Introduction au mini-dossier « L’ethnobotanique à l’épreuve de la nature en ville » (original) (raw)
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« Ateliers ethnobotaniques », « sorties ethnobotaniques », « jardins ethnobotaniques » : l’ethnobotanique est à la mode. Historiquement pratiquée au Muséum National d’Histoire Naturelle et délaissée par les universités, la discipline est aujourd’hui investie par les acteurs associatifs. Mais aussi par l’ethnopôle de Salagon qui organise depuis 2001, dans les Alpes de Haute-Provence, un séminaire consacré exclusivement à l’ethnobotanique. Créé sous l’égide de la mission du patrimoine ethnologique, le conservatoire ethnologique de Salagon (devenu en 1999 Musée départemental), par ailleurs labellisé ethnopôle et membre de la Fédération des écomusées de France, forme chaque année une centaine d’ethnobotanistes « professionnels » ou « amateurs » qui marchent dans les pas du fondateur Pierre Lieutaghi. Au « carrefour des sciences naturelles et des sciences humaines », l’ethnobotanique fait ses classes à Salagon.
Discipline vouée à l’étude des relations hommes/plantes, l’ethnobotanique émerge en France dans les années 1960, sous l’impulsion d’André-Georges Haudricourt et de Roland Portères, agronomes au Muséum National d’Histoire Naturelle. Pierre Lieutaghi, qui fréquente le Muséum dans les années 1970, s’initie à cette science aux côtés de Jacques Barrau, botaniste et directeur du laboratoire d’ethnobotanique. Avec Danielle Musset, Pierre Lieutaghi participe ensuite à la création des jardins du conservatoire ethnologique de Salagon, devenu depuis les années 1990 Musée départemental et «ethnopôle». En 2001, avec le soutien de la Mission du Patrimoine Ethnologique, l’institution organise le premier séminaire d’ethnobotanique du domaine européen. Pratiquée à cette occasion comme un champ de l’ethnologie, l’ethnobotanique y développe de nouvelles méthodologies et des questionnements inattendus.
Journée d'étude consacrée à l'ethnobotanique
Accès libre dans la limite des places disponibles www.quaibranly.fr Manuscrit du tatoueur © musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado L'ETHNOBOTANIQUE journée d'études L'ETHNOBOTANIQUE Journée d'étude mercredi 17 juin 2015 9h30 -18h30 salle de cinéma entrée libre www.quaibranly.fr Poupée, Sénegal : Figuration féminine caractérisée par sa coiffure composée d'une crête centrale ornée de cauris et d'un pompon rouge et de deux petites tresses latérales se terminant par un bouton © musée du quai Branly
L abellisée de diverses manières (commerce étranger, ethnic business, entrepreneuriat ou commerce ethnique, commerce communautaire ou exotique, commerce maghrébin ou arabe, asiatique, chinois ou africain), l'altérité marchande en milieu urbain français constitue un champ de recherche tout aussi bien pour des sociologues, des anthropologues que des historiens ou des géographes (Berbagui 2005) 1 . Ces recherches qui se donnent pour objet les initiatives économiques que des immigrés prennent en dehors du salariat privilégient chacune tel ou tel aspect du phénomène : les unes se concentrent sur les ressources spécifiques dont disposent ces migrants devenus (ou redevenus) commerçants (Ma Mung et Simon 1990 ; Hassoun 1993 ; Tarrius et Missaoui 2000 ; Peraldi 2001 ; Cesari 2002) ; certaines s'attachent à replacer ces trajectoires dans leurs relations à l'État, surtout à travers ses règlements et ses lois (Zalc 2002) ; quelques-unes relient ces commerces à la morphologie de la ville (Endelstein 2008) ; d'autres, enfin, infèrent la viabilité de ces implantations commerciales des demandes « d'exotisme » qui seraient propres à l'urbanité occidentale (Raulin 2000). Plus récemment, on s'est intéressé aux compétences de ces entrepreneurs, capables de jouer des stéréotypes qui leur sont assignés ou, au contraire, d'une certaine anonymation culturelle (Garnier 2009). Au-delà de leurs différences épistémologiques, tous ces auteurs ont en commun de s'être intéressés à cette question surtout à travers le petit commerce localisé le plus souvent dans des capitales ou des grandes villes. Des villes accueillant des échanges économiques toujours plus intenses et nécessairement renouvelés, des villes réputées boulimiques de brassages humains, des villes toujours en quête de goûts nouveaux. Les commerces étrangers, de divers statuts, nourriraient à chaque époque ces tropismes urbains.
La biodiversité en ville–pour l’être humain et la nature
2012
Septembre 2012 Les villes sont de plus en plus peuplées. Nos exigences vis-à-vis des espaces de détente et des paysages quotidiens coïncident étonnamment bien avec les conditions qui favorisent une nature urbaine diversifiée, habitat d'un grand nombre d'animaux et de plantes. Telle est la conclusion de l'étude en écologie et en sciences sociales à vaste échelle BiodiverCity, étude dont le WSL fut un acteur important. Les connaissances obtenues permettent de répondre à la question suivante: quelle attitude adopter à l'égard de la nature en ville pour que les êtres humains, mais aussi les animaux et les plantes puissent en bénéficier?
Pour une approche interactive des savoirs locaux : l’ethno-éthologie
Journal de la société des océanistes, 2005
Cet article présente une approche alternative des savoirs locaux : l'ethno-éthologie. Prônant le relativisme ontologique comme précepte, cette démarche recontextualise l'étude des modes de connaissance dans la complexité interactive liant les hommes au monde vivant afin d'isoler l'incidence qu'exercent les comportements spécifiques et interspecifiques des non-humains sur la constitution des savoirs.