Vers une écriture de l'humeur inquiète : le Voyage musical en Allemagne et en Italie de Berlioz (original) (raw)

Chroniqueur, philosophe, artiste. Figures du voyageur dans la littérature française… Chroniqueur, philosophe, artiste. Figures du voyageur dans la littérature française aux XVIII e-XIX e siècles. Introduction « Le désir de voir et de connaître est naturel à tous les hommes » 1 , lit-on dans la Préface au Recueil de cent estampes représentant les diverses nations du Levant, tirées d'après nature en 1707 et 1708 par les ordres de M. de Ferriol, ambassadeur du Roy à la Porte. C'est la raison pour laquelle les gens se mettent à voyager. « Et ceux qui ne peuvent en cela se satisfaire par eux-mêmes, marquent au moins l'envie qu'ils en auraient, par l'avidité avec laquelle ils lisent les Relations des Voyageurs. » 2 L'obligation de rédiger une relation de son voyage, preuve tangible de ses découvertes, observations, exploits et des dangers encourus hante le voyageur depuis longtemps. Change uniquement, selon l'époque, ce que le viator souhaite accentuer le plus : la volonté de divertir, d'instruire, de plaire, d'impressionner, d'influencer ou tout simplement de partager avec autrui ce qu'on a vu et/ou ce qu'on a senti. « Si je disais que cet Itinéraire n'était point destiné à voir le jour, que je le donne au public à regret et comme malgré moi, je dirais la vérité, et vraisemblablement on ne me croirait pas », déclare Chateaubriand dans sa fameuse préface à l'Itinéraire de Paris à Jérusalem qui marque un grand changement dans la littérature viatique 3. L'écrivain est pourtant lui-même 1 « Préface », dans : Recueil de cent estampes représentant les diverses nations du Levant, tirées d'après nature en 1707 et 1708 par les ordres de