Renouer avec la terre extatique : Essai de sensopoétique chez J.M.G. Le Clézio (original) (raw)
Related papers
Alma : le regard engagé de J.-M.G Le Clézio
Mouvances Francophones
Les histoires mises bout à bout des personnages qui composent Alma forment à la fois une microhistoire de l’île Maurice et l’histoire de l’héritage de la famille Felsen. Alma, le domaine des Felsen a fait l’objet d’un détournement d’héritage et Dodo, le personnage principal, devenu errant, a été spolié. A travers son destin symbolique, c’est l’histoire de l’île Maurice, les méfaits de la colonisation et les dégâts plus récents de la pollution que dénonce l’auteur. Les thèmes chers à Le Clézio de la mise en lumière des marginaux et des dominés se dessinent à travers les multiples regards de personnages tyrannisés de diverses manières. Par cette histoire composite et qui traverse les siècles, Le Clézio cherche à responsabiliser les humains, comme l’ont fait une longue lignée d’écrivains avant lui, Montesquieu, Condorcet, Voltaire, Camus, en insistant sur le devoir mémoriel, notamment de l’esclavage, et en dénonçant les terribles ravages écologiques et la maltraitance des faibles.
Mondo de J.M.G. Le Clézio : Épreuves du monde orphelin
Selon une méthode exploratoire et analytique guidée par les données thématiques du récit, cet article étudie le cheminement de Mondo, fils de la nature, un enfant vagabond pas comme les autres. Tout en cherchant une famille adoptive, il apprend des leçons précieuses en compagnie des personnes possédant des caractères spécifiques qui enrichissent sa vision du monde. Parmi ces personnes, il y a des marginaux, et des autres qui sont déçues de ne pas pouvoir réaliser leurs rêves. L'alphabétisation se réalise dans une école en plein air qui s'accorde parfaitement avec les désirs profonds de Mondo de lire et d'écrire. Le pentagone qui illustre son nom, symbolise l'harmonie et l'équilibre naturels en suivant un temps circulaire dans le sens de l'aiguille d'une montre. La réussite finale de l'adoption non conventionnelle, qui se passe en pleine nature, auprès de Thi Chen, prouve la prédominance des accords d'âmes avant toute réglementation. Attrapé par les autorités, Mondo qui garde dans son coeur et pour toujours la valeur de cette adoption libre et sincère, préfère s'enfuir de cette civilisation prisonnière de ses propres principes.
Lecture géopoétique de La Quarantaine de J.-M.G. Le Clézio
Au croisement des cultures, des discours et des langues. Cent ans d’études romanes a l’Université de Varsovie (1919–2019). Tome I: Études littéraires, 2021
For a long time, trees belonged to romantic decorations without being identified or characterized. Jean-Jacques Rousseau on the contrary names and describes precisely the trees that appear in The New Heloise or in the Confessions. The treatises on landscapes differentiate the species according to the land and the place. In the novels, plants become characters and metaphors for humans. They seem to be in relation with the earth as well as with the sky and the infinite. They embody a memory and bear witness to those who are no more. A privileged relationship is established between the human being and the tree, based on identification and symbolization.
Le Desir Poatique De La Nature Chez Le Clãzio
La nature occupe une place primordiale chez Le Clézio qui en viendrait à la rendre poétique. En effet, il étend son désir vers celui d'une nature qui se trouverait ainsi poétisée. Si l'accent avec lui est mis sur la volonté de certains de ses personnages à s'inscrire dans une vie en harmonie avec la nature, il n'en demeure pas moins que l'expression qu'ils en donnent se trouve rattachée au lyrisme qui les anime. C'est ainsi que la tentation poétique chez Le Clézio s'inscrira dans son désir d'une nature qui se revêtira des émotions des personnages. Justement, pour Le Clézio, la nature existe mais dépendamment de celui qui la perçoit, qui est en quelque sorte à la source de sa connaissance. Voilà pourquoi, on retrouve chez lui des personnages qui l'exposent tout en y ajoutant quelque poésie, sinon un lyrisme assez prononcé. Cependant, avec Le Clézio, la tendance à une quelconque poésie est subtile, car si elle existe, elle découle d'une « musique » qui s'évertuerait à suivre un modèle qu'on pourrait aisément retrouver dans la nature réelle. Toutefois, la petite note qui ferait la différence, en ce qui concerne l'auteur, toucherait à l'expression d'une nature empreinte du lyrisme des personnages qui s'y aventurent. En parlant du désir poétique de la nature chez Le Clézio, nous entendons, de ce fait, une esthétique qu'il développe de manière à asseoir un idéal de vie, tout au moins, sa vision personnelle des choses au monde naturel. En effet, Le Clézio arrive bien souvent à disposer une aventure où sont mis en scène des personnages désireux d'entrer en contact avec une nature originelle. Mais, lorsqu'il entreprend cet exercice de représentation du réel naturel, Le Clézio n'hésite pas à accorder une certaine volonté intrinsèque à ce dernier qui « parlerait » à ses personnages. Peut-être, la poésie qui semble ici se dessiner consiste, progressivement, chez l'auteur à combler le désir des personnages avides d'une nature originelle qui, pour ainsi dire, en vient à apparaître comme l'élaboration d'une personnification, en fait, comme « un personnage atypique », à son tour.
ANALYSE STILISTIQUE DE « MONDO » DE LE CLÉZIO
ANALYSE STILISTIQUE DE « MONDO » DE LE CLÉZIO, 2021
In this study, we analyzed the novel "Mondo et autres histoires", written by 2008 Nobel Prize-winning author Jean Marie Gustave Le Clezio in the context of postmodernism, which gave a new impulse into the literary world. Since his father was an officer, the writer, who traveled around the country and was inspired by many local cultures, put different traces together and produced a mosaic. Le Clezio, who traveled far beyond his time and managed to create different emotions for all his readers, undoubtedly managed to draw attention with his work "Mondo et autres histoires". This book, which deals with the life of a little boy who is unknown from where he came from, who only tells his name confidently and looks at the world of grown- ups from a completely different perspective, destroys the familiar perception of traditional novels. With the influence of postmodernism, which is multilayered, unequivocal, timeless, open to sending subjective messages, intricate and especially in a style in which capitalism is glorified, the reader thinks he is in a labyrinth but embraces a unique joy of reading through the symbols and hidden messages given. So much so that in this work, almost everyone can find a piece of himself and connect the result in any way he wants.
Écocritique de la nature dans les oeuvres de Giono et de Le Clézio
2018
A vec l'écocritique, ces dernières années plusieurs théories 1 font état de ce que l'homme est en synergie avec la nature. À en croire Rachel Bouvet, « plus le site est grandiose, plus l'acte de paysage est à même de susciter des émotions intenses, une fascination dont il est difficile de se déprendre » 2. En effet, l'environnement intègre précisément la question de l'écologie qui apparaît comme la science qui étudie les êtres vivants dans leur milieu et les interactions entre eux. À l'observation, on peut alors se demander, justement, si la littérature gionienne et leclézienne ne s'offre pas comme un nouveau sentier verdoyant pour l'écologie. En fait, l'écocritique désigne par ricochet l'expression d'une étude axée sur le domaine environnemental. On pourra dès lors remarquer que la révolution industrielle a gravement entamé sa
Vent de sable et vent du large : entre les pages de Le Clézio
Le vent est tellement omniprésent dans l'oeuvre de Le Clézio qu'on peut avoir l'impression, parfois, que c'est lui qui tourne les pages. Surtout lorsqu'on se laisse emporter par le récit des Hommes bleus dans le désert, ou par l'histoire de Nassima sur l'océan, puisque l'on se trouve d'emblée projeté dans des espaces immenses où le vent souffle continûment. Qu'il s'agisse du vent de sable ou du vent du large, du vent du malheur ou de la mort, tous revêtent une signification particulière et jouent un rôle prépondérant dans la géographie des deux romans intitulés Désert et Hasard, parus respectivement en 1980 et en 1999. S'interroger sur les phénomènes météorologiques, et de manière plus générale sur l'espace, revient ici à questionner la manière dont s'interpénètrent les différents lieux du récit, à se demander quelle relation s'établit entre l'être humain et le vent, ou encore comment l'écriture renouvelle le topos de la tempête si représentatif des récits de mer ou de désert. La comparaison entre les deux romans rend plus évidente la parenté entre les nomades et les marins, entre les hommes et les femmes du sable, du vent, de la lumière, et ceux qui ont poussé jusqu'à la perfection ce que l'on pourrait appeler un art du vent, puisque c'est en fonction de la direction et de la force des courants atmosphériques que se fait l'ajustement des voiles et l'orientation du bateau.