernement Canadien a mis en place un système de génocide culturel, dans les termes employés par la Commission de Vérité et Réconciliation du Canada (CVR). Les autochtones du Canada, aussi appelés « Premières Nations », « Inuits » et « Métis », représentent aujourd’hui 4% de la population et ont été les victimes de persécutions et de discriminations pendant plus d’un siècle.

Les appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation

Canadian Journal of Occupational Therapy, 2016

chosen to use the term Indigenous as it ''relates to many peoples' beliefs that their cultures, histories, and responsibilities are tied to the lands [and denotes] a collective history among Indigenous peoples of the world regardless of borders'' (Canadian Institutes of Health Research, 2014, p. 2).