Survivances du Voyage en Italie (original) (raw)
2005, Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques
Cet article se penche sur Viaggio in Italia (1954) de Roberto Rossellini. L’auteur montre que l’enjeu principal de ce film consiste à démonter et remonter, par un jeu subtil de réfractions et de mise en abîme, l’idée et la pratique de l’héritage, de la transmission d’une tradition (en passant par la tradition des voyages en Italie), et ce, à partir d’une rhétorique de l’écart et du faux-raccord, de la survivance, en creux, du passé dans les ruines du temps. Le sens de ce qui reste, alors, devient le sens d’une perte de sens du monde qui révèle dans sa complexité ce qui a été perdu. Si l’on peut parler de transmission et d’héritage ici, ce n’est qu’en relisant cette perte de sens comme ce dont on hérite et qui serait à redécouvrir continûment. C’est en ceci que Rossellini, avec ce film, pose les premières pierres d’un cinéma moderne qui tentera, depuis, d’en transmettre l’héritage.