L'ambassadeur et la pièce de monnaie : représenter son souverain et dissimuler ses intérêts (original) (raw)

Auguste et la "restitutio" du prestige du consulat

in: Baudry R. & Hurlet F. (eds), "Le Prestige à Rome à la fin de la République et au début du Principat", (Paris, 2016), p. 53-67

This paper considers the political dimension of the insignia and the prestige of the consuls in the years 32-19 BC, when the Augustan regime was consolidating its position in Rome. Far from being a pure matter of form, the gradual definition of Augustus’ place in the visual and performative hierarchy of Roman magistrates was a fundamental aspect of the institutional debate on the nature of the Principate. Possessing a certain number of fasces, being saluted with a particular sign of deference or having a presiding role during public ceremonies had always identified who was in power in Rome. The period examined here witnessed many compromises between Augustus and the senatorial aristocracy: from the consular Principate (28-23), to the “charismatic” government through the tribunician power (23-19), to the hybrid solution of 19 BC (concession of the consular insignia without the magistracy). These are analysed from the perspective of the possession or the loss by Augustus of certain marks of magisterial prestige, in order to better assess the advantages and handicaps of each reform. In particular, they elucidate the unprecedented situation of 19 BC, which saw a shift from auctoritas to imperium as the foundation of Augustus’ powers inside the City.

Négocier pour mieux créer: l’artiste “ambassadeur” en résidence

Cadernos de Arte e Antropologia, 2020

plus d'institutions, notamment culturelles, ont recours aux résidences d'artistes. Cette pratique en expansion nécessite toutefois de mieux connaître la perception qu'en ont les artistes. Cet article fait entendre la voix des artistes dont l'identité et le processus créatif sont ainsi mis à l'épreuve du territoire et de son économie. L'analyse de leur discours nous montre que si la résidence permet de créer un spectacle, celui-ci ne va pas nécessairement tourner. Si les artistes restent conditionnés par la pluralité d'employeurs et la mobilité de leurs spectacles en tournée, ce résultat montre que le modèle de la résidence représente un tournant cognitif pour les compagnies : en apprenant à négocier avec les directeurs de théâtre, les publics et les espaces de vie, les artistes de spectacle vivant continuent de bousculer les codes de la création et de se montrer plus nécessaires que jamais. Si bien que l'on peut se demander si les artistes, traditionnellement nomades, ne trouvent pas une légitimité inédite dans ces exercices contemporains de sédentarisation.

La monnaie de sa pièce

Monnaies et archéologie en Europe celtique: Mélanges en l'honneur de Katherine Gruel, 2018

La collection Bibracte est éditée par BIBRACTE, Centre archéologique européen.

Ambassadeurs et ambassades au coeur des relations diplomatiques. Introduction

Ambassadeurs et ambassades au coeur des relations diplomatiques Rome – Occident Médiéval – Byzance (VIIIe s. avant J.-C. – XIIe s. après J.-C.), 2012

et Nicolas DROCOURT À considérer la définition contemporaine de l'activité diplomatique, c'est-à-dire des relations permanentes établies entre communautés politiques indépendantes et organisées dans le cadre d'un territoire, autrement dit entre États, cette activité n'émergerait pas avant l'orée de la période moderne. Toute la difficulté pour l'historien de l'Antiquité ou du haut Moyen Âge est précisément de s'affranchir de cette vision contemporaine pour réussir à penser les relations diplomatiques hors du cadre conceptuel actuel qui les définit comme un rapport s'établissant entre deux ou plusieurs États indépendants et souverains 1 . Il est alors possible d'envisager la diplomatie comme un moyen pacifique et ponctuel de résoudre des conflits ou des tensions entre des acteurs politiques, et ce quels que soient leurs statuts (monarchie, cité, empire, groupe s'appuyant sur une force armée).

ENTRE PROTECTION DIPLOMATIQUE ET ACTION DIRECTE : LA REPRESENTATION

Eléments épars du statut international des sujets internes par Carlo SANTULLI Professeur à l'Université Montesquieu-Bordeaux IV L'action en protection diplomatique révèle-t-elle la personnalité internationale des sujets internes ? Puis, saurait-on me blâmer d'avoir accepté orgueilleusement d'affronter cette interrogation, pour parler d'autre chose, tant sa réponse est sèche : « non » ? Car en 1924, dans l'affaire Mavrommatis, la Cour permanente de Justice internationale ornait la protection diplomatique d'un cadre qui ne l'a jamais quittée : « [e]n prenant fait et cause pour l'un des siens, en mettant en mouvement, en sa faveur, l'action diplomatique ou l'action judiciaire internationale, cet État fait, à vrai dire [vous voyez bien], valoir son droit propre, le droit qu'il a de faire respecter en la personne de ses ressortissants, le droit international » 1. Voilà une formule bien trop écrasante pour tergiverser, ou alors faudrait-il disputer aux Cours de La Haye leur rôle – et tacta invidia tantae magnitudinis –, mettant en avant l'« autorité du bon sens » ou, bravoure ultime, « le Droit » : rugosam inflavit pellem. À l'évidence, il vaut mieux s'y prendre autrement, car tous les efforts qu'on voudrait bien faire pour contrer frontalement l'analyse classique de la protection diplomatique – dum vult validius inflare sese –, conduiraient à un échec irrémédiable. Il faut en rester à la contemplation des différences. La carrure impressionnante de l'action en protection diplomatique, en effet, permet sous son ombre le développement jaloux de glissants amphibiens, qui se risquent parfois à vouloir lui ressembler. Il faut observer ce beau monde dans son milieu naturel (I), pour en deviner les relations (II). 1 C.P.J.I., arrêt du 30 août 1924, Affaire des concessions Mavrommatis en Palestine, Rec. C.P.J.I. Série A, n° 2, pp. 6-37, ex p. 12 (Adde, pour les sociétés commerciales, l'arrêt du 28 février 1939,

Les activités secrètes des ambassadeurs dans l’antiquité tardive

Ambassadeurs et ambassades au cœur des relations diplomatiques. Rome – Occident médiéval – Byzance (VIIIe s. avant J.-C. - XIIe s. après J.-C.), Audrey Becker et Nicolas Drocourt (éd.), CRULH n°47, Metz, 2012, 436 p., ISBN 2-85730-054-9

47 Ambassadeurs et ambassades au coeur des relations diplomatiques Rome -Occident Médiéval -Byzance (VIII e s. avant J.-C -XII e s. après J.-C.) Études réunies par Audrey Becker et Nicolas Drocourt N. TURTLEDOVE, The

Représentations sociales de la monnaie : contraste entre les citoyens et les porteurs de monnaies locales

This article analyzes the social representations of money from survey data. More specifically, it tests how holders of a complementary currency project have a distinct perception of money compared to other citizens. The main results confirm the existence of significant differences between the two groups. The structure of their representations shows that money is less tied to official institutions, the symbol of the sovereign State, to work and wages than for the representative population group. This confirms a number of theoretical works that see these social innovations as protest projects of the standard system, questioning the sovereignty State currency and close to the concepts of unconditional income. Local currencies, by differences in social representations they contain, could well be generators of societal change.

La fonction d’ambassadeurs dans les traités juridiques italiens du XVe siècle : l’impossible représentation

2009

Jusqu’au milieu du XVe siecle, la fonction diplomatique n’a pas recu de traitement specifique dans la tradition savante du droit civil. Il est vrai que les cites italiennes peinaient a reconnaitre la place des ambassadeurs dans le fonctionnement ordinaire du gouvernement urbain, alors meme que le droit canon avait ete amene tres tot a definir les conditions d’exercice de l’activite de legat. Le traite de Martino Garato da Lodi est, au milieu, du XVe siecle, le premier, en Italie, a reflechir au statut juridique de l’ambassade et de la representation exterieure. Il enregistre imparfaitement les mutations portees par l’amplification des relations interetatiques au sein de la peninsule et avec les puissances environnantes. Par petites touches, le traite manifeste la reconnaissance sommaire d’un changement de nature du metier d’ambassadeur, tout en restant formellement dans un cadre apparemment tres traditionnel de reflexion sur l’argument. Le present article examine ces legeres variati...

Monnaie et citoyenneté

Études internationales, 2011

La monnaie a été étudiée par des économistes hétérodoxes, des sociologues et des historiens qui ont souligné ses rapports à l’ordre collectif. Mais elle est peu analysée dans ses relations à la citoyenneté. Notre réflexion porte sur les mécanismes permettant à la monnaie de jouer un rôle de médiation de la citoyenneté. Cette médiation mobilise des mécanismes sociopolitiques nationaux, mais aussi des mécanismes internationaux qui rétroagissent sur la sphère intérieure des États, affectant leur capacité à définir leur régime de citoyenneté. Cette capacité de médiation d’une citoyenneté nationale est amoindrie au profit d’une citoyenneté compétitive qui tend à définir l’appartenance des citoyens en fonction de leurs relations avec les structures globalisées des marchés financiers.