Historiographie détaillée de la réception du décor de la Galerie François 1er du château de Fontainebleau (original) (raw)

2019, Christine de Léotard-SOMMER

Si les premières descriptions (1539 à 1631) de la Galerie François 1er manifestent une réception matérielle du décor, il faut attendre les approches du XVIIe et du XVIIIe siècle (1625 à 1774) pour voir apparaitre les premières identifications des fresque, et des interprétations du décor qui se polarisent sur la biographie et/ou les vertus de François 1er . Traversé par des polémiques nationalistes rejetant l’apport de l’Italie à l’art français, le XIXe siècle n’apporte aucun nouvel éclairage sur la Galerie. Ce n’est qu’à partir de Dimier en 1908 que vont se succéder des études savantes et systématiques où figurent de grands noms de l’histoire de l’art : Chastel, Zerner, Lecoq, Bologna, Falciani, Capodieci. Ma thèse soutenue en 2019 renverse toutes les approches antérieures, en montrant que ce décor organisait 2 réceptions, l’une pour les rares visiteurs de haut rang, l’autre pour les destinataires princiers du lieu, avec un dispositif très-chrétien sophistiqué, assorti d’un parcours précis, qui génère verbalement, à partir des motifs peints et stuqués et en utilisant l’Art de mémoire, le « miroir du prince » secret propre aux Valois-Angoulême. Ce « miroir du prince » associe vertus princières et ambitions politiques, toutes justifiées par référence à la théologie franciscaine de Bonaventure.