Esclaves et coolies : pour un rapprochement des mémoires (original) (raw)

Mémoires de guerre froide et identité européenne

Éditions de la Sorbonne eBooks, 2004

Mémoires de guerre froide et identité européenne Mihály Fülöp p. 101-109 TEXTE NOTES AUTEUR TEXTE INTÉGRAL 1Le groupe de travail a commencé ses recherches sur l'histoire de la guerre froide pour analyser la façon dont la division Est/Ouest s'est répercutée sur la mémoire des peuples européens. Il s'est posé aussi la question de savoir si le poids de cette mémoire n'a pas pesé lourd dans la définition d'une identité européenne et dans le processus de réunification de l'Europe après 1989. Le colloque de Budapest de 1998 : mémoire de la fracture Est-Ouest ou fracture de la mémoire européenne ? 2Le colloque organisé les 9 et 10 octobre 1998 à Budapest comportait déjà cette interrogation dans son titre : « Une Europe réunifiée ? La mémoire de la guerre froide ». Les chercheurs de ce groupe ont analysé les tentatives démocratiques qui se sont portées sur l'idée de réunification d'une Europe divisée en deux par la guerre froide : à savoir quels sont le poids, l'ancrage de l'idée d'une Europe unifiée dans la réflexion politique et dans la mémoire de la société dans la partie est de l'Europe ? Quelle influence les événements de 1956 et de 1968 ont-ils eu sur le processus d'intégration ouest-européen, notamment sur l'émergence d'une identité ouest-européenne fondée sur des valeurs de démocratie et de liberté opposées au système soviétique de l'Europe de l'Est ? Et enfin, ce groupe s'est également posé la question de savoir jusqu'à quel point le « séisme »politique dû au bouleversement de 1989-1990 a réellement marqué la fin de la division de l'Europe. La recomposition territoriale de l'Europe, la crise de succession des États d'Europe centrale et orientale et leur démocratisation,

Esclaves noirs, maîtres blancs. Quand la mémoire de l'opprimé s'oppose à la mémoire l'oppresseur

Latutudes Noires, 2006

Authors: Kofi Adu Manyah, Aimé Césaire (entretien avec Buata Malela), Louis Sala Molins, Aggée C. Lomo Myazhiom, Cyr-Henri Chelim, Bassidiki Coulibaly, Somet Yoporeka, Martial Ze Belinga, Christiane Taubira, Henri Bangou, Auguste Armet.

Mémoire d'immigrés et malemort: controverses autour du passé coolie chez les Chinois de Tahiti.

Les Cahiers de Framespa., 2007

In 1869, the guillotine was used for the first time in the French colony of Tahiti on one of the coolies engaged on the Atimaono cotton plantation. Chim Soo Kung was sentenced to death for manslaughter during a fight between Hakka and Punti. The obscure circumstances under which this execution took place are related in Jack London’s “the Chinago”. Was Chim Soo Kung really guilty? Was his trial a mistake? The archives do not provide clarification. This historical imbroglio fuels the conflicting interpretations that prevail today among the French Polynesian Chinese. For many members of the community, Chim Soo Kung was sacrificed while he was innocent; he is thus the martyr thanks to whom the Chinese could settle in Tahiti and a symbol of the community’s unity. They worshipped him on his tomb until a shrine was installed in the new Guandi temple that was inaugurated in the early 1980’s. But there are also a number who are doubtful of the reality of his sacrifice. This type of argument is frequently put forward as a pretext for questioning the pertinence of celebrating the coolie past. These divisions are reflected upon the question of the status of Chim Soo Kung. Is he a metaphorical ancestor, a deified dead without descendants, an unknown coolie who should better be forgotten? What is at stake in this internal dispute is the ways in which the past should be remembered, and more generally, the place of Chinese ethnicity within the local society.

Les dynamiques mémorielles de la Guerre froide

La Guerre froide vue d’en bas, 2014

Pendant la Guerre froide, dans tous les départements français, nous assistons à une foisonnante production mémorielle et commémorative. Certes, la France a toujours aimé ces jeux de mémoire, et aucune période historique n'est vierge de ces constantes références au passé. Pour autant, à la lecture des travaux réalisés, et en particulier à celle des rapports des correspondants départementaux de l'IHTP, il me semble qu'il n'y a jamais eu une activité mémorielle aussi intense que pendant cette période de la Guerre froide. Comment ordonner l'analyse de cette véritable inflation mémorielle ? J'ai retenu le terme de dynamiques mémorielles afin de souligner une double exigence. En premier lieu, distinguons le mémoriel conscient du mémoriel inconscient. En second lieu, observons comment ces structures mémorielles, relativement invariantes, confrontées aux événements, dégagent des conjonctures mémorielles précises. En dernière instance, peut-être ces analyses permettront-elles de déterminer quels sont les moteurs du ressenti de la Guerre froide ? DES POLITIQUES MÉMORIELLES CONCURRENTES Analyser le mémoriel conscient, c'est scruter les politiques mémorielles, ces discours sur le passé développés, explicitement ou implicitement, mais toujours de façon volontaire, par les diverses organisations sociales qui, toutes, mettent ce discours mémoriel au service de leur politique. Dans ce domaine, pendant la Guerre froide, du moins jusqu'en 1967, un double constat s'impose. En termes de présence relative, il y a deux sensibilités politiques-et deux sensibilités seulement-dont l'activité mémorielle constitue une part très significative de leur activité propagandiste globale : les gaullistes et les communistes. Mais, en termes de présence absolue, ces deux sensibilités ne sont 1. En premier lieu, se reporter à Nora Pierre, « Gaullistes et communistes », in Nora