Blaise Cendrars et Carl Einstein : l'alternative africaine (original) (raw)
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Blaise Cendrars et Yvan Goll anthologues : les avant-gardes et la littérature africaine en France
« Blaise Cendrars et Yvan Goll anthologues : les avant-gardes et la littérature africaine en France », Anthologies de littérature mondiale en français et littératures africaines, vol. 3, n°1, 2023 p. 40-49.
Goll publient chacun une anthologie, qui intègre des récits ou des chants d'origine africaine transcrits et traduits en français : l'Anthologie nègre et Les Cinq Continents. Anthologie mondiale de poésie contemporaine. Puisant dans des corpus des recueils ethnologiques, leur projet a toutefois une visée littéraire. Cette chronologie rapprochée invite à lire les deux volumes en dialogue et à voir dans cet intérêt littéraire de la part des avant-gardes francophones pour des textes africains un appel à une littérature mondiale et un événement inaugural pour la réception de la littérature africaine en France, à l'origine d'un « modèle nègre ». Cet article décrira d'abord le succès de la forme anthologique parmi les avant-gardes historiques, avant de porter son attention sur les anthologies publiées par Yvan Goll et Blaise Cendrars, afin d'en déplier les enjeux spécifiques.
"Il est rond et carré en affaires". Louis Brun et Blaise Cendrars
dans Constellation Cendrars n°6, Christine Le Quellec Cottier et Claude Leroy (dir.), Paris, Classiques Garnier, 2022, p. 63-82., 2022
La correspondance de Cendrars avec Louis Brun, directeur des éditions Grasset entre 1907 et 1939, met en lumière le tournant romanesque de son œuvre. Riche d’une soixantaine de lettres, de 1923 à 1938, elle concerne la publication de L’Or et son adaptation au cinéma ; John Paul Jones et la collection « Têtes brûlées » ; Les Petits Contes nègres pour les enfants des Blancs. Les échanges dépassent progressivement le cadre d’une relation entre un écrivain et son éditeur pour prendre un tour amical. Mots-clés : Grasset, L’Or, « Têtes brûlées », Légion d’honneur, cinéma, USA.
L'excursion new-yorkaise de Blaise Cendrars
2017
« J'entreprends ce voyage pour être loin de l'hideuse face humaine… ! Enfin, pouvoir durant 15 jours se recueillir sur la face grave de l'océan ! Son visage attristé est le mien. Ce flot horrible qui déferle, mon amertume. Moi aussi j'ai mes abîmes. 1 » Par ces mots commence Mon voyage en Amérique de Blaise Cendrars, journal intime qui relate son périple depuis Saint-Pétersbourg jusqu'à New York en novembre et décembre 1911. Ce texte, jamais publié du vivant de l'auteur ainsi que les cinq autres qui l'accompagnent et qui nous concernent aujourd'hui :
" Une 'voie ignorée' des études africaines : d'Alain Locke à Melville Herskovits et Ralph Bunche"
« Une “voie ignorée” des études africaines : d’Alain Locke à Melville Herskovits et Ralph Bunche », p.619-656 dans Cahiers d’Études Africaines, volume 50 (198-199-200), Paris, Éditions de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales, 2010, 877 p. Cet article revisite les différents projets de voyage et de recherche africanistes développés par Alain Locke, dans la première moitié du XXe siècle, et il s’interroge sur les raisons de leur refus par les autorités académiques de l’Université d’Howard (Washington D.C.). Basée sur diverses archives et sur des rééditions récentes, cette enquête historique vise à replacer le développement des African Studies dans leur contexte institutionnel et politique, tout en soulignant certains rapports de force et certaines filiations méconnues. Si les études africaines et afro-américaines sont, aux États-Unis, étroitement associées au nom de Melville Herskovits, ce dernier doit cependant beaucoup à la démarche théorique et aux problématiques culturalistes initiées par Alain Locke et divers africanistes noirs américains dans l’entre-deux-guerres. Mais en se focalisant, parallèlement, sur les diverses situations coloniales du monde noir, certains spécialistes afro-américains en sciences sociales ont également exercé une influence dans la réforme des systèmes coloniaux : la carrière diplomatique de Ralph Bunche auprès des Nations unies s’inscrit par exemple dans le prolongement des projets africanistes d’Alain Locke. En définitive, les relations entre Locke, Herskovits et Bunche révèlent quelques tensions inhérentes au projet afro-américain d’études africaines, qui restent également constitutives de l’opposition entre africanisme et afrocentrisme. L’article s’achève ainsi sur quelques hypothèses (sur le rôle des fondations, sur les positionnements scientifiques et politiques des intellectuels afro-américains) pour expliquer le développement tardif des études africaines aux États-Unis, comprendre leurs orientations thématiques, et contribuer ainsi à une histoire et à une sociologie de la connaissance africaniste.
Historicités anachroniques du livre imaginaire : Blaise Cendrars, Jean-Yves Jouannais et compagnie
Fabula-LHT, n° 23, 2019
Cet article étudie la façon dont, autour des livres imaginaires, s’enroulent et parfois se contredisent ou concurrencent plusieurs formes d’expériences du temps. Comme on le voit en s’attachant aux exemples de Blaise Cendrars et de Jean‑Yves Jouannais, particulièrement riches en la matière, c’est faire droit aux anachronismes qui, dans le temps posthume de la transmission aussi bien que dans celui de la production et première publication, affectent toute œuvre d’art, tout texte littéraire. Partant de la façon dont Jouannais interprète les autobibliographies prospectives de Cendrars pour gagner leur auteur à son inventaire des artistes sans œuvres, il s’agit de mesurer les effets de temporalisation et de re-temporalisation dont les œuvres en puissance peuvent être l’objet. Pour comprendre celles-ci sans y voir trop vite les expressions emblématiques de régimes d’historicité compacts (Hartog), l’article remet en situation la démarche des deux auteurs, et tâche de restituer chacune à son historicité composite. Peut-être gagne-t-on à en passer par là pour faire droit aux formes de transhistoricité dont la littérature est tramée.