Les archives. Patrimoine et richesse de l'entreprise (original) (raw)
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Le service des archives de France Télévisions : entre logique d’entreprise et vocation patrimoniale
Sociétés & Représentations, 2015
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La Gazette des archives
La recherche historique et l'exploitation des fonds d'archives : la plus-value d'une société savante, Archives en Limousin Anne GERARDOT Daniel-Odon HUREL Anne MASSONI Créée en 1991 à l'initiative d'une universitaire (Bernadette Barrière) et de deux archivistes (Marie-Paule. Arnauld et Hélène Say), Archives en Limousin (AEL) a été conçue dès l'origine comme un espace d'échange et de dialogue entre archivistes, chercheurs universitaires et chercheurs amateurs, mais aussi entre les seuls archivistes, ainsi que l'expliquait Marie-Paule Arnauld (« Archives en Limousin, 20 ans déjà », n° 37) : « nous voulions être utiles et efficaces aussi bien pour les étudiants et les chercheurs que pour les archivistes. [...] L'information réciproque nous apparut immédiatement comme le centre névralgique : nous nous rencontrions, nous nous connaissions mais nous ne savions pas réellement ce qui se passait les uns chez les autres 1 ».
Un historique de la notion de patrimoine
Le patrimoine est aujourd'hui une notion que tout un chacun se pense en mesure de mobiliser facilement, et pourtant elle n'est pas aisée à définir. L'évolution rapide de son sens au cours du seul XXe siècle a rendue plus complexe son approche dans la mesure où les définitions successives révèlent des différences notables, certaines de ces différences tenant au contexte, d'autres à la conceptualisation du sujet. Il s'agit ici d'entreprendre un travail de compilation de définitions pour cerner la notion. La mise perspective historique et critique de l'histoire de cette notion doit permettre d'estimer comment la notion peut être comprise aujourd'hui Origine et usages de la notion de patrimoine Origines du patrimoine Krzysztof Pomian situe dans l'Italie de la Renaissance l'origine de la constitution du patrimoine culturel européen, dans les trésors et collections particulières 1. Jean-Pierre Babelon et André Chastel 2 expliquent, quant à eux, que les prémices de la notion de patrimoine (et donc de la patrimonialisation) relèvent d'abord du « fait religieux » et du « fait monarchique ». Ils expliquent que, si l'on ne peut pas parler de patrimoine au Moyen Âge, se développent déjà à cette époque des réflexions sur la sauvegarde et la préservation d'objets investis de valeurs. Ces premiers objets sont les reliques des saints, les regalia, les collections des bibliothèques royales et princières, les archives d'institutions royales et religieuses (abbayes) et les édifices anciens. Si le caractère public du patrimoine n'est plus remis en question au XXe siècle, ce n'est toutefois pas à l'Etat monarchique ni aux institutions religieuses que l'on doit les premières initiatives de sauvegarde de monuments. La constitution de collections artistiques princières en France et en Italie au début de la Renaissance relève d'une logique privée et ne constitue pas un patrimoine collectif ; sans approfondir le sujet, on se bornera à rappeler avec Jean-Pierre Babelon et André Chastel le goût de l'ancien et « l'anticomanie » qui se développe sous François Ier, montrant le rôle des élites aristocratiques dans la préservation d'oeuvres anciennes. En effet, la monarchie ignore la conservation et n'hésite pas à démolir tout ou partie de châteaux, comme des ailes entières pour les besoins de leur habitation. Les religieux n'hésitent pas non plus à démolir l'antique (autrement dit le païen) s'il gêne le sacré. Les premières initiatives de sauvegarde viennent d'abord de
Cahier Mémoires d’Ardèche et Temps présent « Archives privées : de l’histoire familiale à la grande Histoire, 2022
Pensait-on encore avoir à en apprendre sur Marc Seguin, en Ardèche ? Cet Annonéen, aujourd’hui quelque peu effacé de nos mémoires, a été au XIXe siècle un innovateur, industriel précurseur de la révolution industrielle, notamment en matière d’infrastructures des transports. Bénéficiant déjà du colossal travail de Michel Cotte, celui qui signait « Seguin aîné » a fait l’objet d’articles antérieurement publiés dans ces Cahiers. Pourtant, ni l'époque de son installation au domaine de Varagnes (1860) ni a fortiori sa vieillesse ne nous sont bien connues. Son retour en Ardèche, son installation définitive entre ces murs ainsi que celle de ses héritiers, durable jusqu’à nos jours, sont en passe de bénéficier de nouvelles sources d’étude grâce à l’émergence d’un fonds d’archives privé. Ce fonds dit « Seguin de Varagnes » donne lieu depuis quelques années à un travail d’inventaire et de conservation de longue haleine, dont la première étape est en passe d’aboutir. C'est de cette source inédite que traite cet article.
« Faut-il tout garder ? » Patrimoine et archives photographiques
Photographica, 2020
Le colloque organisé le 8 octobre 1987 par le centre interministériel d’études, Interphotothèque, réunit les acteurs institutionnels et privés de la photographie autour de la question du patrimoine photographique, ainsi que des choix et sélections à opérer pour circonscrire son champ. À travers ce point de vue, il ressort la nécessité d’une réflexion à tous les niveaux, afin de maîtriser les modalités de conservation et d’oubli de photographies au sein d’ensembles massifs, loin de la fiction qui consisterait à considérer toute photographie comme patrimoine de fait. Alors que pour les services d’archives, le document photographique est plutôt englobé dans des descriptions analytiques de contenu, par producteur, les méthodes employées pour leur conservation et leur description permettent d’interroger à la fois les usages des images, les pratiques professionnelles de mise en image et de mise en visibilité des images. La notion d’« archives photographiques » s’y construit progressivement dans les années 1970-1980, au moment d’envisager la mise en archives de certaines collections de photographies formées pour la communication par les administrations, comme les photothèques. Ainsi, la démarche de patrimonialisation des photographies dans les archives entraîne adaptations et pragmatisme de la part des archivistes, confrontés à ce médium de la duplication.
Habiter les archives : le point de vue d'un non-historien
HistoireEngagée.ca, 2019
Lorsque les responsables de la rubrique Chroniques d'archives m'ont contacté pour sonder mon intérêt à écrire un texte sur la collecte documentaire que j'ai menée pour ma thèse, j'ai dans un premier temps hésité. En tant que politologue et non-historien, quelle pouvait être ma contribution aux débats épistémologiques et méthodologiques d'une discipline qui n'est pas la mienne? Après avoir lu les premières chroniques publiées à l'automne, j'ai pris conscience que le rapport privilégié que j'ai développé avec mes sources, en dépit de ses singularités, présentait plusieurs points communs avec celui que les historiens.nes peuvent eux et elles-mêmes entretenir. Ainsi, mon hésitation de départ a rapidement fait place à une curiosité et une volonté d'explorer ce rapport particulier, voyant dans cette offre une occasion de faire un retour réflexif sur mes deux années passées dans les archives à documenter l'histoire des luttes relatives au logement au Québec (1978-2017). Partant de ma posture de non-historien, je souhaite dans ce texte revenir sur un certain nombre d'apprentissages réalisés au fil de ces deux années. Je discuterai de la délicate question de la classification des archives, de l'importance du volume de documents traités et de l'intérêt d'utiliser des sources orales de manière complémentaire à des sources écrites. Tout au long du texte, j'essaierai aussi d'accorder une attention particulière au rapport sensible que j'ai développé envers mes sources.