Utilité relative, politique publique optimale et croissance économique (original) (raw)

Croissance économique et taille du secteur public

2017

La loi de Wagner stipule que l’elasticite des depenses publiques par rapport au revenu (PIB par habitant) est superieure a 1. A l’aide des donnees de l’OCDE, nous analysons la relation entre le revenu et la taille du secteur public, en considerant les differentes categories de depenses publiques (education, sante, protection sociale, protection environnementale, defense, etc.). Les resultats montrent que la loi de Wagner est verifiee pour les pays de l’OCDE. Elle est notamment justifiee par les depenses sociales et environnementales.

Une économie politique des mesures d’impact social

CIRIEC Working papers, 2020

L’évaluation de l’impact social s’impose de plus en plus comme un repère cognitif majeur et comme mécanisme de coordination. De nombreuses recherches empiriques permettent d’interpréter l’émergence de « l’impact social » comme un substitut aux instruments de productivité et de performance. Cet article vise à enchâsser cette observation dans une perspective temporelle plus longue. Il suggère que l’évaluation a toujours existé, mais que ses modalités ont été profondément modifiées et sont devenues de plus en plus soumises à l’hétéronomie, à la quantification, à la normalisation et à la mondialisation. Les services publics et plus généralement l’État-providence n’y échappent plus, pas plus que l’économie sociale. Les demandes de mesures d’impact social apparaissent comme la manifestation la plus aboutie d’un truchement de mutations : mutation des systèmes productifs et montée en puissance des activités de service et augmentation et mutation (en volume, nature et fins) de l’évaluation d...

Gouvernance éducation et croissance économique

Ce papier met formellement en exergue l'interaction existante entre la qualité de la gouvernance institutionnelle, le secteur d'éducation et la croissance économique. Plus fondamentalement, on montre comment les incitations offertes par la gouvernance affectent directement les incitations à l'accumulation du capital humain, ce qui impacte positivement le profil de la croissance économique.

Politiques de développement et gouvernementalité

Critique économique, 2011

Pendant une longue période, depuis mes années d'étudiant jusqu'à aujourd'hui, j'ai été un témoin, et parfois un acteur, des politiques agraires du Maroc. Je rapporte cette expérience dans un livre qui, grâce à l'amitié du professeur Noureddine El Aoufi, paraîtra au Maroc en 2011. J'en évoque quelques passages au fil de cet article, mais ce n'est pas ici mon propos d'en traiter. Je voudrais, par contre, partager les réflexions sur ce que, avec le recul, m'a appris ce long itinéraire. J'ai pensé, pour un tel propos, qu'une piste d'analyse particulièrement porteuse pour les débats d'aujourd'hui était de regarder ces politiques sous l'angle des pratiques de l'Etat : comment le développement est-il entré dans les stratégies de l'Etat ? Comment et par qui ont été produits les concepts et leurs instruments d'application ? Que signifient les politiques qui en ont résulté en termes de pratiques de l'action publique, et quelles relations ont-elles eu avec la société que ces politiques se proposaient de transformer ? Je ne revendique, pour expliquer mes commentaires, que la justification subjective de mon témoignage. Mais pour les soumettre à un autre regard, je me suis aussi permis de rechercher quelques clés de lecture en associant certains de mes questionnements à une réflexion sur la gouvernementalité. Le concept de gouvernementalité (1) créé par Michel Foucault, et fort opportunément réintroduit dans la réflexion économique du Maroc par Noureddine El Aoufi, m'a en effet suggéré quelques pistes dont je souhaiterais partager les leçons. Celles-ci me montrent, notamment, que les nombreux travaux qui ont porté sur ce concept nous invitent à de nouvelles réflexions et à de nouvelles mises en perspective quand, pour la période contemporaine, on applique les leçons de ces travaux à une société en transition comme celle du Maroc. La particularité de ce pays, en effet, est de plonger ses racines et ses pratiques sociales et politiques dans un long passé historique ainsi que dans une riche identité culturelle, qui dénotent la résistance d'un héritage "traditionnel". Mais sa société s'est aussi trouvée confrontée, au lendemain de l'Indépendance, à une gouvernementalité de progrès et de modernisation qui fut conçue par des élites largement formatées par des modèles extérieurs. C'est avec ces références que celles-ci furent amenées à produire des concepts de développement et à inventer les pratiques et les instruments de leur application à la société. Ce dualisme des visions sociétales ne pouvait qu'être accompagné de discordances, et celles-ci ne pouvaient manquer de peser sur l'exercice d'une gouvernementalité "moderne" et d'en affecter la pratique.