Les dénaturalisations dans les colonies (original) (raw)
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Naturalisations : deuil et violence coloniale
Savoirs et clinique, 2017
Relying on Jean Allouch’s analysis of the novel The Ring Finger by Yoko Ogawa, this paper will question the term ‘naturalization’, arguing that its polysemous use in French symptomatically pairs colonial violence with mourning. I interpret this odd coupling using Éric Vuillard’s exploration of colonialism in his Sorrow of the Earth (2016). Introducing the notion of archival violence, defined as violence by the archive and against the archive, allows to differentiate between these two modalities of naturalization in the mourning process (or its impossibility) and to give an account of each. The first is what I call “naturalization-extortion”. It considers naturalization as constitutive of colonial violence, links it to the distortion of the love object. It further shows that it is a consequence of the Narrative which finally legitimizes the total transparency of the “wholly-Other”. This persecutory radical Otherness deprives the mourner a-priori of the very possibility of mourning. In the second account, “naturalization” is the name given to the mourning operation, as suggested by Allouch in his reading of The Ring Finger thus echoing the closing of Vuillard’s book. Picking up the various strands of these three texts (Ogawa’s, Allouch’s and Vuillard’s) this paper attempts to open up a new avenue for interpretation of the work of some post-colonial authors in whose texts opacity becomes the site in which the violence of this transparent and persecutory narrative is thematized.
2011
Les textes de cet ouvrage collectif ont été recueillis par Isabelle Felici et Jean-Charles Vegliante. Ce livre est issu d’un colloque organisé par le Laboratoire Babel de l’Université du Sud Toulon-Var et par le CIRCE, Centre interdisciplinaire de recherche sur la culture des échanges, de l’Université de la Sorbonne Nouvelle-Paris 3 (LECEMO), les 21, 22, 23 mars 2007. Les chercheurs qui ont participé à cette rencontre ont étudié, avec les instruments de leur spécialité (lettres, littérature comparée, civilisations, droit, sociologie, histoire) et dans différentes aires géographiques et historiques, les mécanismes des échanges culturels dus au fait colonial, à travers diverses approches : la peinture, la poésie, le roman, le théâtre, mais aussi la question migratoire, le sport, ou encore le tourisme, la presse et la question de la citoyenneté. Un point de départ possible, au moment de la « découverte » de l’Amérique, selon l’expression consacrée, est d’abord analysé. Plusieurs communications, réélaborées pour les besoins d’une édition publique, sont consacrées à la mémoire et au métissage, ainsi qu’à leurs expressions. Nous avons ainsi des exemples nombreux et variés de ce qu’on entend souvent appeler « dialogue interculturel » ; ils nous permettent de nous interroger sur les modalités de ce dialogue et sur ses finalités : s’écouter et se respecter, certes, pour mieux se connaître sans doute, mais encore faut-il vraiment savoir s’entendre, ou « bien s’entendre ». Le DVD joint reproduit un film original, Le Maître des moissons, tourné dans le Maroc encore peu fréquenté des années soixante-dix par André Ughetto, et offre un prolongement cinématographique saisissant à cette réflexion sur les échanges culturels liés au fait colonial et sur les interrogations qu’ils continuent de susciter aujourd’hui.
Paradoxes d'une médicalisation coloniale
Actes de la recherche en sciences sociales, 2002
La professionnalisation du « médecin indochinois » au xxe siècle Laurence Monnais Le Seuil | « Actes de la recherche en sciences sociales » 2002/3 n o 143 | pages 36 à 43
La colonie : son petit secret et sa part maudite
Politique africaine, 2006
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2014
J’ai souvent parlé du développement de Pangrati en l’associant à l’animation qui y règne avec l’ouverture de nouvelles boutiques, bars, restaurants, théâtres. Il est vrai que le quartier est aujourd’hui en mouvement. Mais il est aussi vrai que les vieux habitants, que j’appellerai les « colonisés », n’y trouvent plus leur place. Ils sont réduits à l’état d’observateurs. Ils profitent certes de l’animation du quartier, dans le sens où la proximité des nouvelles boutiques facilite leur quotidie..
Le mythe de la déterritorialisation
Géographie et cultures, 2001
Les fins de siècle et plus encore les fins de millénaire, même si elles passent aux yeux de tous pour une coupure complètement arbitraire dans la vision linéaire du temps, portent en leur sein le "discours des fins", un ensemble d'illusions en fait, parfois considérées comme des rêves et parfois comme des cauchemars. C'est ainsi que nous avons vu fleurir des propositions radicales qui en finissent avec l'histoire-pour perpétuer le modèle libéral dominant (Fukuyama, 1992)-ou avec la modernité-pour inaugurer une "postmodernité" nouvelle et pleine de promesses (Lyotard, 1986). Les institutions de base comme les États-nations disparaîtraient à cette occasion (Ohmae, 1996), la démocratie succomberait également (Guéhenno, 1993) et, dans le domaine économique, on assisterait à la fin de la société industrielle, à la fin du travail, à la fin des distances. Comme dans l'expression "gramscienne" qui définit la crise comme le moment où l'ancien est en train de mourir, mais où le neuf n'arrive pas encore à naître, on manque de mots pour dénommer le neuf, ce qui conduit à la prolifération des "post" : postmodernité, post-socialisme, post capitalisme, post-industrialisme, post-fordisme... Mais en ce qui concerne l'espace de l'homme, en géographie, quelle est la part d'ancien qui est en train de disparaître et quelle est la part de nouveau qui est effectivement en train de surgir ? Au milieu de tant de fins, il semble que personne ne puisse oser décréter la fin de la géographie. Mais après tant de discussions sur la fin de l'histoire, on en vient à déclarer aussi que la géographie s'éteint. Et comme il semble bien que l'histoire ne disparaîtra pas si facilement, nous intervertirons les pôles : au lieu de la disparition du temps, ce serait l'espace qui succomberait. Ou mieux, le premier supprimerait le second. Plongé dans des relations effectuées à des vitesses jamais vues, l'homme serait désormais impliqué dans des relations instantanées, "sans durée", ou mieux, en "temps réel"expression étrange, ambiguë, puisque si le temps disparaissait, comment pourrait-il devenir, du même mouvement, "réel" ?