Juifs en Pologne communiste : minorité, communauté, nationalité ? Une tentative de (re)définition », in Stéphanie Laithier, Vincent Vilmain (dir.), L’histoire des minorités est-elle une histoire marginale ?, Paris, Presses Universitaires de la Sorbonne, 2008, p. 97-106. (original) (raw)

« Un monde disparu avec ses archives ? Les Enfants de Lublin, une société de juifs originaires de Pologne », Vingtième Siècle. Revue d'histoire 2018/3 (N° 139), p. 79-92.

From the end of the 19th century until after the Second World War, landsmanshaftn, or mutual aid societies formed by Jewish immigrants from the same hometowns, actively participated in the cultural and economic integration of Polish Jews in France. After the Holocaust, they likewise became a privileged place where survivors and recent refugees from Poland could share their traumatic experiences. Unfortunately, these societies still receive relatively little attention as historical sources of the Holocaust, a reality made all the more regrettable by the fact that they have been gradually disappearing since the 1980s. This article explores the possibilities of gaining access to a “lost world” despite rare and scattered sources, a rich tapestry of sociability and memories of the Holocaust woven into the post-war landsmanshaftn.

Hillel J. Kieval, “La Vie de la Communauté juive en Pologne au XVIIIe Siècle (note critique),” Annales: Histoire, Sciences Sociales, vol. 49, no. 3 (1994): 671-680

Durant les annees 1980, toute une serie de facteurs politiques, institutionnels et diplomatiques se sont combines pour une renaissance de l'historiographie juive polo naise qu'on ne peut comparer qu'a celle des annees 1930. La naissance du mouve ment ouvrier Solidarite, au debut de la decennie, a conduit a court terme a la menace d'une intervention sovietique et a !'imposition de la Joi martiale, mais elle a permis en meme temps aux Polonais d'exprimer un certain nombre de revendications poli tiques et culturelles auxquelles rien jusque-la ne faisait echo dans la vie officielle du pays. Parmi celles-ci, une reevaluation complete de l'experience historique moderne du pays depuis les fatals partages de la Pologne, a la fin du xvm c siecle. Or, dans toutes les confrontations avec le passe s'est posee la question des « Juifs de Pologne », de leur enracinement -ou de leur manque d'enracinement -dans le paysage historique et de leur condition de victimes de l'histoire, une histoire au cours de laquelle ii y eut d'une certaine maniere convergence avec la nation polonaise, mais aussi par d'autres aspects essentiels une evidente divergence.

La statistique d’une minorité sans nom : les « Tutejsi » dans la Pologne de l’entre-deux-guerres

Paul Bauer, Christian Jacques, Matthieu Plésiat, Mate Zombory (eds) Minorités nationales en Europe centrale. Démocratie, savoirs scientifiques et enjeux de représentation, 2011

At the close of the First World War, Statistics was considered with a large consensus for giving a scientific and an objective mean to the drawings of the new States in Eastern and Central Europe and to assure the rights of the national minorities. Thus the new Polish State undertook the enumeration of the nationalities within its and to set up its distribution as legitimate while areas with were persistently contested in regard with population which didn’t identify with the polish nation. The census was a well known device for the categorization of the individual along ethnical schedule ready to use. Yet, the Polish statisticians haven’t planned one group which challenged their classification because they declare themselves, not to be of a nationality but of the place. Under the name of « Tutejsi », this category rose then a controversial issue between the statisticians and some specialists of the nationalities, on which this paper gives an account.

La malédiction de la mémoire traumatique, "Juifs et Polonais, 1939-2008" , Jean-Charles Szurek, Annette Wiewiorka (eds) 2009

La seconde guerre mondiale, à une échelle encore plus grande que ne l'avait fait sa devancière de 1914-1918, a brisé de plusieurs façons toutes les règles de guerre connues dans la culture européenne, comme la protection (dans la mesure du possible) de la population civile, une utilisation limitée et rationnelle de la répression, le respect des corps morts. Elle brisait le principal tabou qu'est le respect de la vie et de la mort. C'était une véritable guerre totale qui ne garantissait d'abris nulle part et à personne.

Sur la question de l’ethnicité en Judée et en Nabatène, à propos d’un livre récent

Sur la question de l'ethnicité en Judée et en Nabatène, à propos d'un livre récent L'ouvrage de Christian-Georges Schwentzel 1 est le fruit d'un dossier présenté pour une habilitation à diriger des recherches en novembre 2011 à Paris I ; le titre en était : « La fonction royale dans le Proche-Orient hellénistique et romain » ; comme le précise B. Legras dans sa préface, « ce livre est issu de ses recherches centrées sur la Judée et la Nabatène » (p. 1) 2. L'étude présente et analyse le caractère particulier, c'est-à-dire « ethnique » selon la formule de l'auteur, des monarchies judéennes – hasmonéenne et hérodienne – et nabatéenne aux époques hellénistique et romaine, c'est-à-dire un peu avant la première moitié du II e siècle avant notre ère – à l'époque de la Révolte des Macchabées en Judée – jusqu'au début du II er siècle de notre ère, quand Trajan annexe le royaume nabatéen en 106. La problématique de l'ethnicité pour les monarchies judéennes et nabatéenne, est complexe et n'est pas sans soulever des problèmes de définition ; dans le premier chapitre, l'A discute d'abord en détail du sens du terme de « monarchie », un terme générique qui apparaît dans le sous-titre, et il fait appel pour cela à une grande érudition ; les royautés phéniciennes y sont aussi mentionnées comme éléments de comparaison, bien qu'elles peuvent paraître un peu éloignées chronologiquement du sujet du livre. C'est le terme de roi qui est utilisé dans les sources : basileus en grec, mlk en nabatéen. Certains rapprochements peuvent parfois se discuter : par exemple, on ne peut pas mettre sur le même plan, du point de vue tant historique que méthodologique, la royauté davidique et celle des rois hasmonéens, ou celle des monarques hérodiens ; la royauté nabatéenne est quant à elle d'origine arabe et tribale. On peut discuter du bien-fondé du terme « ethnique », utilisé dans le titre 3 ; en effet, il n'est pas défini précisément dans l'introduction, alors qu'il est utilisé tout au long du livre ; le terme 1 Ch.-G. Schwentzel, Juifs et Nabatéens. Les monarchies ethniques du Proche-Orient hellénistique et romain, préface de Bernard Legras, Presses universitaires de Rennes, 2013. 2 L'illustration de la couverture, le tombeau monumental du Dayr à Pétra, reconnu comme un temple funéraire du roi nabatéen Obodas I er , est mentionné brièvement dans le texte. 3 En grec, selon le dictionnaire Bailly, ἔθνος signifie en français « race, peuple, nation, tribu », et ἐθνικός a le sens de « national ». D'après le Petit Robert, « l'ethnie » fait référence à une communauté d'individus qui partagent une langue et une culture, mais la définition habituelle de « ethnique » est « relatif à la race ou à l'ethnie ».