O55 Pollution atmosphérique et diabète de type 2 : peut on imaginer une origine environnementale aux maladies métaboliques ? (original) (raw)
Diabetes & Metabolism, 2011
Abstract
ABSTRACT Introduction Les concentrations en ozone atteignent dans nos cités des seuils préoccupants pour la santé. Des résultats récents obtenus dans notre laboratoire indiquent qu’une exposition expérimentale de courte durée à l’ozone (12 heures, 0,8 ppm) est chez le rat à l’origine d’un stress oxydant systémique avéré par la mesure de plusieurs marqueurs plasmatiques (malondialdehyde, 4-hydroxy-2-nonenal, glutathion, protéines carbonylées). Ainsi, douze heures d’exposition à l’ozone induisent chez le rat un état d’intolérance au glucose qui se traduit par une incapacité à normaliser la glycémie au terme d’une « charge » expérimentale en glucose. L’ozone étant trop réactif pour traverser la barrière alvéolo-capillaire, la toxicité systémique de l’ozone résulte vraisemblablement de la production au niveau pulmonaire de produits lipidiques d’ozonation (LOPs, lipid ozonation products) qui sont suffisamment stables pour gagner la circulation sanguine et dont les effets délétères sur les tissus périphériques restent à démontrer. Les objectifs de notre étude sont 1) d’évaluer la sensibilité à l’insuline chez le rat exposé à l’ozone 2) de caractériser la production de médiateurs toxiques dans les poumons de rat exposés à l’ozone et de vérifier leur toxicité pour la glycoréglation sur des lignées de cellules musculaires (lignée C2C12). Matériels et méthodes Des rats Wistars sont exposés pendant une nuit à 0,8 ppm. Des tests de tolérance à l’insuline et un clamp euglycémique hyperinsulinique sont réalisés pour évaluer la sensibilité à l’insuline. Des myotubes C2C12 sont incubés en présence de lavages broncho-alvéolaires de rats contrôle ou ozone et la sensibilité à l’insuline est évaluée : 1) par la mesure de la capture du [3H]-2-deoxyglucose, 2) par l’étude de la phosphorylation de protéines clé de la voie de signalisation de l’insuline (PKB/Akt, IRS-1) en western blotting. Résultats Les tests de tolérance à l’insuline et de clamp ont mis en évidence le développement d’une résistance périphérique à l’insuline chez les rats exposés à l’ozone ; Le débit de perfusion de glucose nécessaire pour maintenir l’euglycémie est de 25 mg.kg-1.min-1 chez les rats contrôles et de 9 mg.kg-1.min-1 chez les rats exposés à l’ozone (N = 5, P < 0.01). Les cellules C2C12 traitées avec les lavages broncho-alvéolaires de rats exposés à l’ozone ont montré une sensibilité à l’insuline diminuée (incorporation de glucose réduite de 30 % après stimulation des cellules à l’insuline, p < 0.05). Conclusion L’ozone génère au niveau pulmonaire des médiateurs toxiques susceptibles d’induire une insulino-résistance périphérique. Ces travaux mettent en exergue un lien possible entre pollution et diabète et suggèrent le rôle de facteurs environnementaux dans l’étiologie de cette maladie pour l’heure essentiellement attribuée à des facteurs génétiques et/ou nutritionnels.
A. Geloen hasn't uploaded this paper.
Let A. know you want this paper to be uploaded.
Ask for this paper to be uploaded.