Tinqueux « la Haubette » (Marne, France): Un site exceptionnel du Néolithique ancien (original) (raw)
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Archaeopress, Oxford, 2021
The Neolithic site of Tinqueux ‘la Haubette’ (Marne) dated to the ‘Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain’ (5000-4700 cal. BC) is composed of five houses, further series of pits and the remains of an oven. An abundance of finds has allowed us to explore a number of themes in greater detail. The first concerns the potential singularity of the site due to its very easterly location within the BVSG area of expansion and its place within the broader chronological sequence. The second is the nature of the settlement within the network of ‘producer’ and ‘receiver’ sites which characterises the BVSG. The third theme that we focus on is the provenance of raw materials, and the fourth one is the internal settlement chronology. The analyses carried out on the settlement structure and on the archaeological finds reveal hitherto unknown facets of the BVSG culture, like refining the chronological sequence for this period in its regional facies; and establishing a particularly valuable periodisation for the site itself. Comparison with nearby and distant sites has helped us to understand the relationship of this settlement to other contemporary sites. It reveals that the site looked to the east and that there was a strong cultural dynamic which was expressed by varied networks of influence and circulation, particularly for the acquisition of raw materials and finished products. Published under the Creative Commons Attribution-NonCommercial-NoDerivatives 4.0 International Licence
Un hameau du Néolithique ancien, constitué de deux unités d'habitation, a été fouillé de 1996 à 1998 à Changis-sur-Marne « les Pétreaux », dans la vallée de la Marne, avant l'extension d'une sablière. Bien que moyennement bien conservé, le site a permis la collecte d'intéressantes informations sur les premiers agriculteurs-éleveurs de la région. L'étude des objets rejetés dans les fosses (céramique, industrie lithique et osseuse, outillage en grès, faune) permet de dater le hameau du début de la colonisation néolithique de la région, probablement du Rubané Final du Bassin Parisien, c'est-à-dire l'étape la plus ancienne du Néolithique aujourd'hui attestée dans l'est de l'Île-de-France. Abstract A small early Neolithic settlement, consisting of two houses, was excavated between 1996 and 1998 at Changis-sur-Marne " les Pétreaux " in the river Marne valley, in advance of gravel quarrying. Despite mediocre preservation, the site produced interesting information about the first farmers in the region. The finds from the pits include pottery, flint and bone artefacts, sandstone grinding tools and faunal remains. This material can be dated to the Paris Basin Final Bandkeramik, which on current evidence is the earliest Neolithic occupation in eastern Île-de-France. Mots-clés : Néolithique ancien, Rubané Final du Bassin parisien, silex bartonien, élevage, céramique, Culture de Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain, unité d'habitation
Le Néolithique ancien dans le nord de la France
La France préhistorique (dir. J. Clottes), 2010
La néolithisation du nord de la France résulte de la lente expansion vers l'ouest de populations agricoles en croissance démographique, entre 5300 et 4700 BC environ. Les deux principaux acteurs dans cette colonisation sont les cultures nommées Rubané et Blicquy/Villeneuve-Saint-Germain (BQ/VSG). Originaire des plaines hongroises du Danube moyen, le Rubané constitue la plus ancienne culture néolithique en Europe centrale. La France correspond ä la périphérie occidentale de l'extension de cette culture dite « danubienne », avec une présence connue de longue date en Alsace, en Lorraine et dans la partie orientale du Bassin parisien. La répartition des sites du BQ/VSG s'étend du Bassin parisien jusqu'à la Bretagne. Émergeant à partir de 5000 BC au moment de la disparition du Rubané, le BQNSG puise ses origines clans ce dernier et parachève la colonisation néolithique du nord de la France. La séquence Rubané-BQ/VSG est contemporaine de celle du Cardial-Épicardial dans la France méditerranéenne. Nous présentons ici un bilan des recherches récentes sur l'habitat, l'économie, les pratiques funéraires et enfin les diverses productions matérielles du Rubané et du BQ/VSG.
Bulletin de la Société préhistorique française, 2015
En 2010, lors d'une fouille protohistorique (responsable : É. Millet, INRAP), une petite occupation méso lithique a été reconnue puis fouillée sur le site du « HautdeVallière » à Rosnay (Marne). L'intervention de sauvetage, relativement courte, a permis de cerner une concentration de 20 m² et de prélever l'ensemble du mobilier par quarts de mètres carrés. Contre toute attente, ce gisement implanté sur le haut d'un versant en pente douce d'une petite vallée d'un affluent de la Vesle, s'est avéré homogène tant sur le plan chronologique que fonctionnel. Le recouvrement du niveau s'est effectué par des dépôts de pente de sables fins qui composent le versant (butte tertiaire). L'absence de pen dage et la répartition plane des vestiges, permettent d'envisager une implantation privilégiée sur un replat ou dans une cuvette. Les vestiges, des silex taillés, pierres (grès), quelques restes osseux brûlés et de rares fragments de coquilles de noisette brûlées, se répartissent ici autour d'un foyer. Un fragment osseux calciné et une coquille de noisette brûlée ont permis la réalisation de deux datations très cohérentes qui placent l'occupation à la fin du Préboréal, entre 8628 et 8340 avant J.C. Cette attribution chronologique apparaît en adéquation avec l'assemblage microlithique, dominé par les segments associés aux pointes à base retouchée, et attribué au technocomplexe Beuronien nordoccidental (Ducrocq, 2001 et 2009). Cette cohérence chronoculturelle est confortée par la fonction du site spécialisé dans le travail des peaux (raclage et découpe). En effet, de nombreux grattoirs, utilisés et ravivés sur place caractérisent l'outillage domestique. Parallèlement l'analyse tracéologique a mis en évidence une utilisation des grattoirs pour le raclage de peaux sèches ou en cours de séchage, tandis que le raclage de peaux humides, probablement traitées à l'ocre, semble avoir fait appel à des produits plus ou moins allongés, dont le tranchant a été utilisé brut. Dans une moindre mesure, des activités de boucherie et du travail des plantes ont également été réalisées sur le site, notamment à l'aide de tranchants bruts (éclats, lames ou lamelles). L'analyse archéozoologique a permis d'identifier la présence du sanglier, essentiellement représenté par des éléments de bas de pattes calcinés, pouvant aussi témoigner d'activités bouchères et du travail des peaux. Les activités de taille du silex dédiées essentiellement à la fabrication d'armatures de flèches à partir de lamelles, apparaissent ici secondaires. La répartition spatiale des vestiges et des résultats fonctionnels, révèle une certaine orga nisation des différentes activités, en particulier le travail des peaux, autour du foyer. L'analyse tracéologique réalisée ici a révélé la présence d'activités variées, aussi bien à l'aide d'outils retouchés que de tranchants bruts (éclats ou lamelles non retouchés). Toutefois, le spectre fonctionnel reste limité et plaide en faveur d'une occupation domestique spécia lisée de courte durée. Parmi l'outillage, on note la présence particulière, en position de rejet, d'un fragment d'outil prismatique en grès quartzite, objet caractéristique du premier Mésolithique du Bassin parisien. Il s'agit ici d'une des extensions les plus orientales de ce type d'objet après un exemplaire découvert dans les Vosges (Pressager et al., 1997). Au regard des données régionales peu nombreuses, la découverte du site de Rosnay prend tout son intérêt. Il s'agit en effet d'un des rares sites mésolithiques bien conservé et datés de la région ChampagneArdenne. Par ailleurs, l'occu pation mésolithique de Rosnay, par sa spécialisation fonctionnelle et l'organisation des activités s'intègre parfaitement aux problématiques actuelles visant une reconstitution palethnographique.