Les styles céramiques du Néolithique moyen en Languedoc oriental : caractérisation et premières comparaisons avec la périodisation des industries lithiques taillées (original) (raw)

Apport de la technologie céramique à la caractérisation des cultures néolithiques : l'exemple du Néolithique récent du Centre-Ouest de la France (3600-2900 avant J.-C.)

Au Néolithique récent (3600-2900 av. J.-C.), le Centre-Ouest de la France apparaît morcelé en une mosaïque de groupes culturels, aux frontières encore mal définies (Peu-Richard, Vienne-Charente, Marais poitevin, Taizé). Notre étude de 22 séries céramiques, fondée sur l'analyse de l'ensemble de la chaîne opératoire de façonnage, permet d'affiner la caractérisation des productions de ces groupes qui reposait jusqu'à maintenant sur des éléments morphostylistiques. Dans l'état actuel de nos recherches, trois traditions techniques céramiques peuvent être distinguées. La tradition peu-richardienne se démarque fortement par ses productions, parfois richement décorées, d'une qualité technomorphologique homogène sur toute son aire de diffusion. Ceinturant l'aire peu-richardienne, les deux autres traditions, Vienne-Charente-Marais poitevin et Taizé, se caractérisent au contraire par des céramiques peu investies techniquement, aux formes simples et peu décorées. Les frontières entre les trois traditions identifiées apparaissent tantôt perméables à l'export de vases tantôt à la diffusion d'idées techniques. Des vases décorés du Peu-Richard-Maritime sont ainsi diffusés vers le Marais poitevin, empruntant le chemin inverse des pains de sel que l'on piste par les fragments d'augets. Des imitations ou réinterprétations locales d'éléments symbolisant les productions peurichardiennes peuvent être identifiées dans l'aire Vienne-Charente-Marais poitevin et Taizé.

La céramique du Néolithique moyen en région lyonnaise : première approche

Sociétés néolithiques. Des faits archéologiques aux fonctionnements socio-économiques. Actes du 27e colloque interrégional sur le Néolithique (Neuchâtel, 1 et 2 octobre 2005), 2007

Thème complémentaire d’une Action collective de recherche, le mobilier céramique du Néolithique moyen de Lyon et ses marges fait l’objet, dans cet article, d’une première approche. A partir des dates radiocarbone, on obtient pour la période 3900-3600 av. J.-C., une vision des ensembles dans lesquels la composante NMB est particulièrement marquée. D’autres contextes, mal situés en chronologie absolue, complètent cet aperçu du Néolithique moyen en Lyonnais.

Etude préléminaire de la céramique non tournée micacée du bas Languedoc occidental : typologie, chronologie et aire de diffusion

Documents d'Archéologie méridionale, 2001

L'étude présente une variété de céramique non tournée dont la typologie et l'analyse des décors permettent de l'identifier facilement. La nature de l'argile enrichie de mica donne un aspect pailleté à la pâte sur laquelle le décor effectué selon la méthode du brunissoir apparaît en traits brillant sur fond mat. Cette première approche se fonde sur deux séries issues de fouilles anciennes menées sur les oppidums du Cayla à Mailhac (Aude) et de Mourrel-Ferrat à Olonzac (Hérault). La carte de répartition fait état d'échanges ou de commerce à l'échelon macrorégional rarement mis en évidence pour de la céramique non tournée. S'il est difficile de statuer sur l'origine des décors, il semble que la production s'insère dans une ambiance celtisante. La chronologie de cette production se situe dans le deuxième âge du Fer. La fourchette proposée entre la fin du IV e et la fin du II e s. av. J.-C. reste encore à préciser.

Restitution des aires culturelles au Néolithique final dans le sud-est de la France. Dynamiques de formation et d’évolution des styles céramiques

Gallia préhistoire, 2011

Mots-clés. Phasage, évolution, céramique, modèles polythétiques, analyse des données, paysage socioculturel. Résumé. En 2010, nous avons publié dans cette revue un bilan historiographique sur la fin du Néolithique dans le sud-est de la France et plus particulièrement sur les schémas chronoculturels référents et leurs limites. Le constat principal demeurait la difficulté à modéliser les interactions culturelles intra-et extrarégionales. Nous faisions aussi le point sur les contraintes importantes dans la construction des périodisations à partir de données très disparates et inégales. Aujourd'hui, pour réduire les nombreuses incertitudes, cet article propose de définir ou redéfinir les différentes composantes culturelles et leur articulation dans l'espace et dans le temps du sud-est de la France. Il s'agit en particulier de modéliser la genèse, l'évolution et la disparition d'ensembles culturels au sein d'une nouvelle trame en se fondant sur un médium : la céramique. Vingt-six séries distinctes, intégrées dans une grande partie de la séquence chronologique Néolithique final et provenant de dix-huit gisements répartis dans un secteur allant du Languedoc oriental à la frontière italienne et de la frange côtière aux confins du Dauphiné, sont ainsi le support à la reconnaissance de onze nouveaux ensembles typo-stylistiques. La démarche s'appuie sur de grandes collections, fiables et très bien documentées, traitables au niveau statistique sous la forme d'assemblages, c'est-à-dire en intégrant la totalité des documents céramiques disponibles dans chacune des séries analysées, tant sur le plan qualitatif que quantitatif (analyses multivariées). Précisément positionnées dans un maillage chronologique divisé en quatre grands stades et établi grâce au programme de renouvellement des données chronométriques SMA 14 C, ces composantes sont articulées les unes avec les autres suivant les modèles polythétiques de D.-L. Clarke, afin de privilégier une lecture dans la continuité et capter les changements et les évolutions. L'objectif est de révéler des liens d'affinité ou d'antagonisme, des jeux d'influence ou d'opposition, des rythmes et des inerties et d'identifier les mécanismes de formation dans lesquels ces ensembles s'inscrivent. Ainsi, étape après étape, nous proposons un bilan actualisé des données et livrons une nouvelle lecture de la fin de la période néolithique. La diversité des productions céramiques et les variabilités microrégionales observées décrivent un paysage socioculturel polymorphe. Dans celui-ci, les composantes reflètent à la fois un fort ancrage territorial si l'on considère les continuités chronologiques et spatiales (substrat, fonds commun, évolution in situ), mais témoignent aussi des fortes interactions avec l'Italie du Nord à l'est, le Languedoc à l'ouest et l'axe Saône-Rhône au nord. À partir de 3400 av. J.-C. et jusqu'à ce que le Campaniforme rhodano-provençal couvre l'ensemble du Midi méditerranéen français, la composition stylistique et technique des produits céramiques nous dévoile un sud-est de la France sous l'image d'une région « tampon », sorte d'interface culturelle. Loin des cultures blocs auparavant définies, telles que le Fraischamp, le Couronnien, le Nord-Vaucluse et le Rhône-Ouvèze, cet article est l'occasion de s'interroger sur les raisons et les conséquences d'un tel panorama. Déplacements de populations, démographie, relations d'échanges, phénomènes d'emprunt, quelle est la formule complexe de ce métissage (Guilaine, 2004) ? Le canevas analytique proposé est notamment discuté en reprenant chaque phénomène d'importance caractérisant la fin du Néolithique et qui a pu interférer dans la recomposition du paysage culturel, spécialement l'apparition de la métallurgie et le développement du Campaniforme. restitution Des aires culturelles au néolithique final Dans le suD-est De la france. DynaMiques De forMation et D'éVolution Des styles céraMiques Jessie cauliez *

Productions et échanges dans le Néolithique moyen de Provence et de Languedoc oriental : étude techno-économique des assemblages lithiques

Thèse de doctorat, 2021

Le Néolithique moyen est la période du Néolithique faisant suite aux premiers établissements du Néolithique ancien. Cette période se place chronologiquement entre le milieu du 5e millénaire et le milieu du 4e millénaire avant notre ère dans le sud de la France. Cette période voit l’émergence de réseaux d’échanges de matières premières (silex, obsidienne, jadéite, quartz) importants. Au centre de ces réseaux, la Provence tient une place particulière puisque c’est la région de provenance des silex bédouliens, dont les gisements et les sites producteurs sont localisés dans le Vaucluse. Cette matière va connaitre un certain succès et va au cours du temps atteindre des régions lointaines de plusieurs centaines de kilomètres, comme l’Italie septentrionale, la Catalogne ou encore le Plateau suisse. Étudier ces échanges revient à questionner les relations sociales inhérentes à la circulation des matières et des savoir-faire. C’est donc par une approche technoéconomique de l’industrie lithique taillée que ces sociétés vont être abordées. L’étude menée ici couplant des méthodes statistiques à une approche technoéconomique a permis de définir 5 étapes chronologiques du Néolithique moyen méridional et ainsi d’étudier ces industries lithiques dans leur diachronie. Ces résultats montrent que les zones de contacts culturels ont pu jouer un rôle important dans l’émergence de réseaux d’échanges de matières et de techniques. Ainsi, grâce à l’apport des datations radiocarbones, l’évolution des territoires a pu être abordée étape par étape. La Provence apparait ainsi comme un catalyseur technique qui a vu apparaitre un certain nombre d’innovations (débitage par pression, chauffe du silex), grâce au contact avec d’autres sphères culturelles au cours du 5e millénaire avant notre ère. C’est également dans cette région qu’apparaissent des pratiques funéraires, consistant à déposer des grandes lames en silex bédoulien dans des sépultures, pratiques qui vont ensuite apparaitre en Catalogne. Ces innovations s’importeront par la suite sur un vaste territoire des Alpes aux Pyrénées, jusqu’à ne former qu’un seul complexe technique au cours du 4e millénaire avant notre ère. Ces résultats ont également permis de proposer l’hypothèse de l’existence de plusieurs entités sociogéographiques, et ainsi de mettre en avant l’importance du contact entre groupes humains dans le développement des échanges dans le nord-ouest de la Méditerranée.

Évolution des décors et de la typologie des céramiques du Néolithique final au Bronze ancien dans le nord-ouest de la France

XXVIIIe congrès préhistorique de France – Amiens, 30 mai-4 juin 2016, 2019

Le sujet de cet article est de suivre l’évolution chrono-typologique (ca 2600-1600 BC) des corpus céramiques du secteur géographique compris dans un petit quart nord-ouest de la France allant du Nord à la Somme. La documentation archéologique est partielle et dispersée pour cette période, toutefois nous proposons d’en faire une synthèse et une lecture critique en intégrant sur un même plan les contextes des découvertes, les données récentes des datations isotopiques et l’évolution des formes et des décors céramiques. Ce travail s’inscrit dans une perspective initiée depuis longtemps sur l’origine et les composantes du Bronze ancien. Ce nouveau bilan, vingt après, tente de préciser les changements et les continuités sur le temps long. Grâce aux recherches sur le Néolithique final, qui ont connu un essor lié à la fouille de nombreux habitats, nous sommes en mesure de proposer un phasage plus précis du Groupe Deûle-Escaut et des premières manifestations du Campaniforme dans la région. Parallèlement et malgré le développement de l’archéologie préventive au cours de ces vingt dernières années, il n’y a pas eu d’augmentation significative des données sur l’âge du Bronze. Les principales avancées de ce travail permettent néanmoins de proposer un phasage plus précis du Campaniforme et de montrer qu’il n’y a pas de filiation simple et directe dans les formes et les décors entre ces trois entités culturelles au cours du temps. Au contraire, tout indique une coexistence parfois étanche notamment entre le Deûle-Escaut et les différentes manifestations du Campaniforme dans les décors ainsi que des ruptures entre les décors campaniformes et les premiers assemblages du Bronze ancien. Une des difficultés majeure et persistante dans les comparaisons entre ces corpus réside dans la déconnexion spatiale et contextuelle observée entre les sites d’habitat Deûle-Escaut et les découvertes campaniformes. Ce qui n’est vraisemblablement pas le cas en ce qui concerne le Campaniforme et l’âge du Bronze car, à de nombreuses reprises, les structures campaniformes se retrouvent dans des contextes de l’âge du Bronze ou à proximité d’enclos funéraires. Même si depuis une vingtaine d’années l’intérêt porté aux vestiges des cultures matérielles de la fin du néolithique et des débuts de l’âge du Bronze a permis de réelles avancées, force est de constater qu’ils sont insuffisants pour permettre de proposer un schéma interprétatif clair. Il importe donc de poursuivre leur collecte assidue tout en privilégiant des approches technologiques globales sur l’ensemble de la culture matérielle.

Composition des dégraissants et styles céramiques au Néolithique moyen à Concise (Vaud, Suisse)

Certains niveaux du Néolithique moyen de Concise présentent une céramique très particulière. On y rencontre en effet une coexistence de deux styles habituellement géographiquement séparés : le Néolithique moyen bourguignon (NMB) et le Cortaillod. Le NMB est en principe présent au nord du Jura, en Bourgogne et en Franche-Comté, dans une région à substrat calcaire : les dégraissants céramiques sont de composition calcaire. La céramique Cortaillod se rencontre sur le Plateau suisse, au substrat également calcaire, mais dans la zone d’expansion du glacier du Rhône : les dégraissants céramiques sont cristallins. A Concise, le binôme dégraissant/style est beaucoup plus complexe et permet d’inférer plusieurs propositions quant à la provenance des céramiques, à la relation entre producteur et consommateur, aux emprunts techniques et à l’identité des artisans.