Criminocorpus. Un projet numérique pour l'histoire de la justice / Criminocorpus. A digital project for History of Justice (original) (raw)

Criminocorpus. Un projet numérique pour l'histoire de la justice[en

DHQ - Digital Humanities Quarterly, 2018

Conçu en 2003, mis en ligne en 2005, Criminocorpus est un projet déjà « ancien » pour le domaine des humanités numériques. Il a marqué le paysage numérique français par sa logique thématique centré sur l'histoire de la justice, des crimes et des peines. Le projet a connu différents stades de développement et différentes modalités de soutiens. Espace d'expérimentations numériques open source et libre d'accès, il s'est peu à peu enrichi de nouvelles fonctionnalités, d'un blog externe et d'une revue constituée par migration partielle des données. En 2016, la notion de portail a été abandonnée pour recentrer le projet sur sa transformation en un musée numérique d'histoire de la justice, des crimes et des peines. Nous proposons de retracer ici les différentes étapes du projet ce qui permettra d'expliciter les options prises sur sa définition, sa politique éditoriale et son développement technique.

Criminocorpus, musée d'histoire de la justice. Quels publics? Quels usages? Quelle ergonomie?

Emmanuelle Papinot, 2018

Face aux constantes interrogations sur la connaissance des publics des musées – et qui plus est des musées virtuels, forme encore jeune et peu décrite – une démarche multi-méthodologique a été adoptée, dont la singularité repose sur la production d’un profil fondé sur les usages. Les résultats montrent tout d’abord que l’héritage des valeurs traditionnelles des musées s’exprime fortement dans le musée virtuel. La forme hybride du musée virtuel – réunissant la visite d’expositions, la consultation de bibliothèques et d’archives – qui s’exerce sans la contrainte des murs, provoque une abondance des contenus et une expansion des espaces qui font basculer les contraintes de la visite sur le parcours en ligne de l’usager puisque ce dernier est à l’initiative de la recherche d’information. L’une des spécificités de la consultation virtuelle repose sur des recherches effectuées seul et pour soi. L’enjeu de l’étude ergonomique est de saisir les raisons qui motivent les visiteurs à fréquenter le dispositif et la façon dont ils effectuent leur visite, notamment les difficultés qu’ils rencontrent, pour ensuite proposer des pistes d’amélioration. Au « Pourquoi » et au « Comment » vient bien évidemment s’associer – sur le même plan – un questionnement sur le contenu et les propositions recherchés par les usagers. Cette étude s’est tout particulièrement intéressée à la vidéo, en tant que document, mais également en tant que média. Bien connue pour satisfaire les activités ludiques, elle l’est effectivement moins dans sa visée culturelle et scientifique. Encore sous-étudiée et de ce fait, selon nous, sous-exploitée dans ces contextes spécifiques, la vidéo, nativement numérique, nous semble pouvoir être mobilisée comme un vecteur de mémoire et de diffusion de la connaissance.

CLAMOR. Centre pour les humanités numériques et l'histoire de la justice

2018

Depuis sa creation en 2015, le CLAMOR developpe ses missions de service en realisant la mise en ligne de documents, d’articles et de productions originales relatives a l’histoire de la justice. Ces publications font l’objet d’une prise en charge adaptee a la nature des projets suivis. . Le CLAMOR a developpe les differents projets approuves lors du dernier comite d’orientation et de suivi qui s’est tenu en janvier 2017, avec des resultats que nous developpons dans ce rapport. Pour 2018, nous avons etabli un programme previsionnel qui sera soumis a discussion lors du comite d’orientation et de suivi de janvier 2018. La liste proposee distingue les actions a mener (souvent en cours) et les projets susceptibles d’etre engages, voire realises, dans le courant de l’annee. On trouvera en annexe un recapitulatif de toutes les publications realisees sur le site musee et la revue en ligne

Le patrimoine pénitentiaire dans le musée d’Histoire de la justice de Criminocorpus (2007-2017)

Déviance et Société

Cet article présente l’action conduite par le site Criminocorpus en matière de sauvegarde du patrimoine pénitentiaire. Devenu depuis 2016 le premier musée numérique dédié à l’histoire de la justice, la question du patrimoine pénitentiaire y est bien représentée à travers différents contenus proposés dans le musée, la revue et le carnet de recherche de Criminocorpus. Face à sa fragilité et au regard de l’urgence de la situation de ce patrimoine, Criminocorpus a œuvré pour sa préservation et sa conservation en élaborant des outils originaux (visites virtuelles d’établissements pénitentiaires, expositions virtuelles, projet collaboratif « HUGO. Patrimoine des lieux de justice », etc.).

« Hérétique ou dément ? Autour du procès de Thomas d’Apulie à Paris en 1388 », Criminocorpus. Revue hypermedia. Histoire de la justice, des crimes et des peines, Dossier "Folie et justice de l'Antiquité à nos jours", mis en ligne le 15 février 2016.

En octobre 1388, un procès pour hérésie mené à Paris donne lieu pour la première fois à une expertise médicale de la folie. L’hérétique est déclaré fou par un collectif de médecins, ce qui lui permet d’échapper à la peine capitale. Tout au long du Moyen Âge, le motif de la folie (insania) est utilisé par l’Église pour diffamer certains dissidents et réduire leur influence sur les fidèles. Au début du XIIIe siècle s’affirme un autre usage de l’argument de folie, consistant à distinguer un simple délire à caractère hérétique d’une véritable hérésie. Dans cette distinction, une place grandissante est octroyée à la causalité naturaliste décrite par les médecins pour caractériser les troubles mentaux. L’expertise médicale reste toutefois absente des sources judiciaires, jusqu’à cette fin de XIVe siècle où elle est rendue possible, probablement, par la conjonction de certains facteurs comme l’éviction de l’inquisiteur et le contexte intellectuel propice parmi les maîtres de l’Université.

Une Histoire De La Mémoire Judiciaire ; Une Histoire De La Mémoire Judiciaire : Actes Du Colloque International Des 12, 13 Et 14 Mars 2008. Paris

2009

La série des Accords du Parlement conserve, sous la cote X1C 15A, n° 42, 47, 53 et 103, quatre fragments de rouleau. Ceux-ci, édités en pièce justificative, énumèrent sommairement les décisions – avant tout procédurales – prises lors de divers procès. Ce rôle fragmentaire remonte au parlement de la Pentecôte ou de la Toussaint 1287, mais sa nature reste obscure. Il n'a pas été rédigé lors de la présentation des affaires ni à l'audience : la comparaison avec d'autres épaves documentaires du Parlement en témoigne. Il offre en revanche des similitudes nettes avec les Anciens Registres du greffe, tenus à partir de 1319 : il s'avère leur précurseur et peut être qualifié de « rôle du greffe ». Est-il identique aux rôles de session, aujourd'hui disparus, auxquels les Olim font souvent référence ? Il est impossible de l'affirmer. Mais il est certain que le Parlement procédait à l'enregistrement, plus ou moins sommaire, de nombre de décisions dont les Olim ne port...