Evaluation et suivi archéologique aux abords du rempart du mont Falise à Huy (original) (raw)

Lebrun M., Gutierrez C., Hénin-Beaumont « rue du Tilloy » (Pas-de-Calais), rapport final d’opération, Douai : Communauté d’agglomération du Douaisis - Direction de l’archéologie préventive (SRA Hauts-de-France), 3 volumes, 292 + 232 + 374 p.

2018

L’aménagement d’un lotissement entre la rue du Tilloy dans la commune d’Hénin-Beaumont a entraîné la réalisation d’un diagnostic en 2014 par l’Inrap puis une fouille par la CADDAP. L’opération de fouille préventive s’est déroulée en deux phases, la première d'octobre à début décembre 2015 et la seconde en mars-avril 2016. La prescription s’étend sur 1,9 ha dans un secteur très dense en vestiges archéologiques. L’opération archéologique a mis en évidence différentes phases d’occupations allant de La Tène ancienne à la 1ère guerre mondiale. Du matériel lithique résiduel attribué au groupe Deûle-Escaut (deux armatures et un grattoir) évoque une fréquentation dès la Protohistoire ancienne. Aucune structure n’a pu être rattachée à cette période. La Tène La Tène ancienne est caractérisée par de nombreux bâtiments, silos, fosses de rejets et puits s’organisant par îlots (5) autour d’un espace « vide ». Les 13 silos découverts révèlent des profils caractéristiques tronconiques, en bouteilles et discoïdes et montrent une grande variabilité de leurs capacités de stockages (de 0,68 à 12,22 m3). Les restes d'un équidé en connexion anatomique ont été découverts sur le fond du silo 1008. Certaines parties montrent des traces de manipulations qui pourraient résulter de pratiques rituelles (cf. photographie 1008). À ces fosses d’ensilage sont associées de petites structures à parois verticales et fond plat qui pourraient également avoir une fonction première de stockage. Le mobilier issu des structures est attribué au tout début de La Tène ancienne (LTA1-A2). La présence de creusets, de matériel scoriacé, de culots de forge et de battitures révèle une activité métallurgique domestique. Des particules de bronze sont encore visibles dans l'un des creusets. Les vestiges suivants appartiennent à La Tène moyenne. Ils sont représentés par un petit espace funéraire de neuf tombes à crémation avec notamment deux sépultures monumentales découvertes et fouillées lors du diagnostic (BSR 2014). Ce petit ensemble est situé sur un léger promontoire. Les deux monuments se présentent sous la forme de deux fosses rectangulaires cernées chacune d'un fossé lui aussi de forme quadrangulaire avec une entrée orientée vers le sud-est. Le monument 1152 mesure 4,20 m de long pour 3,92 m de large. La tombe est située au centre de l'enclos funéraire. Le mobilier funéraire est constitué d'une écuelle à la carène arrondie ornée de moulures et de motifs géométriques et d’un récipient haut (gobelet ? petite bouteille ?) également décoré de moulures, de motifs géométriques et de cannelures. L'amas osseux est disposé dans l'angle nord (cf. photographie 1152). Le second enclos (1153) possède des dimensions plus importantes (7,20 m de côté) (cf. photographie 1153). La fosse centrale contenait, à l'instar de 1152, deux récipients et un amas osseux. Les deux urnes globulaires sont décorées de moulures, cannelures et motifs géométriques. Les « monuments » funéraires apparaissent en Picardie à La Tène moyenne. Relativement rares (16% en Picardie des espaces funéraires en sont dotés). Ceux d'Hénin-Beaumont appartiennent à la catégorie des monuments « simples » mais gardent cependant une volonté ostentatoire marquée, bien que les dépôts soient ici aussi relativement modestes (deux vases). Les fosses ne laissent pas apparaître d'organisation particulière, hormis la présence d'espaces « vides » assez importants, interprétés soit comme des espaces de dépôts d'objets en matériaux périssables soit comme des litières de paille symbolisant l'espace du banquet. Dans le nord de la France, les tombes à monument funéraire sont peu courantes. On en recense à Hordain « La fosse à Loups », à Bourlon « La Maladrerie », à Saint-Laurent-Blangy/Actiparc « Les Soixante », à Arras « Les Bonnettes », à Raillencourt-Sainte-Olle « le Grand Camp », à Iwuy « Val de Calvigny », à Bavinchove et Hondeghem, à Sauchy-Lestrée « Le Prunier » et à Marquion. Hormis les structures monumentales, les tombes sont fortement arasées et leur profil n'est pas restituable. Elles n’ont livré que très peu de matériel en raison de leur érosion. L'espace funéraire devait se poursuivre au-delà de la limite de fouille, sous la voirie. À proximité de l'une des tombes monumentales, a été découverte une inhumation sans mobilier. L'individu, un adulte, était positionné en decubitus ventral. L'absence de collagène dans les restes osseux a rendu impossible une datation radiocarbone. C’est à cette période que s’implante, autour de l'espace « vide » central un ensemble de fossés curvilignes pouvant être interprétés comme étant un chemin. L’utilisation de ces fossés perdure jusqu’à La Tène finale. Les fossés situés dans le secteur nord ont également livré du mobilier céramique caractéristique de La Tène C ainsi qu'un fourreau d'épée en fer plié. La période romaine La période romaine est illustrée par un unique fossé au nord de l’emprise, quelques tessons de céramiques épars et des clous de semelles. L’époque contemporaine La parcelle est ensuite mise en culture et ce jusqu'aujourd'hui. Cette activité ne sera plus perturbée que par quelques vestiges épars attribués à l'époque moderne et contemporaine. Des vestiges de la 1ère guerre mondiale viennent confirmer la documentation cartographique d’EtatMajor relative à la commune d'Hénin-Liétard. La période est illustrée par une tranchée militaire de communication, des foyers et quelques impacts d’obus. La multiplication des opérations sur le territoire d’Hénin-Beaumont enrichit les connaissances sur l’implantation des établissements de La Tène à la période romaine. La présence d’un établissement daté de La Tène ancienne vient renseigner une période encore peu connue sur cette commune.

Lebrun M., Gutierrez C., Brebières « 1145 route nationale » (Pas-de-Calais), 670-14, rapport final d’opération, Douai : Communauté d’agglomération du Douaisis - Direction de l’archéologie préventive (SRA Hauts-de-France), 424 p.

2015

Brebières, 1145 route nationale L’opération menée entre avril et juin 2014, sur une surface de 1 ha, a permis la découverte de vestiges attribués la Protohistoire ancienne, d’un établissement rural laténien ainsi que les traces anecdotiques des périodes romaine et moderne. La Protohistoire ancienne Les premières traces d’occupation apparaissent au Néolithique récent/final et à l’âge du Bronze (Bronze moyen I, Bronze moyen II/final I-IIa ). Ces vestiges se présentent sous forme de fosses au profil caractéristique. Certaines de ces structures peuvent être rattachées aux fosses dites « en I, Y, V... » selon l’appellation champenoise. Elles viennent compléter les nombreuses traces d’implantation humaine pour le Néolithique et l’âge du Bronze dans le secteur de Brebières et démontrent la densité de l’occupation de cette zone dès la Protohistoire ancienne. La Tène moyenne Entre 180 et 80 av. notre ère, un établissement fossoyé s’implante. Il n’est que partiellement reconnu et se poursuit vers le sud et l’ouest. L’occupation est caractérisée par au moins trois enclos quadrangulaires accolés. Les nombreux bâtiments (à 4, 5 et 6 poteaux) sont alignés le long des fossés d’enclos, dégageant ainsi une vaste cour centrale. Les autres vestiges clairement attribués à La Tène (deux puits, un silo et une fosse) respectent cette organisation. Cet établissement tripartite résulte d’agrandissements successifs. La rareté du mobilier sur le site, conjuguée à la forte concentration de bâtiments probablement liés à la conservation, pourrait suggérer une fonction particulière liée à un stockage communautaire. Cet établissement s’inscrit dans le réseau parcellaire mis en évidence sur la « ZAC des Béliers » à Brebières. Le Haut-Empire L’enclos est ensuite abandonné. Après un hiatus d’environ deux siècles, l’installation d’un chemin et d’un puits à eau romains sont les seuls vestiges attribuables à la période antique. L’époque moderne La parcelle est ensuite mise en culture et ce jusqu’aujourd’hui. Cette activité ne sera plus perturbée que par l’établissement d’un campement militaire relatif à l’un des trois sièges de la ville de Douai entre 1667 et 1712, puis par les stigmates

(2022) Mons/Mons: découverte fortuite et suivi de chantier à la Rampe Sainte-Waudru. Chronique de l’Archéologie wallonne, 30, pp. 119-123 (By De Beusscher V., Ansieau C., Laforest C. & Verstegen P.)

Chronique de l’Archéologie wallonne, 2022

Bibliographie ■ Ansieau C. & Denis M., 2009. Mons/Mons : habitats et industries du xiv e au xix e siècle, rue Jean Lescarts, Chronique de l'Archéologie wallonne, 16, p. 91-92. ■ Decamps G., 1886. Notre-Dame du Val-des-Écoliers, prieuré, ensuite abbaye de chanoines réguliers de l'Ordre de Saint-Augustin, à Mons. Monographie archéo-historique, Annales du Cercle archéologique de Mons, XIX, p. 1-426.

Frébutte C. & Gustin M., Engis/Hermalle-sous-Huy : fouille d’une occupation protohistorique et d’une tuilerie gallo-romaine à la « Campagne de la Gérée », Chronique de l’archéologie wallonne, 14, 2007, p. 129-131.

n"' 398, 399a, 399b, 445, 451 à 453 et 460 à 466; les Haas); un éparpillement important des mêmes scories couvre plusieurs centaines de mètres carrés avec parfois une concentration supérieure à 10 fragments de scories au mètre carré ; quelques dépressions peu profondes marquent les parcelles et certaines parcelles voisines (parc. cad. : n°' 304, 403, 422 et 460). Dans cette dernière, on trouve aussi du laitier jaunâtre et verdâtre. Engis/Hermalle-sous-Huy : fouille d'une installation protohistorique et d'une tuilerie gallo-romaine à la « Campagne de la Gérée » Christian FRÉBUTTE et Michèle GusnN Depuis 2004, une fouille préventive est en cours dans la zone d'activité économique d'Hermalle-sous-Huy, en bordure de la Meuse, au lieu-dit « Campagne de la Gérée» (parc. cad. : Engis, 4e Div., Sect. A, n°' 207b, 229' 2 et 230rl). Cette intervention est dirigée conjointement par le Service de l' Archéologie (Direction de Liège I, MRW) et la Direction de l' Archéologie (MRW). Le site comprend une occupation datant du Premier Age du Fer et un atelier de tuilier du Haut-Empire (Frébutte & Gustin, 2006). En 2004, la priorité des investigations avait été donnée aux décapages extensifs afin de dresser le plan général des occupations ; ce choix était lié à la menace pressante que représentait, à l'époque, la construction d' infrastructures industrielles. L'ensemble des vestiges de la zone I, essentiellement protohistorique (coord. Lambe1t : 219 ,536est/139,142 nord) avaient été également explorés. En 2005, le projet d'aménagement ayant été plusieurs fois différé, les structures mises au jour dans la zone II (coord. Lambert: 219 ,936 est/139 ,089 nord) ont été en grande partie fouillées ; des décapages supplémentaires ont permis de compléter le relevé planimétrique effectué l'année précédente. L'approche géomorphologique du site et les examens sédimentaires ont été confiés à O. Collette, les études carpologiques à C. Laurent (Université libre de Bruxelles), les analyses palynologiques à A. Defgnée (Université catholique de Louvain-la-Neuve) et l'examen anthracologique à F. Damblon et P. Procès (Institut royal des Sciences naturelles de Belgique).

Huy/Huy: occupations successives du Haut Moyen Age sur la rive gauche de la Meuse, le site de l'ISI

Une campagne de fouille a été menée à Huy en 2003 sur un terrain appartenant à l'Institut supérieur industriel implanté sur la rive gauche de la Meuse. L'ISI est installé rue Saint-Victor n° 3 (parc. cad.: 2e Div., Sect. A, n°s 1083e et 1079L; coord. Lambert: 211 est/134,425 nord). Une demande de permis d'urbanisme, liée à l'aménagement d'un espace didactique, entraîne, dès le mois de mars 2003, l'évaluation archéologique d'une prairie où est projetée l'installation d'une mare. Le résultat s'avérant positif, une fouille de sauvetage est entreprise par le Service de l' Archéologie (Direction de Liège I, MRW). Elle est répartie en deux campagnes, la première en collaboration avec le LEMA (Laboratoire d'Etudes méthodologiques et architecturales) de l'ULg et la seconde avec le concours de l' ASBL Cercle hutois des Sciences et des Beaux-Arts, grâce à une subvention de la Région wallonne. Le site se trouve dans la plaine alluviale de la Meuse à une altitude peu élevée en bordure du halage logé au creux du méandre du fleuve, en face du Mont Picard. Il est distant de quelques dizaines de mètres du site médiéval «Aux Ruelles» (Péters & Taildeman, 2001; Péters & de Bernardy de Sigoyer, 2002; 2003) et du cimetière mérovingien de Saint-Victor (Docquier & Bit, 1989-1990). La zone étudiée occupe une superficie de 300 m2. Les données recueillies lors de la fouille permettent de dégager quatre phases principales liées au Haut Moyen Age et une phase des Temps modernes. La répartition des vestiges archéologiques pour la période mérovingienne s'est parfois avérée difficile. Le matériel céramique ne montre pas de différence typologique marquée, il s'agit de céramique commune attribuée au vne siècle. Les faits se superposant ont été logiquement répartis dans deux phases distinctes sans qu'il soit possible d'établir si le laps de temps écoulé entre ces deux phases résultent d'authentiques installations successives ou d' aménagements liés à une occupation continue du site.